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Politique - Gouvernement

La représentation druze entre l’insatisfaction de Joumblatt et les desiderata d’Arslane

« Nous n’avons demandé ni les Affaires étrangères ni l’Agriculture, et Saad Hariri en est conscient », révèle un proche de Moukhtara.

La représentation druze entre l’insatisfaction de Joumblatt et les desiderata d’Arslane

Le président de la République s’entretenant avec la délégation conduite par Talal Arslane. Photo Dalati et Nohra

La lutte pour les quotes-parts gouvernementales bat son plein au sein de la communauté druze. Cela traduit surtout un mécontentement du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. C’est ce qui ressort en tout cas de la querelle qui oppose le Premier ministre désigné Saad Hariri à son ancien allié.

Après quelques semaines de « calme précaire », le bras de fer entre le leader de Moukhtara et le chef du courant du Futur a repris de plus belle lundi. Dans une interview accordée au site al-Anba’, organe du PSP, M. Joumblatt a lancé des piques en direction de Saad Hariri. Le leader de Moukhtara a fait assumer au Premier ministre désigné la responsabilité de la paralysie du processus gouvernemental, au même titre qu’au Hezbollah et à son allié chrétien, le Courant patriotique libre. Allant encore plus loin, le chef du PSP a estimé que « Saad Hariri a commis une erreur en voulant imposer au chef de l’État des noms de ministrables chrétiens ». Une allusion à la mouture gouvernementale que M. Hariri avait remise à Michel Aoun début décembre. Mais il s’était heurté au veto de Baabda, qui insistait pour avoir son mot à dire dans le choix des ministrables chrétiens.

M. Joumblatt s’est rapidement attiré une réponse de la part de Moustapha Allouche, vice-président du Futur. Dans une déclaration à la chaîne MTV, celui-ci a critiqué les prises de position joumblattistes, laissant entendre qu’elles varient au gré des développements politiques.

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L’escalade politique pour laquelle le leader de Moukhtara a opté face à Saad Hariri refléterait une certaine insatisfaction qu’éprouveraient le PSP et son chef à l’égard des développements ministériels. « Il n’est pas normal que le pays soit dans une situation aussi difficile et que le business as usual soit toujours de mise », déplore un proche de M. Joumblatt ayant requis l’anonymat. « Conscient du besoin pressant de former une nouvelle équipe dans les plus brefs délais, M. Joumblatt s’était dit prêt à faciliter les négociations », rappelle-t-il. Et d’ajouter : « Nous n’avons demandé ni les Affaires étrangères ni l’Agriculture. Et ce n’est pas sur ces deux portefeuilles que nous nous étions entendus (avec le Premier ministre désigné). Et Saad Hariri en est conscient. »

À travers ces propos, ce proche de Moukhtara laissait entendre que l’Agriculture et les Affaires étrangères pourraient en fin de compte relever du lot joumblattiste. Dans une interview accordée début décembre à la chaîne panarabe Sky News, le leader druze avait pourtant refusé que le futur chef de la diplomatie relève de sa quote-part ministérielle. Une position qui avait coïncidé avec des informations selon lesquelles c’est le ministre de la Santé qui devrait graviter dans l’orbite joumblattiste. Sauf que certains médias rapportaient plus tard que Walid Joumblatt avait accepté de laisser ce portefeuille au Hezbollah, afin de faciliter la tâche au chef du gouvernement désigné.

Pour le moment, les haririens évitent de s’en prendre ouvertement à Walid Joumblatt. « Nous ne savons pas quels ministères veut M. Joumblatt ni ceux qui lui ont été promis », déclare Moustapha Allouche à L’Orient-Le Jour, dénonçant ce qu’il appelle « des jeux d’enfants inopportuns ».

Arslane en appelle à Aoun

De son côté, le chef du Parti démocratique libanais, Talal Arslane, allié du Hezbollah et principal adversaire de Walid Joumblatt sur la scène druze, a réitéré son appel à ce que le gouvernement soit élargi à 20 ministres afin de pouvoir y prendre part. Il avait formulé une demande allant dans ce sens au lendemain de la désignation de Saad Hariri pour mettre sur pied une nouvelle équipe ministérielle mais aussi la semaine dernière, alors que l’on s’attendait à ce que le cabinet voie le jour avant Noël, comme l’avait espéré M. Hariri à l’issue d’un entretien avec Michel Aoun.

Hier, c’est à partir de la tribune de Baabda que Talal Arslane a plaidé pour « une bonne représentation des druzes ». « Nous avons informé le président Aoun de notre opposition à une formule de 18 (dans le cadre de laquelle deux sièges seraient réservés aux druzes, et plus précisément aux joumblattistes) dans la mesure où il s’agirait là d’une injustice à l’encontre d’une communauté fondatrice de l’entité libanaise », a-t-il déclaré à l’issue d’une rencontre avec le chef de l’État. Étaient présents : le ministre sortant du Tourisme et des Affaires sociales, Ramzi Moucharrafiyé, ainsi que Saleh Gharib, ex-ministre d’État pour les Affaires des réfugiés. « Passer de 18 à 20 ministres ne détruira pas le Liban », a ajouté le député de Aley.

