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Société - Coronavirus

Le Liban entame le 1er jour d'un reconfinement de deux semaines

1.660 cas et 10 nouveaux décès recensés durant les dernières 24h.

Le Liban entame le 1er jour d'un reconfinement de deux semaines

Des policiers libanais contrôlant des conducteurs, le 14 novembre 2020 dans le quartier de Sanayeh à Beyrouth, au premier jour d'un reconfinement. Photo AFP / ANWAR AMRO

Le Liban a entamé samedi dès 5h un nouveau reconfinement de deux semaines, jusqu'au 30 novembre, en vue de lutter contre l'augmentation en flèche des cas de Covid-19 qui se répercute sur les hôpitaux désormais saturés, dans un pays frappé par une grave crise économique et sociale. 

Un couvre-feu est instauré de 17h à 05h et la circulation alternée des véhicules en fonction de leurs plaques d'immatriculation a été décrétée. L'aéroport de Beyrouth, les ports et les postes frontières restent ouverts et les secteurs vitaux continuent de fonctionner.

Selon un photographe de l'AFP, les rues de la capitale Beyrouth étaient quasi désertes, et des barrages de policiers ont été érigés à plusieurs endroits pour sanctionner les contrevenants, tandis que la "corniche", qui longe la mer, est vide de ses habituels promeneurs.

La corniche de Beyrouth désertée de passants, le 14 novembre 2020. Photo AFP / ANWAR AMRO

"Si tout le monde respecte ces mesures, je le ferai aussi"

Dans le Sud, à Saïda, les commerces sont restés fermés alors que la circulation dans les rues était faible, rapporte notre correspondant Mountasser Abdallah. Certains propriétaires patientaient sur des bancs près de leurs magasins afin de scruter le respect ou non des mesures de reconfinement. "Si tout le monde respecte ces mesures, je le ferai aussi, mais s'il y a des violations, je ferai de même et rouvrirai mon commerce", affirme l'un d'entre eux. Les supermarchés et autre commerces alimentaires, qui peuvent rester ouverts, étaient normalement fréquentés par la clientèle.

Par ailleurs, à l'heure du couvre-feu, l'armée libanaise a bouclé les entrées des camp de Aïn el-Héloué et Miyé-Miyé.

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Les Forces de sécurité intérieure (FSI) ont dressé plusieurs barrages dans la ville, sur les autoroutes et les routes secondaires. Toute personne ne portant pas le masque et ne respectant pas la circulation alternée était verbalisée par les policiers. De même pour les commerçants qui ont ouvert leurs échoppes.

Des barrages de police à Saïda, le 14 novembre 2020. Photo fournie par Mountasser Abdallah

Dans la Békaa également, le reconfinement était largement respecté au premier jour, rapporte notre correspondante Sarah Abdallah. Seules les commerces alimentaires et les pharmacies étaient ouverts. La circulation était très faible et les personnes qui sont sorties respectaient le port du masque. Les policiers municipaux patrouillaient pour s'assurer du respect des mesures restrictives.

Une rue déserte dans une localité de la Békaa, le 14 novembre 2020. Photo fournie par Sarah Abdallah

A Batroun, la circulation était timide durant la journée. Les entreprises concernées par la décision de bouclage sont demeurées fermées. Les boulangeries, pharmacies et supermarchés sont restés ouverts. A Tripoli, la police a dressé des barrages aux entrées de la ville ainsi que sur les différentes places et rues principales. Dans le Chouf, le confinement était également respecté. A Tyr, se sont les services de renseignements de l'armée libanaise qui ont renforcé leurs mesures dans la ville et dressé de nombreux barrages. La police s'est chargée de vérifier que les règles de la circulation alternée étaient respectées.

La police municipale de la banlieue-sud a patrouillé dans les rues du quartier de Ghobeyri et dressé des barrages. Selon la municipalité, les règles du bouclage ont été respectées à 70%. Des garagistes ont par exemple fermé leurs portes mais les employés travaillaient toujours à l'intérieur. Le confinement n'a pas non plus été respecté dans la rue principale de Sabra malgré la présence des la police. Selon des photos diffusées par la LBCI, l'on voit une foule de personnes se déplacer dans cette rue à pied.

