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Culture - Initiative

Le grand coup de pouce français au cinéma libanais prend rapidement forme

Le Centre national français du cinéma et de l’image animée avait lancé le 14 octobre un fonds d’urgence au profit du secteur cinématographique libanais. Le 10 décembre, la commission s’est réunie et a sélectionné 17 projets qui pourront recevoir de l’aide.

Le grand coup de pouce français au cinéma libanais prend rapidement forme

Le président du CNC Dominique Boutonnat. Photo Michel Sayegh

Après la terrible double explosion du 4 août, de nombreuses sociétés du secteur cinématographique et audiovisuel libanais ont été mises à l’arrêt, imposant la cessation de tournages et travaux de postproduction. Toute l’activité cinématographique et audiovisuelle s’est trouvée ainsi paralysée. Le président du CNC, Dominique Boutonnat, accompagné de Mathieu Fournet, avait effectué une visite à Beyrouth durant laquelle il a annoncé, le 14 octobre dernier, la mise en place d’un fonds d’urgence pour le Liban avec pour objet d’attribuer des aides exceptionnelles de longue durée aux œuvres cinématographiques dont le développement, le tournage ou la postproduction ont été impactés, retardés ou interrompus.

Mathieu Fournet, du CNC. Photo DR


Une sélection impressionnante

La commission franco-libanaise chargée du choix des projets, et formée de la présidente Anne-Dominique Toussaint et des membres Antoine Khalifé, Christophe Leparc, Hania Mroué, David Thion, Michèle Tyan et Rebecca Zlotowski, s’est réunie le 10 décembre au siège du CNC à Paris. À partir de plus d’une quarantaine de projets soumis, 17 ont été retenus. Ils bénéficieront désormais de ce fonds.

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Ces aides exceptionnelles permettront d’accompagner la reprise de la production et de la postproduction de ces œuvres dans les meilleures conditions possibles. La productrice et présidente de la commission, Anne-Dominique Toussaint, qui a accompagné en octobre Dominique Boutonnat et Mathieu Fournet dans leur visite au Liban, s’est dit impressionnée du travail des Libanais et Libanaises. « La richesse des projets présentés qui témoignent de la formidable résistance du cinéma libanais dans un contexte catastrophique, mais aussi le témoignage des producteurs et des réalisateurs, leurs espoirs, leur foi dans le pouvoir du cinéma, nous ont bouleversés, notamment les membres français de la commission. Ils nous ont confortés, s’il le fallait encore, dans la nécessité absolue d’aider le secteur à se relever, a souligné Anne-Dominique Toussaint. » « Certes, a-t-elle poursuivi, il fallait faire des choix, quoique douloureux, car on ne pouvait retenir tous les projets. On a donc privilégié l’urgence, à savoir les films qui répondent à la philosophie de l’urgence du fonds : ceux qui étaient déjà en postproduction, ceux qui s’étaient arrêtés et qui avaient besoin d’un coup de pouce pour relever la filière, et non pas ceux qui étaient en écriture qui calaient depuis longtemps, non à cause du Covid-19 ou de la crise financière, mais pour d’autres raisons. » « Mais je répète, tous les projets étaient intéressants, et on a trouvé un moyen d’assurer leur visibilité en mettant leurs auteurs en contact avec des gens du secteur. Et on réfléchira certainement sur d’autres mécanismes », relève la productrice. « Il y a une relation pérenne qui s’installe entre le Liban et la France qui va s’épanouir avec le temps, ajoute-t-elle. Depuis 15 ans déjà, je n’ai jamais coupé le lien avec le Liban, et je continuerai à entretenir le feu. »

