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Société - Coronavirus au Liban

Diab : Fin du confinement dimanche, mais "lundi ne sera pas un jour ordinaire"

Avec un record de 98 décès vendredi, la situation demeure préoccupante, avertit Hassan.

Diab : Fin du confinement dimanche, mais

Le Premier ministre libanais sortant, Hassane Diab. Photo AFP

Le Premier ministre libanais sortant, Hassane Diab, a annoncé vendredi que le confinement strict du pays prendra fin dimanche soir, précisant toutefois que "lundi ne sera pas un jour ordinaire" et que la réouverture du pays se fera par étapes. M. Diab a tenu ces propos au début de la réunion du comité interministériel en charge du suivi de la pandémie qui doit proposer un plan de déconfinement progressif.

Le Liban est strictement confiné depuis le 14 janvier et jusqu'au lundi 8 février pour tenter d'enrayer la propagation du virus. En dépit d'une baisse des cas, la mortalité due au Covid-19 est au plus haut ces derniers jours et le nombre d'hospitalisations ne semble toujours pas baisser, alors que le secteur hospitalier est saturé et au bord de l'effondrement.

"Le bouclage strict du pays visait à prévenir un effondrement total de la situation sanitaire, surtout que le nombre de personnes contaminées admises en soins intensifs avait atteint de tels niveaux que le secteur sanitaire n’était plus en mesure de gérer la situation, a rappelé le Premier ministre sortant. Nous étions obligés de boucler le pays car beaucoup de personnes n'ont pas respecté les mesures de protection". Et de poursuivre : "Pendant ce dernier confinement, nous avons réussi à stopper l'effondrement et à endiguer les indicateurs négatifs. Dans les prochains jours, nous devrions commencer à assister à une baisse des indicateurs négatifs, d'autant plus que la fermeture générale a réussi à réduire le taux d'infection de 2,7 à 1, et c'est un signe positif sur lequel nous devons nous appuyer".

"Dimanche, le confinement strict se termine, mais lundi ne sera pas un jour ordinaire", a encore averti M. Diab. Nous continuerons à mettre en œuvre des mesures qui empêchent un retour à la situation précédant le bouclage généralisé". Il a indiqué que la réouverture du pays se fera par étapes, appelant à continuer à respecter les gestes barrières. Il a en outre remercié le personnel médical et tous ceux qui travaillaient et affrontaient au quotidien la pandémie pour "le service de leur pays" ainsi que les Libanais qui ont enduré la période bouclage et les "difficultés sociales et psychologiques" qui l'ont accompagnée.

Pour mémoire

« Bien sûr que nous avons peur du coronavirus, mais nous devons travailler »

Pour l'étape suivante, nous avons adopté trois plans de lutte contre l'épidémie, a poursuivi Hassane Diab:

1- Le plan de réouverture partielle du pays. Nous ne pouvons pas risquer une réouverture totale du pays en une seule fois.

2- Le plan post-confinement, qui comprend trois programmes :

- Le programme d'intensification des tests PCR.

- Le programme de suivi de l'endiguement de l'épidémie.

- Le programme relatif à l’élargissement des capacités des hôpitaux.

3- Le plan d'urgence sanitaire qui comprend la sécurisation de respirateurs à domicile en coopération entre la Croix Rouge libanaise et les municipalités.

4- Le plan national de vaccination développé par le ministère de la Santé.

"Nous sommes dans une phase très délicate. Par conséquent, certaines mesures doivent rester en place. Nous ne pouvons pas prendre cette étape à la légère. Les Libanais sont tenus de continuer à assumer leur responsabilité personnelle et sociétale, et à adhérer aux mesures qui les protègent ainsi que leurs parents, leurs familles et leurs communautés, pendant cette étape, jusqu'à ce que la campagne nationale de vaccination soit lancée pour les protéger contre le coronavirus, conformément au plan du ministère de la Santé", a conclu M. Diab.

