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Société - Coronavirus au Liban

Cinquante-sept décès et 3.220 cas en 24h

Cent soixante machines à oxygène bloquées depuis vendredi à l'aéroport de Beyrouth.

Cinquante-sept décès et 3.220 cas en 24h

Un soignant libanais dans un espace dédié au dépistage du coronavirus, le 15 janvier 2021 à l'hôpital Saint-Georges de Beyrouth. Photo REUTERS/Ayat Basma

Alors que le Liban a décidé de prolonger jusqu'au 8 février son bouclage renforcé en place depuis le 14 janvier pour tenter de limiter la propagation du coronavirus dans un pays en crise, 57 décès et 3.220 cas supplémentaires ont été enregistrés durant les dernières 24h, selon le bilan du ministère de la Santé publié vendredi soir. Ces chiffres portent le taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués pour les deux dernières semaines à 21%. Ces statistiques font grimper à 272.411 le nombre cumulé des contaminations depuis la détection du premier cas du virus dans le pays en février 2020, au nombre desquelles 2.218 décès et 161.007 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 2.336 personnes sont hospitalisées dont 892 en soins intensifs. Un total de 118 hospitalisations ont été enregistrées depuis la veille et 28 personnes ont en outre été admises en soins intensifs.

Diab demande l'aide de l'ONU
Face à cette propagation rapide et qui ne connaît pas de répit, le Premier ministre démissionnaire, Hassane Diab, a demandé vendredi l'aide du secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres. Lors d'un appel téléphonique,  M. Diab a souligné la nécessité de réhabiliter les hôpitaux publics et privés en raison de l'épuisement de leur capacité à recevoir des patients et des cas de Covid-19, ainsi que la nécessité urgente de les équiper d'unités de soins intensifs et de matériel médical nécessaire, notamment de respirateurs. Il a demandé au Secrétaire général d'aider à fournir 200 lits pour les unités de soins intensifs, et aux Nations Unies de soutenir le Liban dans la campagne de vaccination, ainsi que la nécessité d'inclure tous les résidents vivant sur le territoire libanais.

Pour ne rien arranger, des complications administratives font que 160 machines à oxygène sont bloquées depuis vendredi à l'aéroport de Beyrouth, alors que le pays en a grandement besoin au moment où le Liban fait face à une pénurie en la matière. "Des complications concernant les autorisations nécessaires font que 160 machines à oxygène sont bloquées à l'aéroport depuis vendredi dernier", a ainsi déploré Salma Assi, responsable du syndicat des importateurs d’équipements et de dispositifs médicaux, dans des propos rapportés par notre publication sœur en anglais, L'Orient Today.

Plan médical
Dans ce contexte, le président de l'ordre des médecins, Charaf Abou Charaf, accompagné du président de l'ordre des médecins du Liban-Nord, Salim Abou Saleh, et la présidente du syndicat des infirmières et infirmiers, Mirna Doumit, ont été reçus vendredi par le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi. Ils l'ont informé du plan médical préparé par les syndicats du secteur sanitaire, en coopération avec la Croix-rouge libanaise, et qui inclut un protocole médical pour le traitement des patients atteints du coronavirus et leur suivi à domicile lorsque cela est possible. Les responsables du secteur ont discuté avec M. Fahmi des moyens de coopération en vue d'équiper des centres de soin dirigés par les municipalités et leur fournir des respirateurs, gratuitement lorsque cela est possible. Le ministre s'est montré "coopératif", selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle), et ce en vue d'alléger la pression sur le secteur médical.

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Pour sa part, le président de la Commission parlementaire des droits de l'Homme, le député Michel Moussa (Amal), a appelé à inclure les personnes à besoins spécifiques et les détenus dans la catégories des individus qui doivent être vaccinés en priorité, aux côtés du corps médical notamment. Le Liban attend les premières doses du vaccin américain Pfizer-BioNTech début février, selon les autorités locales, alors que le ministère de la Santé va bientôt mettre en place une plateforme pour que les personnes souhaitant se faire vacciner s'y inscrivent.

