Le groupe parlementaire aouniste, dont le Courant patriotique libre (CPL) est la principale composante, a dénoncé mardi une "campagne orchestrée visant à tenir le président Michel Aoun responsable de l'entrave" dans la formation du gouvernement.
Les relations entre le Premier ministre désigné Saad Hariri et le chef de l'État Michel Aoun sont au plus bas du fait d'un bras-de-fer politique autour de la formation du prochain cabinet. Cette tâche avait été assignée à M. Hariri le 22 octobre, après la démission du gouvernement de Hassane Diab le 10 août dernier dans la foulée de l'explosion meurtrière au port de Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts.
"Il existe une campagne orchestrée afin de tenir le président de la République et le groupe du Liban Fort responsables de l'entrave de la formation du gouvernement, en évoquant une revendication présumée d'un tiers de blocage. Mais cela est contraire à la réalité", a affirmé le groupe aouniste dans un communiqué publié à l'issue de sa réunion hebdomadaire, tenue par visioconférence et présidée par Gebran Bassil.
Le CPL et Michel Aoun sont accusés par leurs détracteurs de chercher à obtenir le tiers du nombre total de ministres au sein du futur gouvernement, ce qui leur accorderait la possibilité de faire tomber le cabinet en cas de démission de leurs ministres.
"Le gouvernement est supposé être composé de spécialistes et non de politiciens. Nous étions les seuls à avoir soutenu la nomination de ministres réellement experts et indépendants dans le gouvernement Hassane Diab", a en outre affirmé le groupe parlementaire. "Nous avions tout fait pour faciliter la formation du gouvernement, à commencer par notre refus d'y être représenté. Nous avons simplement demandé l'adoption de critères unifiés afin de lui accorder notre confiance. Nous rejetons catégoriquement ce que l'équipe du Premier ministre désigné est en train de promouvoir, à savoir un rôle marginal pour le président de la République se cantonnant à la publication du décret officiel, sans une pleine participation au processus ni un impact sur la forme, les noms, les portefeuilles ministériels et le nombre de ministres", ont conclu les députés aounistes.
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