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Dernières Infos - Liban

"Donnez une pause à nos poumons !" : Greenpeace met en garde contre le fuel irakien


Les cheminées des centrales de Zouk au Liban. Photo Greenpeace/Hasan Shaaban

L'organisation non gouvernementale Greenpeace a mis en garde lundi contre l'importation au Liban de fuel irakien hautement polluant, exhortant le ministre sortant de l'Energie, Raymond Ghajar, à "donner une pause à nos poumons". Le ministre avait annoncé la conclusion d'un contrat pour l'importation de pétrole irakien à partir de l'année 2021 pour approvisionner les centrales électriques du pays, alors que le contrat entre l'Etat libanais et la compagnie étatique algérienne Sonatrach, l’un des fournisseurs en carburant d’Électricité du Liban (EDL), avec la Kuwait Petroleum Company, est arrivé à expiration le 31 décembre 2020 et que les inquiétudes augmentent quant à l'approvisionnement du pays en électricité. 

"Le pétrole irakien a une forte teneur en soufre et son utilisation pour la production d'électricité aggravera la pollution de l'air au Liban qui a déjà atteint un niveau alarmant", a averti le directeur du programme de Greenpeace au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, Julien Jreissati. "Nous exhortons le ministre Ghajar à avoir pitié pour nos poumons qui souffrent déjà d'années de pollution atmosphérique chronique et de la pandémie actuelle de coronavirus", a poursuivi M. Jreissati. 

"La combustion du mazout à haute teneur en soufre émettra des quantités considérables de dioxyde de soufre, un polluant atmosphérique incolore et toxique qui augmente le risque de problèmes de santé critiques, notamment les accidents vasculaires cérébraux, les maladies cardiaques, l'asthme, les cancers du poumon et la mort prématurée", selon l'ONG.

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Greenpeace a publié un rapport mondial en juin de l'année dernière intitulé "Atmosphère toxique : le prix des carburants fossiles" qui a révélé que le nombre estimé de décès prématurés au Liban en raison de la pollution atmosphérique induite par les combustibles fossiles était de 2.700 en 2018.

En outre, ce pétrole riche en soufre doit impérativement être raffiné pour pouvoir répondre aux normes internationales en vigueur pour l’alimentation des centrales électriques qui consomment ce type de combustible, selon Yahya Mawloud, directeur d’exploitation de la société Middle East Power – qui opère les centrales de Zouk et de Jiyyé pour le compte d’EDL jusqu’en 2022. Si les décideurs font valoir que le pétrole irakien pourrait être traité soit dans les raffineries de pétrole de Tripoli, soit dans celles de Zahrani, il reste que ces raffineries sont obsolètes et n’ont plus fonctionné depuis des décennies. 

"Au lieu d'agir de manière irresponsable avec une vision à court terme, le ministre de l'Énergie devrait concentrer ses efforts sur la réalisation de l'objectif officiel du gouvernement libanais qui est de 30% d'énergies renouvelables d'ici 2030", a encore estimé Greenpeace. En juillet 2019, l'ONG avait publié un rapport baptisé "Plus d'excuses : il est temps de devenir renouvelable", qui montrait qu'en investissant davantage dans les énergies renouvelables et en réduisant la capacité des centrales thermiques, le gouvernement ferait des économies, en plus de sauver des vies et de combattre la pollution.

L'organisation non gouvernementale Greenpeace a mis en garde lundi contre l'importation au Liban de fuel irakien hautement polluant, exhortant le ministre sortant de l'Energie, Raymond Ghajar, à "donner une pause à nos poumons". Le ministre avait annoncé la conclusion d'un contrat pour l'importation de pétrole irakien à partir de l'année 2021 pour approvisionner les centrales électriques...