Si j’étais président de la République,J’aurais invité les clochards, ces malheureux
À un dîner royal bien garni, juteux
Qui aurait fait oublier, un moment, à ces courageux
Leur vie, sous les ponts, sans couvertures ni feu.
Si j’étais président
J’aurais donné le biberon à mon successeur
Qui, sans cesse, ne fait que réclamer en crieur
« Je veux la chaise pour y être campeur
Être aux aguets et des butins chipeur ».
Si j’étais président
J’aurais fait comprendre à mon successeur
Que l’héritage politique n’est plus de rigueur
Qu’être député est à la portée d’un fils d’éboueur
Et que Hariri est le fils d’un jardinier travailleur.
La mère d’Émile Boustany était une active lessiveuse
Ma mère une couturière bûcheuse
Le père de Démianos Kattar un forgeron batteur
Le père d’Emmanuel Macron un médecin bienfaiteur.
Si j’étais président de la République
J’aurais choisi des gens sympathiques
Des conseillers studieux magnifiques
Pour ne pas tomber dans le fatidique.
Si j’étais président,
J’aurais réduit la garde républicaine
De son chiffre élevé à une centaine
Et envoyé le reste dans une région lointaine
Sur la frontière occupée par une milice syrienne.
Si j’étais président
J’aurais bâti une muraille de Chine
Sur la frontière est avec une guillotine
Pour couper la tête de toute épine
Qui croirait que le Liban est une tartine.
Si j’étais président
J’aurais, à Noël, offert un cadeau juteux
Qui ferait plaisir aux nécessiteux
En priver les fromagistes pesteux
Voleurs des deniers des malheureux.
Si j’étais président
J’aurais nommé Bou Melhem pour la justice ministre
Em Melhem pour les droits des femmes ministre
“Sit IM GORGES” pour la rigolade ministre
Bacradoni pour Nagorny Karabakh ministre.
Si j’étais président
J’aurais jeté Raspoutine en prison
Cet intrus, sans origine, cet avorton
Ce perfide, sans foi ni loi, ce caneton
Qui mérite le titre de caméléon.
Si j’étais président
J’aurais insisté et demandé à Emmanuel Macron
Qu’Alexandra Najjar soit au Panthéon
Au ciel, elle nous protège des typhons
Son sacrifice accompagne les quatre saisons.
Si j’étais président
J’aurais mis les fromagistes hors du palais
Je me serais séparé du cercle familial ce bouquet
Par des conseillers neutres et leurs bienfaits
Comme avait fait Camille Chamoun quand président il était.
Si j’étais président
J’aurais suivi les conseils d’Emmanuel Macron
Ce noble Français qui vient en accordéon
Remettre la symphonie libanaise au diapason
Et guider nos aveugles sourds-muets sur le pont.
Si j’étais président
J’aurais rassemblé les maronites sanguinaires
En pensant à Mezyara, Ehden, Safra ces tertiaires
À la guerre d’élimination cette vipère
Qui pulvérisa les maronites d’une arme nucléaire.
Si j’étais président
J’aurais assuré la neutralité du Liban
Loin de l’Est et de l’Ouest dont il dépend
Position réclamée par tous les gens
Pour protéger notre pays des serpents.
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commentaires (1)
SI VOUS ETIEZ PRESIDENT, SUR SUR QUE PERSONNE ALENTOURS NE VOUS LE SUGGERERAIT, ENCORE MOINS VOUS CONSEILLERAIT D'ETRE AUTREMENT QUE VOUS NE L'ETES : DESESPERANT.
Gaby SIOUFI
11 h 29, le 05 février 2021