Le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a par la suite précisé à l'issue de la réunion du comité interministériel que le déconfinement progressif du pays se fera, à partir du 8 février, en quatre étapes d'une durée de deux semaines chacune. Durant la première étape, le couvre-feu demeurera en vigueur 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, et les autorisations de sortie délivrées par la plateforme en ligne ou par SMS resteront de mise.

Un record macabre de 98 décès
Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a pour sa part averti que la situation épidémiologique dans le pays était "toujours préoccupante" surtout avec le record macabre de 98 décès dus au coronavirus enregistrés vendredi". Il s'agit en effet du chiffre le plus élevé que le pays a enregistré depuis le début de la pandémie. M. Hassan a précisé que des cas de décès ont été signalés dans des maisons de retraite.

Outre les 98 décès, 3.071 nouveaux cas de contamination au coronavirus ont été enregistrés au cours des dernières 24h, selon le dernier bilan officiel du ministère de la Santé publié vendredi soir. Le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués au cours des 14 derniers jours s'élève lui à 22,3%. Ces chiffres font grimper à 315.340 le nombre des personnes ayant contracté le virus depuis février 2020, au nombre desquelles 3.495 sont décédées et 196.430 guéries. Parmi les cas toujours actifs, 2.287 personnes sont hospitalisées, dont 920 en soins intensifs.

"Le plan d'accroissement des capacités progresse à plein régime dans les hôpitaux publics et il y aura 60 lits supplémentaires d'ici la semaine prochaine", a en outre promis le ministre sortant.

Abiad et Araji contre un déconfinement
Le directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, Firas Abiad, s’était, lui, prononcé en faveur d'une prolongation d'une semaine du confinement strict, arguant notamment dans une série de tweets que si "les nouveaux cas quotidiens ont commencé par diminuer au cours des derniers jours, ils ont ensuite plafonné" et que le "taux de positivité des tests et celui de reproduction du virus restent plus élevés que prévu, et surtout après un bouclage". Il a affirmé que "le virus se propage toujours activement", estimant que "la présence du variant britannique explique la réponse en demi-teinte au bouclage". Soulignant qu'entre une extension du confinement ou un "allégement prématuré" des restrictions, aucune solution n'était idéale, il a appelé à "déployer efficacement le vaccin" pour sortir de la crise. Il avait été rejoint dans son appel à la prolongation du confinement par le président de la commission parlementaire de la santé, Assem Araji, qui déplorait des statistiques toujours élevées, notamment en ce qui concerne les décès et les cas graves, et qui a par ailleurs réclamé la distribution d'"aides sociales" aux personnes défavorisées.

Le "seul salut"
Le Liban doit lancer d'ici une dizaine de jours sa campagne de vaccination, avec l'arrivage d'un premier lot de doses du vaccin développé par Pfizer/BioNTech. La priorité est donnée au personnel soignant et aux personnes âgées de plus de 75 ans, Libanais et ressortissants étrangers confondus. Les autorités sanitaires visent une immunisation collective de 80 % d'ici douze mois. Toutefois la présidente de la commission nationale chargée de la lutte contre la pandémie, Petra Khoury, avait souligné lundi qu'en raison de la propagation plus rapide du variant britannique du virus, l'immunité collective risquait d'être plus difficile à atteindre.

Dans ce cadre, le président de la commission nationale pour le vaccin anti-Covid-19, Abdel Rahman Bizri, a annoncé vendredi que le vaccin AstraZeneca arrivera au début du mois de mars au Liban. Il a également fait part de l'approbation du vaccin russe, Spoutnik V, par la commission qu'il préside. "Nous avons approuvé le vaccin russe et, par conséquent, l'ambassade de Russie a fourni un don de 200.000 doses", a déclaré M. Bizri, précisant que d'autres lots de vaccins suivront. Le vaccin Spoutnik V est efficace à 91,6% contre les formes symptomatiques du Covid-19, selon des résultats publiés mardi dans la revue médicale The Lancet et validés par des experts indépendants.

