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Politique - Élections estudiantines

Les indépendants réalisent une percée sans précédent à l’USJ

Le club laïc a remporté 85 sièges sur les 101 où ses candidats se sont présentés, ce qui lui permet de revendiquer la victoire dans 12 des 29 facultés de l’université.

Les indépendants réalisent une percée sans précédent à l’USJ

Les étudiants de l’USJ hier. Marc Fayad/an-Nahar

« L’université est à nous ! » « On veut en finir de Geagea, de Nasrallah, de Gemayel ! » Au Zico House à Hamra, les étudiants du club laïc de l’Université Saint-Joseph (USJ) célébraient hier leurs résultats sans précédent aux élections estudiantines. Ils ont remporté 85 sièges sur les 101 où ils se sont présentés, ce qui leur permet de revendiquer la victoire dans 12 des 29 facultés de l’USJ. Ils se trouvent ainsi en position de force pour nommer le conseil des étudiants. À l’heure d’aller sous presse, les résultats dans la plupart des autres facultés n’étaient pas encore connus.

Porté par les membres du club, le président a annoncé la victoire sous les cris et les applaudissements des étudiants. Entre surprise et joie, l’ambiance était chargée d’émotion, les membres du club reprenant les chants du soulèvement du 17 octobre et scandant à maintes reprises « la laïcité est la solution » ou encore « Huvelin est à nous ». Ce dernier slogan est révélateur puisque ce campus est généralement remporté par l’alliance du 14 Mars. « Les élections estudiantines sont un microcosme de ce qui se passe dans la société libanaise », explique, très émue, Aya Bousaleh, fraîchement élue présidente de l’amicale de la faculté de droit et de sciences politiques (Huvelin). Pour elle, les étudiants ont réalisé un « vote sanction » et ont dit « non aux partis traditionnels, au système confessionnel et communautaire ». Le combat de « Taleb », nom du club des laïcs, est d’agir comme un syndicat étudiant et de s’assurer qu’ils pourront poursuivre leurs études face à la crise économique qui frappe le Liban.

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Cette année, trois listes se sont affrontées aux élections de l’USJ : « Taleb », qui rassemble les membres du club, mais aussi des étudiants qu’ils ont rencontrés dans la rue lors du soulèvement du 17 octobre ; « Nahj Jdid », alliance entre les Kataëb et les indépendants qui considèrent qu’on ne peut pas éliminer d’un trait les partis traditionnels ; et les Forces libanaises qui ont été contraintes de se présenter seules. La majorité des partis politiques traditionnels se sont retirés de la course en amont (sauf pour le campus de gestion où l’alliance du 8 Mars a remporté les élections).

Le pouls du pays

Malgré la percée des indépendants, les deux autres listes ont accueilli les résultats avec satisfaction. Les Forces libanaises affirment avoir remporté 24 sièges, tandis que « Nahj Jdid » en aurait obtenu 10. Dans un communiqué de presse, les FL ont affirmé qu’elles maintenaient leur « niveau de présence » par rapport aux résultats de l’année dernière. Par ailleurs, le parti conteste le score de Taleb et annonce que le club des laïcs aurait remporté seulement 41 sièges.

La campagne électorale s’est déroulée, comme d’habitude, dans un climat de fortes tensions : de violentes altercations ont eu lieu mercredi dernier entre les Forces libanaises et des partisans du Hezbollah, faisant sept blessés. Le climat était également électrique hier entre les FL et le Hezbollah au campus Huvelin, d’après plusieurs témoins. Les résultats de l’USJ viennent en tout cas confirmer une dynamique générale, à l’échelle des universités du pays, où les partis indépendants ont le vent en poupe. Ces derniers ont en effet obtenu des résultats significatifs lors des élections à la LAU, à l’AUB et à l’Université Rafic Hariri. Les élections estudiantines permettent traditionnellement de prendre le pouls du pays et peuvent donner le sentiment que ce qui s’y passe pourrait se reproduire à l’échelle des législatives. Mais les universités privées ne sont pas complètement représentatives de la circonscription traditionnelle libanaise. Aussi bien que si les partis indépendants peuvent y voir un signe d’espoir, les formations traditionnelles peuvent pour leur part considérer qu’elles bénéficient toujours d’une certaine assise populaire.

« L’université est à nous ! » « On veut en finir de Geagea, de Nasrallah, de Gemayel ! » Au Zico House à Hamra, les étudiants du club laïc de l’Université Saint-Joseph (USJ) célébraient hier leurs résultats sans précédent aux élections estudiantines. Ils ont remporté 85 sièges sur les 101 où ils se sont présentés, ce qui leur permet de revendiquer la...

commentaires (9)

Bravo a notre jeunesse !

nabil zorkot

22 h 31, le 04 décembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Bravo a notre jeunesse !

    nabil zorkot

    22 h 31, le 04 décembre 2020

  • Les independents doivent controler tout le pays. Bravo les jeunes. N’acceptez plus ce que vos parents ont accepte.

    hrychsted

    22 h 20, le 04 décembre 2020

  • Bravo, superbe victoire. Maintenant, celle-ci sera complète en tendant la main à ceux qui se revendiquent du même courant de pensée. Je pense à Mr Gemayel qui prone a coeur et a cris une réorientation de son parti depuis plus d'un an, vers une approche très semblable. Unissez-vous, vous serez plus fort quand il faudra se battre au niveau national...

    Bachir Karim

    13 h 00, le 04 décembre 2020

  • Bravo à la majorité des étudiants d'avoir accompli leur devoir civique et d'avoir été voter! Maintenant il faut agir en toute citoyenneté et solidarité, pour prendre les bonnes décisions et amorcer un changement réel et profond en faveur d'un Liban juste , égalitaire et non confessionnel, en dehors de toute démagogie , de tout sectarisme et de toute violence!

    Salim Dahdah

    12 h 20, le 04 décembre 2020

  • "Par ailleurs, le parti conteste le score de Taleb et annonce que le club des laïcs aurait remporté seulement 41 sièges. " Ce parti serait-il atteint de "trumpite" aiguë???

    Georges MELKI

    11 h 07, le 04 décembre 2020

  • Oui mais encore. Toutes les révolutions sont parties depuis les universités et ont gagné toutes les batailles que vont faire nos universitaires de ce triomphe? S’étriper aux seins des locaux ou aller s’activer pour arracher une victoire plus importante, celle de libérer le pays et motiver le peuple pour les rejoindre? This is the question.

    Sissi zayyat

    10 h 18, le 04 décembre 2020

  • Et voilà ! Et ce n’est que le début. L’ensemble de la classe politique va bientôt être balayée comme de la simple poussière par la révolution de la femme

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 00, le 04 décembre 2020

  • RUE HUVELIN ON NE BOIT PLUS LES MEMES VINS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 29, le 04 décembre 2020

  • Bravo!

    NAUFAL SORAYA

    07 h 41, le 04 décembre 2020

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