Les résultats du confinement ne se feront pas sentir avant mercredi, selon Hassan

Au troisième jour du confinement, il est encore trop tôt pour évaluer son impact sur la courbe des contaminations au coronavirus, « d’autant que les tests PCR effectués samedi ne sont pas aussi nombreux que d’habitude, les gens étaient probablement découragés par la pluie », a déclaré hier le ministre sortant de la Santé, Hamad Hassan. « Près de 8 000 tests ont été effectués (alors qu’en cours de semaine plus de 13 000 tests sont pratiquement effectués au quotidien, NDLR), a-t-il ajouté. Si le même nombre de tests avait été effectué, les résultats auraient été identiques aux jours précédents. Il est encore trop tôt pour tirer des conclusions. L’impact du bouclage ne commencera pas à se sentir avant mercredi ou jeudi. »

M. Hassan a souligné que l’objectif principal du confinement, qu’il a qualifié de « moment désagréable, mais impératif », était de faire baisser le nombre de contaminations et d’améliorer les dépistages, afin de réduire le nombre d’hospitalisations et de permettre aux hôpitaux de « se préparer ». Il a dans ce cadre apprécié le fait que les mesures de bouclage avaient été bien respectées au cours des derniers jours. « C’est ce qu’on attend et c’est crucial » pour atteindre les objectifs fixés, a-t-il estimé. Il a par ailleurs annoncé qu’une livraison de Remdesivir, un antiviral approuvé par les autorités sanitaires pour le traitement du Covid-19, avait été réceptionnée dimanche soir et allait être distribuée aux hôpitaux.

Concernant le vaccin contre le coronavirus, M. Hassan a rappelé que le ministère avait signé « deux contrats », le premier avec la plateforme Covax, pour se procurer de quoi inoculer 1 200 000 personnes, et le second avec Pfizer, pour vacciner environ un million de personnes. « Toutes les catégories de personnes à risque » seront couvertes, a-t-il assuré, soulignant que le Liban pourrait recevoir les vaccins « au premier trimestre de l’année prochaine ». Le président de la commission parlementaire de la Santé, le député Assem Araji, a toutefois écarté la possibilité que les vaccins soient disponibles « avant mai ou avril prochain ».

Hamad Hassan, qui se prononçait à l’issue d’une réunion tenue au Grand Sérail sous la présidence du chef du cabinet sortant Hassane Diab, consacrée à plusieurs dossiers médicaux, y compris celui des hôpitaux, a déclaré en outre s’être réuni avec une délégation de la Banque mondiale afin de « discuter de l’octroi d’un prêt pour soutenir les hôpitaux ». Il a ajouté que son ministère s’était « engagé à transmettre au ministère des Finances, cette semaine, les montants couvrant les dus aux hôpitaux privés pour l’an 2020, ainsi que ceux attendus pour les hôpitaux publics ». « Il s’agit d’un montant de près de 235 milliards de livres libanaises », souligne pour L’Orient-Le Jour Sleiman Haroun, président du syndicat des propriétaires des hôpitaux privés, qui précise que l’État doit encore aux hôpitaux « quelque 250 milliards de livres pour les années 2012 à 2018 ». « Le ministère des Finances ne pourra pas s’acquitter de cette somme en une seule fois, poursuit-il. Nous avons réclamé qu’il l’échelonne à raison d’au moins 150 milliards de livres par mois. »

Concernant l’équipement des hôpitaux d’unités dédiées au Covid-19, M. Haroun a affirmé que près de dix hôpitaux ont déjà avancé dans les travaux et que d’autres établissements se préparent aussi.

Plus de 1 000 cas et 7 430 procès-verbaux

En chiffres, 1 016 nouvelles contaminations ont été enregistrées au compteur du Covid-19 et dix décès, selon le rapport quotidien du ministère de la Santé. Ces chiffres sont relatifs aux quelque 5 200 tests PCR effectués dimanche. Ces chiffres font grimper à 106 446 le nombre cumulé des cas depuis février, au nombre desquels 827 décès et 61 413 guérisons. Parmi les personnes toujours contaminées à ce jour, 847 sont hospitalisées, dont 316 aux soins intensifs.

Par ailleurs, les Forces de sécurité intérieure ont annoncé avoir dressé 7 430 procès-verbaux depuis samedi, pour des violations du confinement qui se poursuit jusqu’au 30 novembre et du couvre-feu qui s’étend de 17 heures à 5 heures. Le ministre sortant de l’Intérieur, Mohammad Fahmi, a pour sa part mis en garde contre toute utilisation de fausses cartes de presse ou de cartes liées à des sites d’information qui ne sont pas enregistrés au ministère de l’Information, afin d’éviter les mesures de confinement. Il a affirmé que les contrevenants, qui cherchent à profiter des exceptions octroyées aux médias, pourraient être traduits en justice. Dans ce cadre, les FSI ont arrêté H. H., qui vendait de fausses cartes de presse.

Enfin, le ministre sortant de l’Éducation, Tarek Majzoub, a annoncé que l’enseignement hybride, qui mêle cours en présentiel et à distance, se poursuivrait « après le confinement généralisé ». « Étant donné l’impossibilité de reprendre entièrement les cours en présentiel, et afin de protéger la santé de nos enfants, nous avons décidé de poursuivre l’enseignement mixte même après le confinement », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il a souligné que « certaines exceptions » étaient encore à l’étude et appelé les établissements scolaires à « profiter de ces deux semaines » de cours exclusivement à distance pour « évaluer leur travail ». Il a encore annoncé qu’un programme permettant de suivre les contaminations au coronavirus dans les écoles, ainsi qu’un site reprenant le nombre de cas dans chaque établissement, allaient être mis sur pied « par souci de transparence ». « Il revient au coordinateur sanitaire ou à l’infirmerie, dans chaque école, d’assurer la bonne mise en application des normes et de la désinfection » des infrastructures, a-t-il conclu.