Pour sa part, le président de l'Ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, a estimé que le vaccin représentait "le seul salut" du pays. Il a mis en garde contre tout retard dans son administration, qui conduirait à la propagation de nouvelles variantes du virus envers lesquelles les vaccins risquent d'être inefficaces. Le Dr Abou Charaf a insisté nécessité de l'"inoculer dès que possible au plus grand nombre et de parvenir à une immunité communautaire de 80 %", a-t-il ajouté, soulignant que dans les pays où des campagnes de vaccination ont déjà commencé, comme en Amérique et en Europe, les vaccins "ont créé une immunité pour les personnes qui l'ont reçu dans plus de 90% des cas". "Quant aux preuves avancées par les personnes antivaccin dans les médias, elles ne sont pas basées sur des données scientifiques" a-t-il averti.

Le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) a par ailleurs fait un don de 20 lits de soin intensifs supplémentaires et 122 lits normaux à plusieurs hôpitaux libanais, dans le cadre de sa campagne de lutte contre le Covid-19. Cette initiative vise à fournir, en tout l'équipement complet (en lits, respirateurs, appareils spécifique) de 100 unités de soins intensifs et l'installation de 800 lits d'hospitalisation standards. En 2020, le HCR a alloué 31,4 millions de dollars pour lutter contre le Covid-19 au Liban.

Le Premier ministre libanais sortant, Hassane Diab, a annoncé vendredi que le confinement strict du pays prendra fin dimanche soir, précisant toutefois que "lundi ne sera pas un jour ordinaire" et que la réouverture du pays se fera par étapes. M. Diab a tenu ces propos au début de la réunion du comité interministériel en charge du suivi de la pandémie qui doit proposer un plan de...

commentaires (5)

Que quelqu’un nous explique comment après des semaines de confinement strict d’après les autorités le taux de mortalité a grimpé de 60 à 98 morts par jour sans parler de ceux qui ne sont pas comptabilisés? Dans tous les pays du monde le confinement strict on attend la chute de la contamination et le nombre de morts pour procéder au déconfinement sauf chez nous. Alors on confine à 60 morts et on déconfine lorsque ça passe à 98. Quelle prouesse! Quels sont,leurs critères pour appliquer le confinement? il faut qu’ils nous expliquent leur logique désastreuse comme dans tous les autres domaines.

Sissi zayyat

13 h 54, le 07 février 2021

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Commentaires (5)

  • Que quelqu’un nous explique comment après des semaines de confinement strict d’après les autorités le taux de mortalité a grimpé de 60 à 98 morts par jour sans parler de ceux qui ne sont pas comptabilisés? Dans tous les pays du monde le confinement strict on attend la chute de la contamination et le nombre de morts pour procéder au déconfinement sauf chez nous. Alors on confine à 60 morts et on déconfine lorsque ça passe à 98. Quelle prouesse! Quels sont,leurs critères pour appliquer le confinement? il faut qu’ils nous expliquent leur logique désastreuse comme dans tous les autres domaines.

    Sissi zayyat

    13 h 54, le 07 février 2021

  • ils sont au abois car les gens ne courent pas pour se faire injecter avec le produit experimental..alors ils font peur encore plus au gens et les etouffent encore plus pour les forcer a se faire v...

    Kantar Maan

    00 h 02, le 06 février 2021

  • Toujours un flou total comme si la santé est aussi un jeu politique. Simplement le pays doit rester Clos pour prévenir le pire

    Antoine Sabbagha

    21 h 21, le 05 février 2021

  • Entre la déclaration de Diab et celle de Fahmi on ne comprend absolument rien ! Ça montre le haut niveau intellectuel de nos technocrates démissionnaires des affaires courantes qui courent en tous cas plus rapidement qu’eux

    Lecteur excédé par la censure

    21 h 19, le 05 février 2021

  • "... lundi ne sera pas un jour ordinaire et la réouverture du pays se fera par étapes ..." - C'est très clair. Maintenant tout le monde sait comment ça va se passer. Merci beaucoup.

    Gros Gnon

    18 h 26, le 05 février 2021

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