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Affaire Karachi : prison avec sursis requise contre l'ex-Premier ministre Balladur

Affaire Karachi : prison avec sursis requise contre l'ex-Premier ministre Balladur

L'ancien Premier ministre français Edouard Balladur (1993-1995), en 2018. Photo AFP / JOEL SAGET

L'accusation a requis mardi une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis et de 50.000 euros d'amende contre l'ex-Premier ministre français Edouard Balladur, jugé à Paris pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de la tentaculaire affaire Karachi.

A l'encontre de son ancien ministre de la Défense François Léotard, le ministère public a demandé deux ans de prison avec sursis et 100.000 euros d'amende. Ce dossier est "véritablement hors norme", a lancé le procureur général François Molins, dans un réquisitoire qui s'est tenu en l'absence des deux prévenus.

L'ex-Premier ministre et son ancien ministre de la Défense sont accusés d'avoir mis en place un système de rétrocommissions sur d'importants contrats d'armement avec l'Arabie saoudite et le Pakistan, destinées à financer en partie la campagne - malheureuse - de M. Balladur à la présidentielle de 1995. L'accusation a estimé que M. Léotard était "beaucoup plus impliqué" que M. Balladur dans la gestion de ces rétrocommissions.

MM. Balladur et Léotard, 91 ans et 78 ans aujourd'hui, comparaissent devant la Cour de justice de la République, la seule instance habilitée à juger les membres du gouvernement pour des infractions commises dans l'exercice de leurs fonctions. Les deux hommes, qui nient toute infraction, sont jugés jusqu'au 11 février pour "complicité d'abus de biens sociaux", l'ancien Premier ministre de droite étant également renvoyé pour "recel" de ce délit.

En juin, le tribunal correctionnel de Paris avait infligé des peines de prison ferme - deux à cinq ans - à six protagonistes, dont l'homme d'affaires franco-libanais Ziad Takieddine et d'anciens proches des deux ministres. Ils ont tous fait appel.

Les soupçons de financement occulte de la campagne Balladur n'ont émergé qu'en 2010, au fil de l'enquête sur l'attentat de Karachi le 8 mai 2002. Il avait coûté la vie à 15 personnes, dont 11 Français travaillant à la construction de sous-marins dans le port pakistanais. L'enquête sur cet attentat - toujours en cours - avait au départ privilégié la piste d'el-Qaëda puis avait exploré celle de représailles après l'arrêt du versement des commissions après l'élection de Jacques Chirac. Cette hypothèse "reste possible", même si elle est "non confirmée à ce jour", a déclaré François Molins. L'avocate de M. Léotard plaidera à l'issue des réquisitions, la défense de M. Balladur mercredi après-midi. 

L'accusation a requis mardi une peine d'un an d'emprisonnement avec sursis et de 50.000 euros d'amende contre l'ex-Premier ministre français Edouard Balladur, jugé à Paris pour des soupçons de financement occulte de sa campagne présidentielle de 1995, l'un des volets de la tentaculaire affaire Karachi. A l'encontre de son ancien ministre de la Défense François Léotard, le ministère...