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Société - Covid-19

Dès lundi, une plateforme électronique permettra l’inscription des candidats au vaccin

La Banque mondiale annonce un soutien financier de 34 millions de dollars au processus de vaccination au Liban.

Dès lundi, une plateforme électronique permettra l’inscription des candidats au vaccin

La commission parlementaire de la Santé lors de sa dernière réunion, hier, sur la stratégie de vaccination. Photo ANI

La Banque mondiale a annoncé hier l’octroi d’un financement d’urgence au Liban de 34 millions de dollars pour soutenir le lancement du processus de vaccination contre le coronavirus, et fournir en vaccins « plus de 2 millions de personnes ». Il s’agit de la première opération financée par la BM pour l’achat de vaccins anti-Covid-19. Alors que dans le monde, environ 55 millions de personnes se sont déjà vu inoculer le vaccin, les premières doses devraient arriver au Liban début février 2021, comme l’a promis le ministre de la Santé Hamad Hassan.

L’annonce intervient dans un contexte d’aggravation dramatique de la crise sanitaire dans le pays et de prolongement du bouclage total jusqu’au 8 février 2021. Avec un nombre record de cas qui a atteint 5 500 contaminations quotidiennes après les fêtes, les hôpitaux publics et privés sont saturés au point de refuser des patients. Des malades en sont parfois réduits à se faire soigner chez eux avec les moyens du bord, dans une chasse souvent effrénée aux médicaments et à l’oxygène. Hier, le pays comptait 4 595 contaminations et 67 morts, portant le nombre total à 269 241 atteintes dont 2 151 victimes. « Et le taux de positivité pour les 14 derniers jours a atteint un nouveau record de 17 % », révèle la BM dans son communiqué, rappelant que le taux maximum suggéré par l’Organisation mondiale de la santé est de 5 %.

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« Le déploiement du vaccin ciblera les groupes prioritaires, précise la BM, autrement dit les agents de santé à haut risque, la population de plus de 65 ans, le personnel épidémiologique et de surveillance, de même que la population de 55 à 64 ans souffrant de comorbidité ». « Un accès juste, large et rapide aux vaccins est essentiel pour protéger des vies et soutenir la reprise économique », a déclaré à cet effet le président du groupe de la BM David Malpass, évoquant l’objectif « d’atténuer l’impact de la pandémie afin de sauver des vies et d’améliorer les moyens de subsistance ».

Une base de données nationale

C’est dans ce cadre que le gouvernement peaufine la stratégie nationale de vaccination, avec le soutien de la Banque mondiale. Une stratégie qui tarde à être révélée, à deux semaines du démarrage prévu de la campagne, mais dont les grandes lignes commencent à se dessiner. Nous n’avons pas réussi à joindre le Dr Abdel Rahman Bizri, responsable de la campagne de vaccination. « La feuille de route détaillée sera révélée en temps dû, au tout début de la campagne de vaccination », affirme à L’Orient-Le Jour le Pr Mohammad Haïdar, conseiller du ministre de la Santé pour les affaires médicales et chef du service de médecine nucléaire à l’hôpital américain de Beyrouth (AUB-MC).

Le professeur Haïdar se veut toutefois « rassurant, vu les résultats probants des autorités en matière de vaccination ». Il promet d’abord « le lancement lundi prochain d’une plateforme électronique sur le site web du ministère de la Santé, permettant l’inscription des candidats à la vaccination ». Il assure par la même occasion que la stratégie mise en place par le ministère est « scientifique et fiable ». Elle repose sur « la création d’une base de données nationale » gérée par le ministère de la Santé, et sur le « respect des priorités » préconisées par l’OMS. « Il y aura assez de doses pour toute la population. Et quelque 35 centres de vaccination, au sein des hôpitaux publics et des hôpitaux universitaires privés, seront mobilisés à travers le pays », explique-t-il. Le spécialiste invite toutefois les Libanais à la patience. « La campagne s’étalera probablement sur un an, en fonction des quantités de vaccins reçues. Et nous n’en verrons les premiers résultats qu’au bout de plusieurs mois », prévient-il, observant que « pour une immunité collective, 80 % de la population résidente doit être vaccinée ».

