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Moyen-Orient - Iran

Moscou demande à Biden de faire le premier pas pour sauver l’accord nucléaire

Pour Paris, les Iraniens doivent d’abord cesser toute « provocation » et revenir à « leurs obligations ».

Moscou demande à Biden de faire le premier pas pour sauver l’accord nucléaire

Conférence de presse commune à Moscou, hier, avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et son homologue iranien, Mohammad Javad Zarif. Photo ministère des Affaires étrangères russe/Handout/AFP

La Russie a apporté son soutien à l’Iran hier, appelant l’administration américaine de Joe Biden à réintégrer la première l’accord sur le nucléaire iranien pour le sauver et garantir son respect par Téhéran.

Ce dossier est jugé prioritaire par les grandes puissances, du fait du départ de Donald Trump de la Maison-Blanche la semaine dernière, lui qui avait retiré son pays de cet accord en 2018.

Washington et Téhéran réclament cependant de l’autre qu’il fasse le premier pas pour sauvegarder ce texte de 2015 qui mettait fin aux sanctions pesant sur l’Iran en échange d’un contrôle de son programme nucléaire controversé.

À l’occasion d’un déplacement à Moscou, le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif s’est assuré du soutien de la Russie, un pays allié de l’Iran.

« Nous espérons (...) que les États-Unis reviendront au respect plein et entier de la résolution correspondante du Conseil de sécurité, créant les conditions pour que l’Iran respecte toutes ses obligations dans le cadre de l’accord nucléaire », a déclaré le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov.

France-USA vs Iran-Russie

Selon M. Zarif, l’Iran « reviendra à la mise en œuvre totale de ses obligations » si les États-Unis « mettent fin avant (fin février) à leurs sanctions ».

Mais la France, un autre signataire de l’accord, a pris le contre-pied des Russes, jugeant que si les Iraniens veulent un « réengagement » américain, ils doivent cesser toute « provocation » et revenir à « leurs obligations », selon la présidence française.

En 2015, la République islamique d’Iran et le G6 (Chine, États-Unis, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne) ont conclu à Vienne un plan d’action global commun censé régler la question nucléaire iranienne après douze années de tensions.

Mais il menace de voler en éclats depuis que Donald Trump en a unilatéralement sorti les États-Unis, rétablissant puis intensifiant les sanctions américaines contre l’Iran, accusé de toujours chercher à se doter en catimini de l’arme atomique.

Téhéran s’est en retour affranchi depuis 2019 de la plupart de ses engagements, tout en démentant chercher à obtenir une capacité nucléaire militaire. L’Iran a notamment repris ses activités d’enrichissement d’uranium à hauteur de 20 %, alors qu’il avait accepté de le limiter à 3,67 %.

L’arrivée au pouvoir de Joe Biden, qui considère la politique de M. Trump vis-à-vis de l’Iran comme un échec, suscite un espoir. Il dit vouloir ramener les États-Unis dans le giron du texte, mais demande un retour préalable de l’Iran au strict respect de ses engagements.

Le défi des diplomates sera donc de voir comment conjuguer les préalables contradictoires des Américains, d’un côté, et des Iraniens, désormais soutenus par la Russie, de l’autre.

Moscou, un allié traditionnel de Téhéran au Moyen-Orient, n’a eu cesse de condamner la sortie unilatérale des États-Unis de l’accord et de reprocher aux Européens leur impuissance face à Washington. MM. Lavrov et Zarif ont néanmoins affirmé mardi leur volonté de « sauver » l’accord.

Dialogue sélectif

La Russie a également exhorté en décembre Téhéran à éviter la « surenchère ». L’Iran doit « faire preuve d’une responsabilité maximale », avait ainsi souligné en décembre le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov. Cela n’a pas empêché Téhéran d’annoncer en janvier avoir recommencé à produire de l’uranium enrichi à 20 %.

Pour Moscou, l’accord sur le nucléaire iranien n’est pas condamné, car il fait partie des rares dossiers sur lesquels Moscou et Washington ont un intérêt commun à avancer. Toujours en décembre, M. Riabkov avait ainsi estimé qu’un « dialogue sélectif » avec les États-Unis pouvait se faire sur l’Iran comme sur le traité de désarmement nucléaire New Start.

Les relations russo-américaines sont cependant au plus bas depuis des années. Et l’arrivée au pouvoir de Joe Biden n’a pas laissé présager de détente, le nouveau président américain ayant eu des propos sans complaisance à l’intention de la Russie. Moscou n’est pas en reste, accusant cette semaine encore les Américains d’ingérence dans ses affaires intérieures après des manifestations antigouvernementales en Russie.

Source : AFP

La Russie a apporté son soutien à l’Iran hier, appelant l’administration américaine de Joe Biden à réintégrer la première l’accord sur le nucléaire iranien pour le sauver et garantir son respect par Téhéran.Ce dossier est jugé prioritaire par les grandes puissances, du fait du départ de Donald Trump de la Maison-Blanche la semaine dernière, lui qui avait retiré son pays de cet...

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