Sur leur compte Twitter, les Forces de sécurité intérieure ont annoncé avoir dressé durant la journée, et jusqu'à 13h, 1.072 amendes à l'encontre de contrevenants qui ne respectaient pas les mesures imposées par les autorités. A 19h, les FSI avaient dressé 2.184 amendes. La police libanaise a également publié des photos affirmant avoir pris des "mesures renforcées à Baalbeck et dans la banlieue-sud".


En soirée, le ministre de la Santé Hamad Hassan a indiqué à la LBCI que le confinement a été respecté à 90%. Il a en outre précisé que son ministère est en contact avec les hôpitaux privés et qu'il espère qu'ils se prépareront davantage pour recevoir les patients. Il a aussi souligné qu'il fallait augmenter le nombre de lit dans les hôpitaux gouvernementaux. "Les hôpitaux privés interagissent de manière positive dans tous les Mohafazat, à l'exception de certains hôpitaux de la capitale et du Mont-Liban", a dit M. Hassan.

Docteur Firas Abiad, qui dirige l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth, avait affirmé que l'établissement ne pouvait plus accueillir de patients transférés depuis d'autres hôpitaux, faute de lits.

"Situation critique"

Selon le bilan officiel publié samedi par le ministère de la Santé, 1.660 cas supplémentaires de contamination (dont six en provenance de l'étranger) et 10 nouveaux décès ont été recensés durant les dernières 24h. Ces chiffres font grimper à 104.267 le total des cas enregistrés depuis février dernier, au nombre desquels 806 décès et 59.045 guérisons. Parmi les personnes toujours contaminées à ce jour, 845 sont hospitalisées, dont 310 aux soins intensifs.

Selon le ministère de la Santé, le pays recense chaque semaine environ 11.000 nouveaux cas.

Un premier confinement en mars avait permis de juguler la pandémie. Mais avec le relâchement estival, la réouverture des commerces, puis l'explosion dévastatrice du 4 août au port de Beyrouth qui a bouleversé le Liban, les cas de contamination sont repartis à la hausse. Ce deuxième confinement, prévu jusqu'à fin novembre, sera prolongé en cas de nécessité, selon les autorités. Celles-ci craignent un effondrement du système de santé en raison d'une saturation du nombre de lits en soins intensifs et d'un nombre élevé de contaminations au sein du corps médical.

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"La situation est critique et elle empire" chaque jour, a indiqué vendredi à l'AFP Said Al-Asmar, pneumologue à l'hôpital Rafic Hariri. Parfois, "des patients ont besoin de soins intensifs et nous sommes contraints de les laisser aux urgences", ajoute-t-il. Jeudi, deux avions transportant des équipements médicaux fournis par le Qatar sont arrivés à Beyrouth pour équiper deux hôpitaux de campagne à Tyr (sud) et à Tripoli (nord), chacun d'une capacité de 500 lits.

Vendredi soir, lors d'une allocution aux Libanais, le Premier ministre sortant, Hassane Diab, a appelé les Libanais à respecter le reconfinement, disant privilégier la vie et la santé à l'économie. Pas sûr que ses arguments puissent convaincre une population lasse et un secteur économique opposé à ce reconfinement, alors que le pays continue de sombrer dans une grave crise économique depuis plus d'un an.


Le Liban a entamé samedi dès 5h un nouveau reconfinement de deux semaines, jusqu'au 30 novembre, en vue de lutter contre l'augmentation en flèche des cas de Covid-19 qui se répercute sur les hôpitaux désormais saturés, dans un pays frappé par une grave crise économique et sociale. Un couvre-feu est instauré de 17h à 05h et la circulation alternée des véhicules en fonction de...

commentaires (1)

LA CIRCULATION ALTERNEE DES VOITURES NE COOPERE EN RIEN A MOINS DE LIMITER LE NOMBRE DE PASSAGERS A DEUX ET MASQUE OBLIGATOIRE MEME DANS LA VOITURE COMME A L,EXTERIEUR.

LA LIBRE EXPRESSION

16 h 42, le 14 novembre 2020

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Commentaires (1)

  • LA CIRCULATION ALTERNEE DES VOITURES NE COOPERE EN RIEN A MOINS DE LIMITER LE NOMBRE DE PASSAGERS A DEUX ET MASQUE OBLIGATOIRE MEME DANS LA VOITURE COMME A L,EXTERIEUR.

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 42, le 14 novembre 2020

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