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Culture - Cinéma

« Changez vos lollars en dollars et investissez dans les films ! »

L’artiste pluridisciplinaire et metteur en scène/producteur Serge Oryan a lancé un appel sur les réseaux sociaux pour investir dans l’industrie du cinéma. Un conseil qui gagne à être écouté et suivi.

« Changez vos lollars en dollars et investissez dans les films ! »

Serge Oryan : « Le Liban est très bien équipé dans le secteur cinématographique. » Photo DR

« Investissez dans les films et changez vos lollars en dollars. » Pas d’abracadabra dans cette proposition du producteur de la compagnie The Works, bien que Serge Oryan ait plus d’un tour dans son sac. Il s’agit simplement d’une initiative de « reconstruction économique » par le biais d’un secteur établi et qui marche : le cinéma. « Ce processus aurait dû être appliqué il y a longtemps, mais aucun ministère de la Culture n’y a prêté attention, ou n’y a accordé l’attention nécessaire. Au lieu d’être séduits et bernés par la politique bancaire, à savoir les hauts intérêts indexés sur leurs placements, les Libanais auraient pu investir dans leur industrie cinématographique et par conséquent générer des bénéfices perçus de l’extérieur et permettre, en même temps et localement, à des centaines d’employés travaillant dans ce secteur, de vivre. »

Une initiative à cloner

Serge Oryan est un réalisateur/producteur qui a établi, il y a vingt ans, sa maison de production, The Works, à Beyrouth. Il a à son actif un certain nombre de films publicitaires, des séries télévisées, notamment la série Beirut City, ainsi que des films pour des entreprises privées. « Le producteur, dit-il, a besoin en général de fonds pour entamer un projet de film. Lequel va engager une machine productive qui fera boule de neige et générera des emplois. Actuellement, la situation financière libanaise est immobile et les capitaux des Libanais sont coincés dans les banques. On peut donc tirer profit de cette situation et à bon escient. » Et le producteur de préciser : « Oui, il est possible de transformer les lollars en dollars : tout simplement en utilisant ces lollars dans les banques libanaises pour investir dans les films et avoir des revenus à l’étranger, donc des dollars frais (comme on les appelle dans le jargon libanais), puisque ce film qui sortira grâce à ces fonds sera distribué internationalement et engendrera des revenus de l’étranger. »

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Serge Oryan a été le premier à prendre cette initiative après avoir longtemps demandé au gouvernement non de l’aider en lui octroyant une somme d’argent, mais en initiant un éveil auprès des gens. « J’ai déjà le produit prêt, c’est-à-dire un film qui ne nécessite que d’être tourné, c’est pourquoi j’ai lancé cet appel sur les réseaux sociaux afin que tout le monde prenne conscience qu’il y a d’autres solutions que de retirer simplement son argent des banques. En investissant et en exportant nos produits cinématographiques, ce sont les investisseurs ainsi que l’emploi dans le pays qui sont gagnants. » Et de poursuivre : « Le Liban est très bien équipé dans le secteur cinématographique. Nous avons les talents, le matériel, des lieux de tournage magnifiques. Il ne nous manque que les fonds. Dan Azzi, un ami, m’a beaucoup soutenu et encouragé dans cette campagne d’éveil. »

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« Cette initiative est ma dernière cartouche, conclut Serge Oryan. À mon retour au Liban, j’avais de grands espoirs de reconstruction. J’avais foi dans ce pays. Mais au fur et à mesure, ces espoirs se sont un peu étiolés. Je continue pourtant à être optimiste car je crois que l’industrie de la “création” dans ce pays, grâce au potentiel humain très riche, est la seule solution pour sortir le Liban du trou. Donc si nous comptons sur nous-mêmes, dans une chaîne de solidarité, nous pouvons nous relever. Jusqu’à présent, depuis que j’ai lancé cette campagne, je réalise que les Libanais sont très intéressés et répondent positivement à l’appel. C’est ce qui me donne de nouveau foi dans ce pays et surtout dans son peuple. » Amen.

Pour info : @theworks_filmproduction

« Investissez dans les films et changez vos lollars en dollars. » Pas d’abracadabra dans cette proposition du producteur de la compagnie The Works, bien que Serge Oryan ait plus d’un tour dans son sac. Il s’agit simplement d’une initiative de « reconstruction économique » par le biais d’un secteur établi et qui marche : le cinéma. « Ce processus...

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