Vaccination : les modalités d’inscription sur la plate-forme numérique

Depuis hier, les inscriptions à la campagne de vaccination contre le Covid-19 sont ouvertes avec le lancement officiel de la plate-forme numérique conçue à cet effet et par laquelle doit passer toute personne résidant sur le territoire libanais et désirant se faire vacciner. La campagne devrait débuter dans la seconde moitié de février, avec la réception du premier lot de vaccins Pfizer/BioNTech de 249 000 doses livrées sur cinq semaines. Trois autres lots, d’un total de près de 1,85 million de doses, devraient être réceptionnés d’ici à la fin de l’année en cours. Le ministère de la Santé essaie en outre de se procurer, via d’autres sources, les doses nécessaires pour atteindre son objectif de vacciner 80 % de la population pour atteindre une immunité de horde.

La plate-forme, lancée au cours d’une conférence de presse organisée au ministère de la Santé, est accessible à l’adresse covax.morph.gov.lb. Peut s’y inscrire tout individu âgé de plus de 18 ans. L’utilisateur doit choisir entre deux catégories : secteur de la santé ou autres. En cliquant sur autres, il sera dirigé vers une page sur laquelle il doit introduire ses données personnelles : nom, prénom, date de naissance, sexe, nationalité, document d’identification (pièce d’identité, passeport, carte de résidence, carte de réfugié ou autres). Une fois ces données fournies, l’utilisateur sera dirigé vers une autre fenêtre relative à son lieu de résidence, suivie d’une autre relative aux données de contact (numéro de téléphone mobile et fixe, puis adresse électronique), ainsi qu’à sa profession. Une dernière fenêtre est consacrée aux informations médicales de l’utilisateur. Il doit ainsi signaler s’il souffre de maladies chroniques (diabète, hypertension, maladies cardiovasculaires, immunodéficience, obésité, problèmes rénaux, etc.) et/ou d’allergies ou autres conditions de santé (grossesse, à titre d’exemple), mais aussi s’il a déjà été contaminé au coronavirus et s’il a déjà reçu un vaccin contre le Covid-19. Un fichier électronique personnel de l’utilisateur sera alors créé.

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« Me faire vacciner ? Non merci »

Les personnes qui s’inscrivent en premier n’auront pas toutefois la priorité. Elles ne seront vaccinées que lorsque viendra le tour du groupe auquel elles appartiennent. Conformément à la stratégie nationale de vaccination lancée la veille, les premiers à recevoir le vaccin sont le corps soignant (réparti en trois catégories), le corps infirmier selon le risque auquel il est exposé et les personnes âgées de plus de 75 ans, suivies de celles âgées entre 65 et 74 ans, puis de celles âgées de 55 à 64 ans qui souffrent d’une ou de plusieurs maladies chroniques, ainsi que des équipes de surveillance épidémiologique et de celles relevant du ministère de la Santé.

Lorsque son tour viendra, la personne qui s’est inscrite recevra un texto avec un lien vers son fichier électronique sur la plate-forme. Elle pourra ainsi prendre rendez-vous et choisir le centre de vaccination où elle désirera se faire vacciner. Le jour J, elle doit se rendre peu avant l’heure précisée, munie d’une pièce d’identité. Elle aura un entretien avec les équipes sur place avant de recevoir le vaccin. Une fois la première dose reçue, un rendez-vous sera automatiquement fixé par la plate-forme pour recevoir la seconde dose, en général dans un délai de 21 jours. Par ailleurs, la personne vaccinée doit rentrer dans son fichier sur la plate-forme pour signaler d’éventuels effets secondaires ressentis après la vaccination.

Le personnel soignant s’inscrira sur la plate-forme par le biais de l’établissement ou de l’institution (hôpital, pharmacie, centre de soins communautaire, dispensaire…) au sein desquels il exerce. Il recevra ensuite un texto qui le dirigera vers la plate-forme où il devra introduire, à l’instar de tout le monde, les informations nécessaires.

Une majorité de cas parmi les groupes actifs

Selon les chiffres du ministère de la Santé, « 72 % des cas de Covid-19 enregistrés au Liban depuis le début de l’épidémie en février dernier sont survenus chez des personnes actives âgées entre 20 et 59 ans », a déclaré la ministre sortante de l’Information Manal Abdel Samad, soulignant que c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité qu’une pandémie d’une telle ampleur survient à l’ère de la technologie. Elle a ainsi constaté le rôle joué par les réseaux sociaux dans « l’infodémie » qui continue de se répandre parallèlement au Covid-19. « La désinformation peut être plus dangereuse que le coronavirus lui-même », a-t-elle regretté.

Le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, a quant à lui exprimé l’espoir que la population « réagira favorablement au plan de vaccination mis en place par le gouvernement, afin que nous puissions atteindre l’immunité communautaire souhaitée consistant à vacciner d’ici à la fin de l’année en cours 80 % de la population ». Pour que le plan de vaccination mis en place soit efficace, toutes les administrations et institutions concernées devraient en respecter les critères « sans entrer dans des considérations étroites », a-t-il estimé. Et d’annoncer que d’ici à deux semaines, le nombre total de lits installés dans les unités de soins intensifs des hôpitaux gouvernementaux atteindrait les 300, évoquant un « exploit ».

Quant au président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, il a affirmé que le vaccin n’a pas à ce jour « des effets secondaires importants », assurant « qu’aucun décès n’avait été lié à la vaccination ».

Le bilan des décès toujours élevé : 68 morts en une journée
Le Liban a enregistré hier 68 décès et 3 497 cas de Covid-19, portant, selon le bilan quotidien du ministère de la Santé, le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués pour les deux dernières semaines à 22,8 %. Ces chiffres font grimper à 293 157 le nombre cumulé des contaminations depuis la détection du premier cas en février dernier, au nombre desquelles 2 621 décès et 172 497 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2 411 personnes sont hospitalisées, dont 938 en soins intensifs.