La vraie crise a commencé, déclare Hassan

"La vraie crise a commencé", a déclaré jeudi le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan, au premier jour d'un reconfinement du Liban et alors qu'un nombre record de plus de 4.000 cas quotidiens de coronavirus a été enregistré la veille. Lors d'un entretien télévisé, il a appelé à créer "le scénario libanais", alors que ces derniers jours, plusieurs observateurs évoquent la possibilité d'un "scénario italien" au Liban, en référence à la grave crise sanitaire qui avait frappé l'Italie dans les premiers mois de la pandémie. 

"Nous devons créer le scénario libanais, auquel tout le monde devra contribuer, sans se culpabiliser les uns les autres", a souligné M. Hassan au micro de la chaîne de télévision locale LBCI. Il a espéré que les objectifs du reconfinement, à savoir une baisse des contaminations et des hospitalisations et l'installation de lits supplémentaires dans les hôpitaux, seront atteints et que le nombre de décès au cours des prochaines semaines diminuera, après une hausse dernièrement, "alors qu'il n'y a plus qu'un mois à attendre avant que le vaccin n'arrive". Le Liban s'attend à recevoir, à partir de février et jusqu'à la fin de l'année, deux millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech.

Il a encore estimé que le confinement, qui s'étendra jusqu'au 1er février et pourra être prolongé si les résultats le nécessitent, est "la dernière chance" qu'a le pays pour faire face à la "courbe dangereuse" des contaminations. 

Hamad Hassan a par ailleurs tenté de se justifier après la diffusion, mercredi, sur les réseaux sociaux, d'une photo le montrant attablé avec une quinzaine de personnes, sans aucune distanciation pourtant recommandée pour éviter la propagation du virus. Il a souligné qu'il avait été invité à ce déjeuner après une réunion avec des responsables de Baalbeck et que les hôtes s'étaient montrés "insistants". 

Mardi, le gouvernement avait annoncé les modalités du quatrième reconfinement qui prévoit un couvre-feu entre 18h et 5h ainsi que la fermeture de nombreux secteurs. Toutefois, une longue série d'exceptions a également été prévue, dans une tentative de ménager l'économie d'un pays déjà en crise depuis plus d'un an. Ces exceptions sont dénoncées par de nombreux experts qui y voient un manque de sérieux dans la volonté de lutter contre la pandémie.

La veille, un nouveau record de 4.166 nouveaux cas et 21 décès supplémentaires avaient été signalés, pour un taux de contamination par rapport au nombre de tests effectués (30.255) de 13,7 %. Ces chiffres ont fait grimper à 199.925 le nombre cumulé des contaminations depuis la détection du premier cas du virus dans le pays en février dernier, au nombre desquelles 1.537 décès et 136.559 guérisons. Parmi les cas toujours actifs, 1.273 personnes sont hospitalisées (52 de plus que mardi), dont 503 en soins intensifs (soit 34 de plus que mardi).