Au lendemain de leur victoire à l'USJ, les indépendants se félicitent d'un "soulèvement étudiant"

Au lendemain d'une victoire sans précédent remportée par les indépendants lors des élections estudiantines à l'Université Saint-Joseph (USJ) (85 sièges sur 152), le club laïc s'est félicité d'"une intifada étudiante" au Liban et annoncé "la tenue d'une conférence étudiante nationale" le 12 janvier, avec pour objectif de "combattre le pouvoir en place" et d'instaurer un "Etat civil démocratique".

"Soulèvement étudiant"

"Pendant des années, nous avons renoncé à nos droits. Mais aujourd'hui, la situation a changé", a déclaré le président du club laïc, Charbel Chaaya, lors d'une conférence de presse place des Martyrs, . "Nous avons eu le dessus sur les partis politiques présents depuis des décennies. Nous avons remporté la victoire. Nous sommes arrivés à l'Assemblée étudiante. Nous allons construire un futur à notre image. Ce jour marque le début d'un soulèvement étudiant véritable. Les étudiants vont à nouveau être partie prenante aux batailles politiques du pays", a-t-il ajouté, appelant à de vraies mesures pour les étudiants, notamment le gel des frais de scolarité.

Lire aussi

Les indépendants réalisent une percée sans précédent à l’USJ

Dans ce cadre, il a annoncé la tenue d'une conférence nationale étudiante, pour tous les étudiants du Liban, le 12 janvier prochain. L'objectif de cette conférence sera de "combattre le pouvoir en place, de porter haut nos voix, parce que nous ne reviendrons pas en arrière, pour récupérer notre futur parce que demain nous appartient".

Le président du mouvement étudiant s'est félicité du score historique, "sans précédent", remporté par les indépendants lors des élections étudiantes à l'USJ, mais également dans les autres grandes universités du pays, notamment à la Lebanese American University et à l'American University of Beirut. Dans ce contexte, il a appelé à la formation d'une union de tous les étudiants du pays.

Pour un Etat laïc

"Nous voulons un Etat laïc démocratique, qui nous traite comme des citoyens avec des droits et non comme des membres d'une confession. Nous voulons un Etat qui favorise la justice sociale et l'éducation. Nous voulons un Etat décentralisé, qui protège notre mer, nos montagnes et notre histoire, qui sacralise la liberté, toutes les libertés. Nous voulons un Etat qui mette fin au système patriarcal en place et donne aux femmes les mêmes droits qu'aux hommes", a affirmé l'étudiant en troisième année de droit. "Nous voulons un Etat qui nous protège tous, où soit punie la corruption et les corrompus jugés. Nous voulons un État doté de lois civiles et tenant les criminels responsables, sans milices et sans gangs. Nous voulons un vrai Etat démocratique, avec des lois qui ne soient pas celles des confessions", a-t-il encore scandé.

Le président du club s'est aussi lancé dans une diatribe contre le régime et les forces politiques traditionnelles. "L'USJ est notre université à tous. Elle n'appartient pas à un parti, à une confession, à des chefs de clan. L'USJ a choisi la laïcité. L'éducation est notre priorité", a-t-il affirmé.

"Aujourd'hui, le régime nous a déclaré la guerre. Il entrave notre futur. Il a détruit Beyrouth, tué les gens dans leurs maisons, dans leurs voitures. Nos vies valent moins que les intérêts du régime", a-t-il dénoncé, en référence aux explosions meurtrières du port le 4 août dernier, dont la négligence des dirigeants libanais est tenue pour responsable.

Pour sa part, la ministre sortante de la Justice, Marie-Claude Najm, s'est félicité du fait que les étudiants libanais ont exprimé par leur vote "un Etat exempt de restrictions sectaires qui vous ont éloigné des revendications collectives et privées de vos droits". "La bataille est longue et nous devons être patients", a-t-elle souligné sur son compte twitter.