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Dernières Infos - Syrie

Au moins 26 combattants pro-régime tués en Syrie dans une nouvelle attaque de l'EI

Soldats syriens et forces gouvernementales dans la ville syrienne de Deir Ezzor. Photo AFP

Le groupe Etat islamique intensifie ses attaques en Syrie, où une embuscade a fait lundi au moins 26 morts parmi des combattants du régime, tandis que l'ONU mettait en garde il y a quelques jours contre la "menace" posée par les jihadistes et leurs familles dans les camps de déplacés.

Après la chute de leur "califat" autoproclamé en 2019 et leur mise en déroute, les jihadistes ayant renoué avec la clandestinité ont multiplié ces derniers mois les attaques meurtrières et les assassinats ciblés en Syrie. Ils visent l'armée du régime de Bachar al-Assad mais également des forces kurdes.

Des membres de l'EI ont tendu lundi une embuscade à des militaires de Damas et des miliciens alliés effectuant des opérations de ratissage dans le désert de l'est du pays, a annoncé l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Au moins sept soldats et dix-neuf miliciens ont péri au cours de cette attaque menée près de la ville d'Al-Mayadine, a précisé l'ONG, qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre. Selon elle, onze jihadistes sont également morts.

Après l'auto-proclamation en 2014 d'un "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak, l'EI a enchaîné les revers. Bagdad a finalement annoncé sa défaite en Irak fin 2017 puis il s'est effondré en mars 2019 en Syrie, face aux forces kurdes soutenues par les Etats-Unis.

Mais le vaste désert syrien qui s'étend des provinces centrales de Homs et de Hama jusqu'à celle de Deir Ezzor à l'extrême est, est le théâtre de combats réguliers entre jihadistes et forces du régime, appuyées par des frappes aériennes de l'allié russe.

"Menace latente"

Au moins 37 soldats du régime ont été tués fin décembre dans une attaque de l'EI, selon l'OSDH. Il s'agissait de l'un des assauts les plus meurtriers depuis la chute du "califat".

Selon un rapport de l'ONU publié début février, l'"insurrection" de l'organisation jihadiste perdure en Syrie et en Irak et elle disposerait de "10.000 combattants actifs", dont "quelques milliers de combattants terroristes étrangers".

Ce rapport insiste également sur la "menace latente" représentée par les jihadistes emprisonnés et par leurs familles se trouvant dans des camps de déplacés des forces kurdes, notamment celui d'Al-Hol.

Depuis le début de l'année, au moins quatorze meurtres ont été perpétrés dans ce camp du nord-est de la Syrie, le plus grand du pays, a indiqué lundi à l'AFP Cheikhmous Ahmed, un responsable local au sein de l'administration semi-autonome kurde chargée des déplacés.

Il a fait état de "trois décapitations" ainsi que d'exécutions par balle à l'aide d'armes équipées "de silencieux", précisant que dix Irakiens et quatre Syriens figuraient parmi les victimes. Selon lui, des "cellules de l'EI dans le camp" prennent pour cible ceux qui coopèrent avec l'administration", avec pour objectif de "semer le chaos et la peur". Une source humanitaire avait récemment évoqué des tensions tribales à l'origine de certains meurtres.

Décapitations

Al-Hol accueille plus de 60.000 personnes, à plus de 80% des femmes et des enfants. "Certains détenus perçoivent Al-Hol comme le dernier vestige du +califat+", souligne le rapport onusien, rappelant que le camp accueille environ 10.000 femmes et enfants étrangers vivant dans une annexe clôturée.

"Certains mineurs seraient endoctrinés et préparés pour devenir de futurs combattants" du groupe Etat islamique, avertit l'instance internationale. Plusieurs incidents impliquant parfois des partisans de l'EI, notamment des attaques contre des gardes ou des employés d'ONG, ont eu lieu dans ce camp.

Les camps de déplacés tenus par les Kurdes ont subi plusieurs tentatives d'évasion --dont le prix, selon le rapport onusien, peut varier entre 2.500 et 14.000 dollars. Les autorités kurdes appellent régulièrement les pays concernés à rapatrier leurs ressortissants femmes et enfants. Mais la plupart des Etats, notamment occidentaux, rechignent. Plusieurs, dont la France, ont néanmoins procédé au retour d'un nombre limité d'orphelins. Le conflit syrien, déclenché en mars 2011 par la répression de manifestations pro-démocratie, s'est complexifié au fil des ans avec l'implication d'une multitude de factions armées et de puissances étrangères et la montée en puissance des jihadistes. La guerre a fait plus de 387.000 morts.

Le groupe Etat islamique intensifie ses attaques en Syrie, où une embuscade a fait lundi au moins 26 morts parmi des combattants du régime, tandis que l'ONU mettait en garde il y a quelques jours contre la "menace" posée par les jihadistes et leurs familles dans les camps de déplacés.Après la chute de leur "califat" autoproclamé en 2019 et leur mise en déroute, les jihadistes ayant...