Six millions de doses au total

La stratégie de vaccination a également été au cœur de la réunion de la commission parlementaire de la Santé, présidée par le Dr Assem Araji. Lors d’une conférence de presse, ce dernier en a expliqué les points essentiels. « Les premières 250 000 doses du vaccin Pfizer-BioNTech arriveront dans le premier quart de l’année. Suivront 350 000 doses, puis 800 000 et enfin 600 000 doses d’ici à la fin de l’année ». Au total, le Liban a commandé deux millions cent mille doses au fabricant américano-allemand. « Nous avons aussi réservé deux millions et demi de doses par le biais de la plateforme Covax (pour les pays pauvres) et sommes en pourparlers avec AstraZeneca/Oxford pour deux millions de doses supplémentaires ». « Ces commandes représentent quelque six millions de doses au total (pour 3 millions de personnes à raison de deux doses par personnes), et seront inoculées par ordre de priorité, à raison de 2 000 doses par jour », précise le praticien. D’abord le personnel médical (médecins, infirmiers, pharmaciens…), les personnes les plus exposées et les personnes de plus de 75 ans, puis les personnes de plus de 65 ans, enfin les personnes à risque… Cela sans oublier que « le secteur privé pourra aussi importer le vaccin », et que toute initiative devra se situer « dans le cadre de la stratégie nationale de vaccination ».

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Si le vaccin ne sera « pas obligatoire » pour l’instant, il est hautement recommandé. « Nous devons atteindre l’immunité de groupe et cela ne peut se faire si on ne vaccine pas 80 % de la population (en écartant les moins de 16 ans, les femmes enceintes et les personnes allergiques) », insiste le médecin. Le Dr Araji tient aussi à dissiper tout malentendu, suite à des appels lancés sur les réseaux sociaux par des cadres du Courant patriotique libre à « donner la priorité aux Libanais ». « Lorsque nous parlons de population, nous parlons de toute personne résidant au Liban, libanaise ou étrangère, dans un objectif scientifique d’enrayer la pandémie dans le pays », clarifie-t-il, balayant de la main les considérations populistes.

Quant aux moyens d’enregistrement pour bénéficier du vaccin, « ils seront multiples », observe le responsable. « Par l’application qui sera lancée lundi 25 janvier, par appel téléphonique ou par le biais d’ordres professionnels et d’entreprises, mais toujours dans le respect des priorités ». « Plus nous allons vite, mieux c’est », conclut Assem Araji.

Les craintes du secteur privé

Sauf que pour le secteur privé, les choses ne vont pas assez vite. « La stratégie annoncée n’est pas claire. Sans feuille de route, elle n’est que théorie », déplore le Dr Georges Ghanem, directeur médical du centre hospitalier universitaire LAUMC-Hôpital Rizk. « Alors que dix jours nous séparent du mois de février, de nombreuses questions restent sans réponse », gronde-t-il. Cela n’empêche pas l’institution de préparer activement ses équipes à la campagne de vaccination. Le praticien fait toutefois part de ses appréhensions : « Au vu de la gestion chaotique de la pandémie, nous craignons que le manque de leadership et de planification n’ouvre la voie au marché noir et aux forces cachées. »

La Banque mondiale a annoncé hier l’octroi d’un financement d’urgence au Liban de 34 millions de dollars pour soutenir le lancement du processus de vaccination contre le coronavirus, et fournir en vaccins « plus de 2 millions de personnes ». Il s’agit de la première opération financée par la BM pour l’achat de vaccins anti-Covid-19. Alors que dans le monde, environ 55...

commentaires (1)

"... nous craignons que le manque de leadership et de planification n’ouvre la voie au marché noir et aux forces cachées ..." - Non? Sans blague? Au Liban? Vous voulez rire?

Gros Gnon

07 h 41, le 22 janvier 2021

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Commentaires (1)

  • "... nous craignons que le manque de leadership et de planification n’ouvre la voie au marché noir et aux forces cachées ..." - Non? Sans blague? Au Liban? Vous voulez rire?

    Gros Gnon

    07 h 41, le 22 janvier 2021

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