Afin d'enrayer une propagation de la pandémie devenue incontrôlable après les fêtes de fin d'année, les autorités avaient déjà annoncé un bouclage strict du Liban du 14 au 25 janvier. Un couvre-feu est instauré 24h/24 et l’état d'urgence sanitaire a été décrété. Il faut désormais remplir un formulaire en ligne ou par SMS pour obtenir une attestation de déplacement pour des motifs précis. Seuls le personnel de santé, les journalistes, les militaires, les employés du secteur alimentaire et d'autres travailleurs jugés essentiels sont exemptés. Des mesures renforcées ont également été mises en place pour tous les passagers arrivant à l'aéroport de Beyrouth, notamment l'obligation de s'isoler pendant 72h dans un hôtel, dans l'attente des résultats des tests PCR effectués à l'arrivée, avec certaines exemptions.

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Mais des infractions à ces règles sont enregistrées quotidiennement. Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont ainsi annoncé avoir arrêté plusieurs personnes s'étant procuré des attestations de déplacement fictives et dressé des contraventions à leur encontre. Ces individus étaient allés pour skier et faire du off-road à Kfardebiane. La police a également mis sous scellés des magasins qui louent des équipements nécessaires à ces sports. A Saïda, dans le Sud, la police a également verbalisé plusieurs personnes ayant violé le confinement, selon notre correspondant Mountasser Abdallah.

Dans le Nord, quelques manifestants ont coupé l'autoroute de Beddaoui, près de Tripoli, dans les deux sens, pour protester contre la prolongation du bouclage total. Les manifestants qui ont incendié des pneus et bennes à ordure ont notamment appelé les responsables à prendre des mesures qui permettraient aux citoyens de reprendre le travail, de nombreuses personnes, et notamment les travailleurs journaliers, étant entièrement privées de revenus pendant ce bouclage. Peu après, quelques protestataires ont également coupé la route reliant Tripoli à el-Minié et au Akkar dans les deux sens, de la place el-Nour jusqu'à la frontière syrienne, au moyen de pneus enflammés.

Alors que le Liban a décidé de prolonger jusqu'au 8 février son bouclage renforcé en place depuis le 14 janvier pour tenter de limiter la propagation du coronavirus dans un pays en crise, 57 décès et 3.220 cas supplémentaires ont été enregistrés durant les dernières 24h, selon le bilan du ministère de la Santé publié vendredi soir. Ces chiffres portent le taux de contamination par...

commentaires (4)

Encore une indécence, chaque jour amène son lot. Dans un pays qui se respecte, les dirigeants politiques, a commencer par le président, auraient démissionné, face a leurs crimes et leur incompétence. Ces gens n’ont même plus d’amour-propre! CF

CW

09 h 13, le 23 janvier 2021

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Commentaires (4)

  • Encore une indécence, chaque jour amène son lot. Dans un pays qui se respecte, les dirigeants politiques, a commencer par le président, auraient démissionné, face a leurs crimes et leur incompétence. Ces gens n’ont même plus d’amour-propre! CF

    CW

    09 h 13, le 23 janvier 2021

  • la nécessité urgente de les équiper de matériel médical nécessaire, notamment de respirateurs...... S'il se décarcassait afin de faire, au moins, livrer les quelques cent soixante respirateurs, bloqués par des fonctionnaires zélés...plutôt que de quémander ces aides à l'ONU, bienvenue en absurdie.

    C…

    20 h 45, le 22 janvier 2021

  • Mais où va le Liban ? 160.00 machines d'oxygène bloquées , 272.411 cas 2.218 décès ????????

    Eleni Caridopoulou

    20 h 10, le 22 janvier 2021

  • "... Des complications concernant les autorisations nécessaires font que 160 machines à oxygène sont bloquées à l'aéroport depuis vendredi dernier ..." - Ah, les fonctionnaires. Tout ce q’ils ont dans la vie c’est ce minuscule carré de pouvoir, alors ils doivent en abuser sous peine de ne pas pouvoir en dormir la nuit...

    Gros Gnon

    19 h 36, le 22 janvier 2021

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