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Société - Manifestations

Amnesty épingle Paris sur l'usage d'armes françaises dans la répression au Liban

L'organisation internationale appelle la France à suspendre ses ventes d'armes "jusqu'à ce que les autorités libanaises reconnaissent les atteintes commises par le passé".

Des soldats libanais tirant des balles en caoutchouc et du gaz lacrymogène vers des manifestants antipouvoir, à Tripoli, le 26 janvier 2021. Photo AFP

Amnesty International a appelé jeudi la France à suspendre ses ventes d'armes au Liban, affirmant que des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des lance-grenades de fabrication française étaient utilisées par les forces de l'ordre du pays pour réprimer des manifestations.

"La France fournit depuis des années aux forces de sécurité libanaises des équipements de maintien de l'ordre dont elles se servent ensuite pour commettre ou faciliter de graves violations des droits humains", a déploré l'ONG dans un communiqué. "Nous appelons la France à veiller à ce que les ventes soient suspendues jusqu'à ce que les autorités libanaises reconnaissent les atteintes commises par le passé" et qu'elles s'engagent à les utiliser "conformément au droit international", a déclaré Aymeric Elluin, d'Amnesty International France.

Les autorités françaises ont assuré jeudi que ces exportations faisaient "l'objet d'une très grande vigilance et d'un examen au cas par cas, conformément à leurs engagements internationaux". "C'est notamment le cas au Liban qui traverse une grave crise économique, sociale et politique, et dont la stabilité est essentielle pour l'ensemble de la région", a relevé la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, rappelant l'attachement de la France au "respect du droit de manifester". Paris apporte par ailleurs un soutien aux forces armées libanaises ainsi qu'aux forces de sécurité intérieure "pour leur permettre de préserver la souveraineté, l'indépendance et la stabilité du Liban", a-t-elle ajouté.

Pour mémoire

Dents cassées, lèvre ouverte : à Beyrouth, les balles en caoutchouc des forces de l'ordre ont fait des ravages

Selon Aymeric Elluin, "les forces de sécurité libanaises agissent dans un climat d'impunité". "Des produits chimiques irritants comme les gaz lacrymogènes et des projectiles (...) comme des balles en caoutchouc, ainsi que les lanceurs correspondants" avaient déjà été utilisés en 2015 pour réprimer un vaste mouvement de protestation face à une crise des déchets inédite ayant vu des montagnes d'immondices s'amasser dans la capitale et ailleurs dans le pays, a indiqué Amnesty. Ces armes de fabrication française ont également été utilisées à plusieurs reprises après le déclenchement en octobre 2019 d'un mouvement de contestation antipouvoir sans précédent réclamant le départ de l'ensemble d'une classe politique jugée corrompue et incompétente, selon l'ONG. Les forces de l'ordre ont également utilisé "des véhicules blindés de fabrication française", est-il précisé dans le communiqué.

Pour mémoire

Des armes illégales ont-elles été utilisées contre les manifestants samedi ?

Les conclusions dressées par Amnesty International se basent sur l'analyse de plus de 100 vidéos de manifestations filmées à Beyrouth en 2015 et en 2019, ainsi que sur des témoignages et des dossiers médicaux recueillis sur le terrain.  Selon Amnesty, les forces de sécurité libanaises ont même utilisé ces armes de manière contraire aux usages conventionnels, tirant des grenades lacrymogènes à bout portant ou encore des balles en caoutchouc à hauteur de la poitrine, parfois de près, entre octobre 2019 et août 2020. Cet "usage excessif de la force" a entraîné de graves blessures aux yeux, au visage, au cou, à la poitrine, à la partie supérieure du bras et à l'estomac chez plusieurs manifestants, a déploré l'ONG.

Le rapport d'Amnesty a été publié alors que lundi soir, des violences ont éclaté à Tripoli entre contestataires, qui crient leur colère contre le prolongement du confinement et la détérioration de la situation économique, et les forces de l'ordre. Les heurts qui se sont poursuivis mardi et mercredi ont plus de 300 blessés jusque-là.

Amnesty International a appelé jeudi la France à suspendre ses ventes d'armes au Liban, affirmant que des grenades lacrymogènes, des balles en caoutchouc et des lance-grenades de fabrication française étaient utilisées par les forces de l'ordre du pays pour réprimer des manifestations."La France fournit depuis des années aux forces de sécurité libanaises des équipements de...

commentaires (1)

Il est du devoir du pouvoir libanais de veiller à ce que les armes que possèdent les forces de l’ordre ne soient pas utiliser par des meurtriers qui veulent en découdre avec les protestataires de tout genre. Il est archi faux de dire que ces manifestants descendent dans la rue pour protester contre le confinement alors qu’ils sont dans la rue pour crier leur douleur et leur manque de nourritures et réclament des aides qui tardent à être distribuées pour des raisons politiques pendant que des familles entières meurent de faim ou faute de soins. Comment les responsables politiques daignent tolérer que ces citoyens soient blessés et meurent par des balles réelles ou autre engins militaires que les forces de l’ordre utilisent sciemment pour les faire taire alors qu’ils devraient répondre à leurs besoins pour calmer leur colère au lieu de les massacrer. Ceci ne peut être qu’un message pour les citoyens qui projettent de réclamer leurs dus afin que la leçon soit retenue que les armes seraient utilisées sans scrupules ni jugements de ces brebis galeuses qui sont sous les ordres des vendus et tuent et massacrent leurs compatriotes parce qu’ils ont faim sans être inquiétés. Vive le Liban fort.

Sissi zayyat

11 h 52, le 28 janvier 2021

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Commentaires (1)

  • Il est du devoir du pouvoir libanais de veiller à ce que les armes que possèdent les forces de l’ordre ne soient pas utiliser par des meurtriers qui veulent en découdre avec les protestataires de tout genre. Il est archi faux de dire que ces manifestants descendent dans la rue pour protester contre le confinement alors qu’ils sont dans la rue pour crier leur douleur et leur manque de nourritures et réclament des aides qui tardent à être distribuées pour des raisons politiques pendant que des familles entières meurent de faim ou faute de soins. Comment les responsables politiques daignent tolérer que ces citoyens soient blessés et meurent par des balles réelles ou autre engins militaires que les forces de l’ordre utilisent sciemment pour les faire taire alors qu’ils devraient répondre à leurs besoins pour calmer leur colère au lieu de les massacrer. Ceci ne peut être qu’un message pour les citoyens qui projettent de réclamer leurs dus afin que la leçon soit retenue que les armes seraient utilisées sans scrupules ni jugements de ces brebis galeuses qui sont sous les ordres des vendus et tuent et massacrent leurs compatriotes parce qu’ils ont faim sans être inquiétés. Vive le Liban fort.

    Sissi zayyat

    11 h 52, le 28 janvier 2021

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