Audi : Toutes les sanctions ne sont rien devant la justice divine

Le métropolite Élias Audi a renouvelé ses critiques contre la classe politique pour sa gestion du dossier gouvernemental et de celui de la double explosion au port de Beyrouth, le 4 août.

Dans son homélie hier, durant la messe qu’il a célébrée en la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes au centre-ville, Mgr Audi a estimé que « les responsables libanais ne se préoccupent que d’eux-mêmes », dénonçant « un narcissisme qui se manifeste dans les tractations en cours » autour de la formation d’un nouveau gouvernement. « Leur seule préoccupation est de savoir qui va prendre quel ministère, qui va imposer son leadership ou encore qui va tremper plus qu’un autre dans la corruption », a-t-il dit avant d’appeler les dirigeants à « cesser leurs tergiversations » et à former un gouvernement. « Cessez de détruire ce pays, son histoire et son rôle, à moins que vous ne soyez en train de servir un agenda étranger », a-t-il accusé, avant de mettre l’accent sur « le désarroi d’une population livrée à elle-même ». « Vous vous faites du souci pour la santé des Libanais et vous bouclez le pays ? C’est ridicule, parce que le pays est à la base ligoté à cause de vos politiques ratées. Quel bien avez-vous fait au peuple ? Toutes les sanctions qui pourraient vous être infligées ne sont rien devant la justice divine et le jugement dernier. Il n’est pas trop tard pour vous reprendre et réaliser que vous êtes en train de conduire les Libanais au fond d’un gouffre dont ils ne pourront pas se relever si vous maintenez vos politiques », a-t-il fulminé.

Abordant la question de la double explosion au port de Beyrouth, il a également dénoncé un « laisser-aller », reprochant aux responsables leur comportement à l’égard des sinistrés. « Le problème est que l’État n’est pas seulement incapable de mener une enquête transparente pour déterminer les causes du cataclysme et les responsabilités ou d’indemniser tous ceux qui ont tout perdu, mais ses représentants ignorent toutes les sollicitations de ces derniers qui sont en quête d’un minimum de réconfort », a-t-il reproché.