Rechercher
Rechercher

Société - Santé

« Les médicaments ne sont pas en rupture de stock et resteront subventionnés »

Le directeur général du ministère de la Santé Fady Sanan a effectué hier une tournée dans des dépôts d’importateurs, dont celui de la société qui distribue l’Atacand, un médicament dont plusieurs boîtes ont été retrouvées récemment à... Kinshasa.

« Les médicaments ne sont pas en rupture de stock et resteront subventionnés »

Contrebande, approvisionnement, subventions : le marché du médicament est sous pression au Liban. Photo Bigstock

Médicaments introuvables, contrebande vers des destinations lointaines, panique des clients dans les pharmacies… Face au désarroi des Libanais, qui dure depuis plusieurs mois déjà, le ministère de la Santé a lancé une initiative pour s’assurer du niveau des réserves de médicaments auprès des importateurs. Le directeur général du ministère Fady Sanan a effectué hier une tournée de certains dépôts en compagnie de Colette Reaïdy, chef du département de pharmacie au ministère, et du conseiller du ministre Rida Moussaoui.

M. Sanan a déclaré, entre autres, que « les médicaments ne sont pas en rupture de stock, notamment ceux qui servent à soigner les maladies chroniques ainsi que le Covid-19 ». Il a également assuré qu’« il n’y aura pas de levée des subventions sur les médicaments, mais plutôt une rationalisation de leur distribution afin qu’ils demeurent accessibles ». Dans ce contexte, il a appelé les « citoyens à arrêter de stocker des médicaments en grande quantité chez eux ». Il a également appelé ceux « qui constatent des différences de prix importantes entre les pharmacies d’en informer le ministère en appelant le numéro vert ». L’une des étapes de la délégation du ministère hier était le dépôt d’Omnipharma, la société importatrice de l’Atacand, un médicament contre l’hypertension artérielle pratiquement introuvable actuellement au Liban, mais dont plusieurs boîtes ont été retrouvées dans une pharmacie de Kinshasa, en République démocratique du Congo… avec des étiquettes affichant un prix en livres libanaises.

Lire aussi

Perquisition d'un entrepôt de médicaments de contrebande à Badaro

Selon une source proche du dossier et bien informée des résultats de cette tournée, plusieurs questions se posent aujourd’hui quant à l’activité de l’importateur, sans qu’il n’y ait encore de preuves formelles contre quiconque. En effet, toujours selon cette source, les quantités importantes d’Atacand découvertes à Kinshasa, comme l’attestent les plaintes formulées par des Libanais en RDC et des résidents, suggèrent que les boîtes n’auraient pas pu être achetées à la pièce dans des pharmacies libanaises différentes et envoyées en RDC. Et ce d’autant plus quand, au Liban, les patients ont du mal à obtenir une boîte entière et doivent, trop souvent, se contenter de quelques pilules à chaque passage à la pharmacie.

Quoi qu’il en soit, poursuit cette source, l’affaire a été transférée au procureur financier et l’enquête se poursuit. Il semble, dans ce cadre, que les représentants de la société importatrice aient été convoqués lundi pour être entendus. Pour sa part, M. Sanan a assuré que le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, s’est saisi de ce dossier dès que les informations sur la contrebande de médicaments lui sont parvenues de Kinshasa, affirmant que l’enquête se poursuit pour déterminer les responsables.

Cette affaire avait été ébruitée par un entrepreneur libanais de Kinshasa, Kamal Amer, qui avait eu la surprise de découvrir des étiquettes libanaises avec un prix en livres sur des boîtes d’Atacand qu’il avaient achetées dans la capitale du RDC pour les envoyer au Liban au profit de familles nécessiteuses (voir L’OLJ du 2 février). Les photos publiées par M. Amer sur sa page Facebook ont permis de mettre un nouveau coup de projecteur sur la question de la contrebande de produits subventionnés du Liban vers l’étranger où ils sont vendus plus cher (une boîte d’Atacand coûte 22 000 livres libanaises, quelque 2,5 dollars si l’on applique le taux du dollar/livre du marché noir, alors qu’il est vendu à 20 dollars en RDC, pour ne citer que cet exemple).

Si les premières réponses obtenues par L’OLJ auprès du ministère semblaient pointer vers la théorie de boîtes acquises par des individus dans plusieurs pharmacies différentes, il semblerait désormais qu’une autre piste soit également étudiée.

La tournée du directeur général a également englobé les dépôts de la société importatrice du Panadol, un médicament que l’on trouve de plus en plus difficilement dans les pharmacies libanaises, tant et si bien qu’il est désormais le plus souvent vendu par tablette et non plus par boîte entière. Selon la source précitée, la délégation du ministère a constaté que se trouvait, dans le dépôt, une grande quantité de boîtes de Panadol, mais la société a argué qu’il s’agissait d’un tout nouvel arrivage. Les prochaines semaines montreront si les quantités distribuées aux pharmacies seront équivalentes à celles qui prévalaient avant la crise. La délégation du ministère a assuré que la vigilance sera de mise.


Médicaments introuvables, contrebande vers des destinations lointaines, panique des clients dans les pharmacies… Face au désarroi des Libanais, qui dure depuis plusieurs mois déjà, le ministère de la Santé a lancé une initiative pour s’assurer du niveau des réserves de médicaments auprès des importateurs. Le directeur général du ministère Fady Sanan a effectué hier...

commentaires (4)

Les pharmacies devraient être tenues de ne fournir des médicaments que par unités, et selon les doses habituelles, pour les mêmes clients qu'ils connaissent et dont les traitements sont bien connus et visibles dans leurs ordinateurs.

Esber

20 h 38, le 07 février 2021

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Les pharmacies devraient être tenues de ne fournir des médicaments que par unités, et selon les doses habituelles, pour les mêmes clients qu'ils connaissent et dont les traitements sont bien connus et visibles dans leurs ordinateurs.

    Esber

    20 h 38, le 07 février 2021

  • Oui oui, dépêchez vous de subventionner et d’ouvrir les frontières aux trafiquants pour les vendre ailleurs pendant que les libanais manquent de tout et font la manche pour payer leurs taxes et leurs factures pour satisfaire les besoins de cette mafia au pouvoir qui ferme les yeux tant que sa commission est préservée et regarde ailleurs en espérant que cela ne se sache pas.

    Sissi zayyat

    13 h 47, le 07 février 2021

  • TOUT A COMMENCER PAR LE PAIN ET LES DENREES ALIMENTAIRES POUR CONTINUER PAR LES CARBURANTS ET PRATIQUEMENT TOUT, DOLLARS EN TETE, SE RETROUVENT EN SYRIE ET EN IRAN PAR LES TRAFICANTS BIEN CONNUS QUE COUVRE LE PARAVENT TOUT AUSSI BIEN CONNU.

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 04, le 07 février 2021

  • Tout produit subventionné est objet de contrebande ou de marché noir. Que ce gouvernement fantoche et les clowns de fonctionnaires et conseillers arrêtent de gesticuler, ils n’ont aucun pouvoir d’arrêter la contrebande car celle ci est organisée ou du moins tolérée par de puissants partis politiques notamment concernant la contrebande du mazout vers la Syrie. On parie que les vaccins subiront le même sort !

    Lecteur excédé par la censure

    08 h 29, le 06 février 2021

Retour en haut