Une relation pérenne

Pour sa part, Dominique Boutonnat a rappelé que « le CNC sera aux côtés de toute la filière et de tous ses acteurs au Liban. Ce fonds d’urgence était une première réponse immédiate, mais c’est sur le long terme que nous nous engageons auprès des professionnels libanais ». Des propos sous forme de promesse repris par Mathieu Fournet, directeur des affaires européennes et internationales au CNC. « Le CNC s’est engagé pour un accompagnement du Liban sur la longue durée. Et nous allons tenir cette promesse comme celle sur le fonds d’urgence », assure Fournet qui n’exclut pas une autre visite au Liban, probablement en mars 2021, selon l’état de la pandémie. « Nous nous réunirons autour de la table avec les différents acteurs libanais (Metropolis, Beirut DC et Fondation Liban Cinéma) pour créer un dialogue permanent. Nous envisageons déjà un accueil de résidences de projets en développement et d’autres mécanismes d’entraide. J’en ai déjà parlé avec mes partenaires à l’international et nous mettrons bientôt tout sur les rails. » Et Mathieu Fournet d’ajouter : « Je peux vous dire qu’au CNC, nous sommes tous et toutes mobilisés pour le Liban. Notre fonction est de financer, restructurer et organiser l’aide, nous n’avons pas de voix dans la Commission, mais nous savons que la vitalité du secteur cinématographique libanais est impressionnante. Au CNC, nous avons l’habitude de recevoir 20 projets quand il s’agit d’entraide. Nous en avons reçu une quarantaine. Enfin, je peux vous assurer que la commission élargie qui va se tenir en 2021 aura pour tâche d’analyser les problèmes et de porter une réflexion sur ce qui est possible de faire et comment le faire. En outre, je suis assez optimiste de nature, et je pense que l’automne et le printemps 2021 seront porteurs de bonnes nouvelles. »

La productrice et présidente de la Commission franco-libanaise Anne-Dominique Toussaint. Photo DR

Qui bénéficie de quoi

Les projets cinématographiques libanais soutenus par des aides du CNC, qui varient entre 5 000 et 30 000 euros, sont au nombre de trois pour ceux qui sont en développement, de 6 pour ceux qui sont en production et de 8 pour ceux qui sont en postproduction. Il s’agit de 10 documentaires et 7 fictions, ainsi que de 15 entreprises de production soutenues.

Projets bénéficiant d’une aide au développement :

À feu doux, documentaire Michelle & Noëlle Keserwany, produit par The Talkies.

North, fiction de Sélim Mourad, produit par Artrip Production.

Silence de la plaine, documentaire de Zeina Sfeir, produit par Beirut DC.

Projets bénéficiant d’une aide en productio :

Suspendus, documentaire de Myriam el-Hajj, produit par Aura Films.

Costa Brava, fiction de Mounia Akl, produit par Abbout.

Dirty, Difficult, Dangerous, fiction de M. Wissam Charaf, produit par …né à Beyrouth films. Embodied Chorus, documentaire de Danielle Davie & Mohammad Sabbah, produit par Madame le Tapis.

Mourir pour vivre à Beyrouth, documentaire de Philippe Aractingi, produit par Fantascope Production.

Tous les chemins mènent à Rome, fiction de Lara Saba, produit par Wakanda films.

Projets bénéficiant d’une aide en postproduction :

After the End of the World, documentaire de Nadim Mishlawi, produit par DB Studios.

Beirut Hold’em, fiction de Michel Kammoun, produit par Orjouane Productions.

Dans l’œil du cyclone, documentaire de Mai Masri, produit par Orjouane Productions.

The Maiden’s Pond, fiction de Bassem Breche, produit par The Attic Productions.

Miguel’s War, documentaire d’Éliane Raheb, produit par Itar Productions.

Perhaps What I Fear Does Not Exist, documentaire de Corine Shawi, produit par The Attic Productions.

La Rivière, fiction de Ghassan Salhab, produit par Khamsin Films.

We Are Inside, documentaire de Farah Kassem, produit par Road 2 Films.

Après la terrible double explosion du 4 août, de nombreuses sociétés du secteur cinématographique et audiovisuel libanais ont été mises à l’arrêt, imposant la cessation de tournages et travaux de postproduction. Toute l’activité cinématographique et audiovisuelle s’est trouvée ainsi paralysée. Le président du CNC, Dominique Boutonnat, accompagné de Mathieu Fournet, avait...

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Formidable !

Danielle Kerbage

01 h 53, le 16 janvier 2021

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Commentaires (1)

  • Formidable !

    Danielle Kerbage

    01 h 53, le 16 janvier 2021

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