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Politique - Gouvernement

Le CPL hausse de nouveau le ton contre Hariri, Raï stigmatise une irresponsabilité généralisée

Le parti de Gebran Bassil fait assumer au Premier ministre désigné la seule responsabilité du blocage.

Le Courant patriotique libre s’est engagé samedi dans l’épreuve de force entre Baabda et la Maison du Centre en se déchaînant contre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, qu’il a accusé de céder à « des injonctions extérieures ». Dans le même temps, le chef de l’Église maronite, le patriarche Béchara Raï, continuait de critiquer les querelles politiciennes autour du cabinet.

L’entrée en jeu du CPL dans la querelle qui avait repris de plus belle entre le président Michel Aoun et Saad Hariri a apporté de l’eau au moulin de l’opposition qui tient le chef du CPL, Gebran Bassil, pour principal responsable du blocage au niveau de la formation d’un nouveau cabinet.

Le bureau politique du parti aouniste a tenu samedi, en visioconférence, une réunion au terme de laquelle il s’est déchaîné aussi bien contre Saad Hariri que contre le chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt, mais sans nommer ce dernier.

Dans son communiqué, le bureau politique a appelé le Premier ministre désigné à « réaliser la gravité du surplace au niveau des tractations pour la formation du gouvernement et les conséquences négatives qui en découlent », lui faisant ainsi assumer seul la responsabilité du blocage. Poursuivant sur sa lancée, le CPL a invité, sans le nommer, Saad Hariri à « se conformer aux règles du pacte national et de la Constitution, et à cesser de tenter de mettre la main sur les droits politiques des autres composantes libanaises », en allusion à la désignation de ministres chrétiens. « L’époque de la tutelle étrangère est finie. Que personne ne croie qu’on peut la remplacer par une tutelle interne », a prévenu le CPL.

La diatribe du CPL intervient au lendemain du communiqué publié vendredi par la présidence de la République pour défendre le chef de l’État de tout blocage concernant la formation du gouvernement. Baabda avait aussi appelé Saad Hariri à présenter une nouvelle mouture pour le futur cabinet, ce qui sous-entend qu’il rejette celle que le Premier ministre désigné lui avait présentée en décembre dernier.

Le bureau politique du CPL a fustigé ensuite « la dégradation du discours politique chez certains », leur reprochant notamment de « soulever de manière contraire à l’éthique l’âge du chef de l’État, ou d’essayer de semer la discorde entre le CPL et l’armée ». Le parti, qui attaquait ainsi M. Joumblatt, lequel avait récemment vivement critiqué le chef de l’État et le CPL, a dénoncé « une débauche politique de la part de ceux qui se permettent de nous donner des leçons de patriotisme, qui ont tué et enlevé (des individus), qui ont poussé d’autres à l’exode et établi leur propre autosécurité, refusant celle des forces légales ».

« Ne craignez-vous pas Dieu et le peuple ? »

C’est dans ce contexte de tension politique que le patriarche Raï a de nouveau pris à partie les dirigeants du pays. Il a rappelé que les autorités politiques sont, comme le stipule le préambule de la Constitution, « mandatées par le peuple pour assurer le bien commun ». Mgr Raï les a ensuite interpellés en ces termes : « Pourquoi ne formez-vous pas un gouvernement alors que le peuple crie sa douleur, qu’il est affamé et meurt de maladie, pendant que les hôpitaux croulent sous le nombre de personnes contaminées, et que les dispensaires et les pharmacies connaissent la pénurie de médicaments ? Les gens ne trouvent plus leur argent dans les banques, le prestige des grandes institutions de l’État est attaqué par des campagnes de rumeurs dévastatrices, les trafics traversent les frontières, Beyrouth est sinistrée, son port dévasté et le pays s’effondre », a lancé le chef de l’Église maronite.

« Ne craignez-vous pas Dieu, le peuple et le jugement de l’histoire ? » a-t-il encore déclaré, s’offusquant que les divergences entre les parties chargées de la mise sur pied du cabinet se basent sur « l’interprétation d’un article de la Constitution qui est aussi clair que de l’eau de roche ». « La Constitution doit être appliquée, pas faire l’objet de disputes, et elle doit être la source d’accords, pas de querelles », a-t-il dit, évoquant des défis « mettant en jeu l’avenir » du Liban.

Le Courant patriotique libre s’est engagé samedi dans l’épreuve de force entre Baabda et la Maison du Centre en se déchaînant contre le Premier ministre désigné, Saad Hariri, qu’il a accusé de céder à « des injonctions extérieures ». Dans le même temps, le chef de l’Église maronite, le patriarche Béchara Raï, continuait de critiquer les querelles politiciennes...

commentaires (4)

Une simple petite question à Mr le gendre qui permet de recentrer le débat. Qu'a t il fait du dossier de l'électricité dont il était chargé durant une décennie? Qui l'a empêché d'agir alors qu'il était protégé par son puissant et hégémonique parti de Dieu? Ses discours et ses visioconférences aujourd'hui ne sont que poudre aux yeux.

Citoyen

00 h 13, le 26 janvier 2021

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Commentaires (4)

  • Une simple petite question à Mr le gendre qui permet de recentrer le débat. Qu'a t il fait du dossier de l'électricité dont il était chargé durant une décennie? Qui l'a empêché d'agir alors qu'il était protégé par son puissant et hégémonique parti de Dieu? Ses discours et ses visioconférences aujourd'hui ne sont que poudre aux yeux.

    Citoyen

    00 h 13, le 26 janvier 2021

  • Monseigneur le CPL est dirigé par le parti du diable???????

    Eleni Caridopoulou

    18 h 44, le 25 janvier 2021

  • « L’époque de la tutelle étrangère est finie. Que personne ne croie qu’on peut la remplacer par une tutelle interne » Seulement que le CPL a mis tout le pays a la disposition et sous tutelle du Hezbollah et par la, sous tutelle Iranienne, du moins selon les dires des dirigeants Iraniens, sans que Aoun ou Bassil ne rouspètent. Le CPL se serait il adapté a cette nouvelle tutelle qu'il ne la voit plus? Malheureusement pour lui le peuple n'est pas aveugle et espérons qu'il surmontera son état d'esprit corrompu pour ne plus jamais voter en faveur incompétents de cette espèce.

    Pierre Hadjigeorgiou

    09 h 49, le 25 janvier 2021

  • Reprocher à Hariri de "céder à des injonctions extérieures", de la part d'un parti allié à une milice iranienne, dénote un sens de l'humour jusque là inédit au CPL.

    Yves Prevost

    06 h 56, le 25 janvier 2021

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