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Politique - Bkerké

Message musclé aujourd’hui du chef de l’Église maronite

Hariri informe le patriarche Raï des détails de son entretien hier avec le président.


Message musclé aujourd’hui du chef de l’Église maronite

Le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, s’entretenant avec le chef de l’Église maronite. Photo ANI

C’est un message de Noël musclé que le patriarche maronite adressera ce matin (9h30) à la classe politique et dans lequel il invitera Saad Hariri à dire tout haut pourquoi les Libanais doivent encore attendre des semaines avant d’avoir un nouveau gouvernement. Selon un de ses conseillers, le chef de l’Église maronite est passé de l’espoir à la colère, hier, en apprenant l’échec de ses démarches des derniers jours pour obtenir qu’un nouveau cabinet soit formé avant Noël.

Pourtant, c’est d’une voix grave, presque morose, que le vice-président de la Chambre, Élie Ferzli, qui venait de rencontrer le patriarche Raï deux heures auparavant, avant lancé aux journalistes : « Nous avons tenté de souhaiter au patriarche joyeux Noël, bonne année et longue vie. » Visiblement, M. Ferzli ne partageait pas les attentes du patriarche. Le vice-président de la Chambre avait ajouté que le patriarche « attendait sur des charbons ardents l’annonce de la formation d’un nouveau gouvernement que le président Michel Aoun et le Premier ministre désigné Saad Hariri offriraient aux Libanais en guise d’étrennes ».

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Interrogée par L’OLJ au sujet de la réaction du patriarche à la déclaration faite par le Premier ministre désigné à la fin de l’entretien qu’il venait d’avoir avec le chef de l’État pour le second jour consécutif, une source informée proche de Bkerké a affirmé hier à L’OLJ que le patriarche « a été très contrarié et profondément déçu d’entendre la déclaration de M. Hariri, surtout qu’on l’avait laissé croire que les choses avançaient dans le bon sens ».

« S’étant lui-même rendu il y a quelques jours à Baabda après avoir demandé à rencontrer le Premier ministre désigné et ayant par la suite reçu le président du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, le patriarche avait cru, à raison, avoir réussi à faire avancer les choses en dissipant le froid qui s’était installé entre le président Aoun et M. Hariri, et, de ce fait, aidé au redémarrage du processus de formation du gouvernement », explique la source citée.

« Responsable d’un peuple »

« Si le patriarche était si impatient de voir le gouvernement formé au point de déroger à ses attributions et de se déplacer à Baabda pour aider à relancer un processus grippé, c’est qu’il est responsable d’un peuple qui lui demande des comptes, d’un peuple, et non seulement d’une communauté, dont la voix s’élève de toutes les régions pour crier qu’il n’en peut plus », ajoute-t-on de même source.

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Mais alors, qu’est-ce qui a pu nourrir chez le patriarche une telle attente? « À cette question, il n’y a pas de réponse », souligne la source citée, qui ne dément pas que « dans le monde politique, du moins au Liban, les fausses promesses, les ruses, les volte-face et même les mensonges sont monnaie courante ».

C’est donc un message de Noël particulièrement dur que les Libanais écouteront aujourd’hui, selon la source. Informé hier par le Premier ministre désigné des détails de son entretien avec le chef de l’État – au cours duquel ce dernier a de nouveau insisté pour avoir les trois portefeuilles régaliens de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice, ainsi que le tiers de blocage de sept ministres –, le chef de l’Église maronite invitera M. Hariri « à dire la vérité et à prendre l’opinion à témoin » de ces exigences, tout en demandant au chef de l’État et à son camp de « garder le processus de formation du gouvernement à l’écart des conflits régionaux ». Le patriarche conclura son message en affirmant qu’il tiendra bon face aux vents contraires, « non seulement pour voir former le gouvernement, mais aussi pour sauver le Liban ».

C’est un message de Noël musclé que le patriarche maronite adressera ce matin (9h30) à la classe politique et dans lequel il invitera Saad Hariri à dire tout haut pourquoi les Libanais doivent encore attendre des semaines avant d’avoir un nouveau gouvernement. Selon un de ses conseillers, le chef de l’Église maronite est passé de l’espoir à la colère, hier, en apprenant l’échec...

commentaires (2)

Belle photo-preuve du Aych el Mouchtarak... Le VP de la chambre avec son éloquence connue semble hypnotiser Raii...

Wlek Sanferlou

21 h 49, le 25 décembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (2)

  • Belle photo-preuve du Aych el Mouchtarak... Le VP de la chambre avec son éloquence connue semble hypnotiser Raii...

    Wlek Sanferlou

    21 h 49, le 25 décembre 2020

  • fallait il au patriarche une nouvelle preuve quant a la fiabilite des " chefs " maronites ?

    Gaby SIOUFI

    10 h 21, le 24 décembre 2020

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