Dans son appel à élargir l’équipe gouvernementale, Talal Arslane convergeait avec Michel Aoun qui exerce une pression dans ce sens, en dépit de la volonté du Premier ministre désigné qui affirme vouloir se contenter d’une équipe de 18. « La délégation conduite par M. Arslane craint la marginalisation de certaines composantes druzes de la part de Saad Hariri. Elle a donc demandé à M. Aoun de préserver les droits » du PDL, révèle à L’OLJ un proche de Baabda, appelant à attendre le retour de Saad Hariri après les fêtes de fin d’année.

Pour le moment, ce qui paraît sûr, c’est que Moukhtara n’envisage pas de faire de concessions. « M. Arslane dirige un groupe formé de trois députés chrétiens (les parlementaires aounistes du Chouf Mario Aoun et Farid Boustani, ainsi que leur collègue de Aley César Abi Khalil). Il peut donc être représenté par un chrétien », suggère un proche de Walid Joumblatt.


La lutte pour les quotes-parts gouvernementales bat son plein au sein de la communauté druze. Cela traduit surtout un mécontentement du chef du Parti socialiste progressiste, Walid Joumblatt. C’est ce qui ressort en tout cas de la querelle qui oppose le Premier ministre désigné Saad Hariri à son ancien allié. Après quelques semaines de « calme précaire », le bras de fer...

commentaires (7)

A lire ou écouter ce que débitent toutes ces personnalités politiques...on se demande vraiment quel est leur coefficient d'intellligence. Car ils sont manifestement incapables de comprendre que le monde de leurs grand'pères, pères et même de leur enfance n'existe plus...et qu'il a changé ! Qui aura assez de courage et de patriotisme pour nous débarrasser d'eux...pour que le Liban puisse enfin exister dignement et normalement ? - Irène Saïd

Irene Said

14 h 35, le 31 décembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • A lire ou écouter ce que débitent toutes ces personnalités politiques...on se demande vraiment quel est leur coefficient d'intellligence. Car ils sont manifestement incapables de comprendre que le monde de leurs grand'pères, pères et même de leur enfance n'existe plus...et qu'il a changé ! Qui aura assez de courage et de patriotisme pour nous débarrasser d'eux...pour que le Liban puisse enfin exister dignement et normalement ? - Irène Saïd

    Irene Said

    14 h 35, le 31 décembre 2020

  • Comme tout dans le pays en ce moment....à vomir!

    Sfeir walid

    13 h 27, le 31 décembre 2020

  • Ils se déchirent encore la dépouille de ce pays et les libanais se contentent d’assister à cette mascarade en attendant le ministère que leurs zaims arriveraient à leur obtenir. Ils ne savent pas que ce qui se cache derrière c’est le partage des titres contre la souveraineté du pays puisqu’on sait qu’ils n’ont plus rien à gagner et que celui qui tient les rênes se frotte les mains se réjouissant du temps perdu pour arriver à ses fins. Ces écervelés sont loin de savoir que tout ce manège profite aux seuls fossoyeurs ou alors ils le savent et en font partie et on se demande ce que les libanais attendent pour les jeter tous dehors Manu militari. Nous avons les gouvernants qu’on mérite.

    Sissi zayyat

    12 h 47, le 31 décembre 2020

  • HALLUCINANT !!!! La classe politique n'a rien à cirer de la situation du pays. C'est la situation de leurs "carrière politique" et leur "pouvoir politique" qui importe pour eux. HALLUCINANT

    LE FRANCOPHONE

    12 h 16, le 31 décembre 2020

  • C'EST INCROYABLE CE QUE JE LIT SUR CES ÉCHANGES ENTRE JOUMBLATT ET L'ENTOURAGE DE HARIRI. DONC C'EST CONFIRMÉ MAINTENANT. L'ENFANT GÂTÉ SAAD ESSAYE À NOUVEAU DE FORMER UN GOUVERNEMENT COPIÉ/COLLÉ À SES NOMBREUX GOUVERNEMENT. IL VA PAS LACHER LE MORCEAU. IL BAISSE BAISSE ET BAISSE SON PANTALON SANS ARRÊT POUR CELUI QUI VEUT ET FINIRA DE LE BAISSER DEVANT BASSIL COMME D'HABITUDE. ON DIRAIT QU'IL A OUBLIÉ POURQUOI IL EST LÀ CETTE FOIS=CI !. IL RÊVE SANS DIGNITÉ. SACRÉ SAAD.

    Gebran Eid

    11 h 23, le 31 décembre 2020

  • La lutte pour les quotes-parts gouvernementales bat son plein au sein de la communauté druze. s il y a que les druze les choses seront simples mais il y a les autres , que dieu protège le Liban et les libanais de ces mafieux qui ont ruinaient le pays et qui font semblent vouloir le sauver !!!!!!!!!!!!!!!

    youssef barada

    10 h 57, le 31 décembre 2020

  • Mais on s’en fout complètement qu’il y ait un nouveau gouvernement ou pas. Que ce soit le mollasson désigné et incapable ou bien la boumeh en place et toujours incapable, qu’elle différence ? Le pays est dans tous les cas sous la domination totale d’une milice aux ordres de l’Iran. Le Liban n’existe plus, il faut assimiler ça définitivement et réfléchir à une nouvelle solution, mais c’est trop demander à cette crasse politique mono neurone

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 54, le 31 décembre 2020

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