L’histoire du Liban reflète nombre de complexités et de divergences. Lors des grands événements, les différents acteurs politiques et sociaux se sont montrés hostiles, voire brutaux, les uns à l’égard des autres.
Un Liban de 10 452 km2, déchiré entre les rêves de 18 confessions, dont chacune se dépêche de lui imposer son autorité cléricale et le réclame divin à l’image de ses scribes sacrés, ou se voir appliquer un agenda culturo-régional pour lui faire subir le mal des autres, alors que ce pays ne revêt guère une quelconque étoffe religieuse ou régionale.La richesse et la tragédie du Liban sont les deux faces d’une pluralité confessionnelle chantée et louée par ceux qui résistent à la transcendance laïque de cette petite nation. Une transcendance qui servira une meilleure éducation civile et aboutira à la renaissance d’une nouvelle conscience nationale dont le comportement de citoyenneté sera motorisé par le respect et l’application de la loi.
Le régime politique actuel du Liban, comme il nous a été confié après la guerre civile, en 1989, a pu favoriser une poignée de protecteurs et pilleurs des ressources du pays. Ces chefs de guerre ont installé entre eux un monopole économique qui a acheminé le Liban vers le déficit et la faillite de toutes ses institutions nationales. Cela n’aurait jamais pu être atteint sans la bénédiction accordée par les chefs religieux aux dirigeants incompétents au nom de cette pluralité qui a été dépourvue de tout son sens original et constructif.La révolution est déjà en marche depuis le 17 octobre 2019, et personne ne pourra plus l’arrêter car elle est le fruit de l’ignorance, la cupidité, l’injustice, la cruauté et la violence de ceux à qui le système politique, social et économique a été délivré il y a plus de 30 ans. Les buts de cette révolution sont l’établissement des droits fondamentaux pour tous les citoyens; le droit à la liberté, à la sécurité, à l’égalité sociale et économique, et en grand titre le changement de régime politique confessionnel actuel vers un régime démocratique, libéral aconfessionnel et moderne.Malgré tous les défis et les multiples impasses, la vraie et grande richesse du Liban reste ancrée dans sa jeunesse ambitieuse, assidue, inspirée et motivée par un changement radical nécessaire pour le bien-être et l’intérêt général de toutes les nouvelles générations.
Ali KHALIL
Avocat
Université d’Aix-Marseille
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