Comme chaque année en janvier depuis huit ans, la Lebanese Transparency Association (LTA), antenne libanaise de Transparency International (TI), une ONG qui se consacre à la lutte contre la corruption dans le monde a présenté jeudi en visioconférence le rapport de la TI concernant l’indice de perception de la corruption. Cet indice évalue le degré de corruption dans chacun des 180 États étudiés, qui sont notés de 0 (pour les pays jugés « extrêmement corrompus ») à 100 (pour les pays « extrêmement intègres »). Le pays du Cèdre a ainsi obtenu la note de 25/100 pour 2020, en baisse de trois points par rapport à l’indice de l’année passée, ce qui le fait dégringoler de la 137e à la 149e place (-12) cette année. Le Liban, désormais classé dans la catégorie « pays à surveiller » en matière de corruption, y côtoie notamment l’Iran, selon le directeur exécutif de la LTA, Julien Courson.
Le Liban a donc perdu 5 points et 11 places comparé à la première édition de 2012. Dans la vidéo de présentation, la LTA a indiqué que « le Liban a perdu tout contrôle sur la corruption », devenant ainsi « parmi les pires places dans le monde ». En effet, il se classe 14e sur 21 pays de la zone du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) et engrange 9 points de moins que la moyenne mondiale de 34 points.
Ce rapport prend uniquement en compte les données mesurées entre octobre 2019 et octobre 2020. Julien Courson indique que sur les 13 indices pris en compte, sept d’entre eux se sont dégradés, le Liban étant confronté, selon lui, à deux épidémies : le coronavirus et la corruption. La cause principale de cette dégringolade est le manque de réaction de la classe politique face aux multiples études qui démontrent les différents cas de corruption. Le directeur exécutif de la LTA regrette ce score, « alors que la société civile travaille dans le domaine (de la lutte contre la corruption et de la transparence) depuis deux ans », surtout depuis le mouvement de contestation contre la classe dirigeante initié le 17 octobre 2019. Par ailleurs, le vote en mai 2020 par le Parlement de la loi n° 175 relative à la lutte contre la corruption dans le secteur public n’a pas réussi à améliorer le score du Liban, selon lui. Ce texte prévoyait notamment la création d’une Commission nationale pour la lutte contre la corruption, qui n’a toujours pas vu le jour.
Explosion du port
Selon Julien Courson, la lutte contre la corruption est importante, surtout dans le cadre de la crise économique et financière qui plombe le Liban, qui a aussi provoqué une crise sociale, avec plus de la moitié de la population vivant désormais sous le seuil de la pauvreté, selon plusieurs études parues courant 2020. Sans oublier sa nécessité dans le cadre de la lutte contre le coronavirus, ainsi que dans l’enquête concernant les causes de la double explosion meurtrière du 4 août 2020 et la reconstruction de la ville (provenance des fonds, leur utilisation et les bénéficiaires).
La LTA a annoncé qu’elle publiera le mois prochain une étude sur la transparence dans le secteur énergétique et a appelé à l’application de la loi sur le droit d’accès à l’information votée en 2017 – qui permet en principe à tout citoyen de prendre connaissance des données relatives aux dépenses engagées par les différents ministères et institutions publiques.
Au niveau mondial, le Danemark et la Nouvelle-Zélande occupent tous deux la première place du podium du classement établi par Transparency International avec 88 points. Ils devancent la Suisse, la Suède, la Finlande et Singapour en troisième position avec 85 points. Premier pays arabe du classement, les Émirats arabes unis qui se classent à la 21e position mondiale, avec 71 points, devant le Qatar (30e position et 63 points) et Oman (49e position et 39 points). Quant à la Syrie, elle tombe à la 178e place avec 14 points, tandis que la Somalie et le Soudan du Sud ferment la marche avec 12 points. Selon l’étude, l’Europe de l’Ouest et l’Union européenne constituent la région qui possède le plus haut score de l’indice de perception de la transparence, avec une moyenne de 66 points, alors que l’Afrique subsaharienne est celle qui possède le score le plus bas (32 points).
commentaires (6)
QUAND LES CORROMPUS ALIBABAS LES PLUS MAFIEUX DE LEUR COSA NOSTRA CAR ILS SE PARTAGEAIENT TOUS TOUT DEVIENNENT LES SAPEUR -POMPIERS DES INCENDIES DES CHAOS QU,ILS ONT CREES PARLE-T-ON ENCORE UNIQUEMENT DE CORRUPTION. AL CAPONE ETAIT UN ENFANT DE CHOEUR EN COMPARAISONS DES NOTRES. IL FAUT LES DEGAGER D,URGENCE. QU,UN VRAI PRINTEMPS COMMENCE AU LIBAN AUJOURD,HUI AVANT DEMAIN. ILS SONT PIRE QUE TOUS LES FLEAUX ET VIRUS DU MONDE REUNIS !
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 03, le 29 janvier 2021