Pas de livraison à domicile le dimanche ? La réponse indigne du ministre de l'Intérieur : "Que les femmes cuisinent un peu"

Après avoir révélé en direct à la télévision avoir tué deux miliciens durant la guerre civile, le ministre libanais sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a une nouvelle fois suscité l'indignation, cette fois pour avoir appelé les femmes à cuisiner le dimanche, alors que les livraisons de plats à domicile sont interdites ce jour-là dans le cadre d'un reconfinement général du pays.

Vendredi, lors du journal télévisé de 20h sur la chaîne LBCI, et à quelques heures du bouclage général qui s'étend du 14 au 30 novembre, la journaliste Rémy Derbas s'entretient en direct avec Mohammad Fahmi au sujet des restrictions prévues par le ministère de l'Intérieur.

"Ce qui m'a le plus attiré l'attention, c'est l'interdiction des livraisons à domicile depuis les restaurants et les supermarchés les dimanches. Nous sommes cloîtrés chez nous à la maison, nous ne pouvons pas sortir. Que sommes-nous censés faire les dimanche ?", demande la journaliste au ministre. "Que les femmes cuisinent un peu, c'est d'abord bon pour la santé et les citoyens perdront du poids", lui lance alors Mohammad Fahmi. Face à la réponse du ministre, la journaliste se contente d'esquisser un sourire.

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Sur les réseaux sociaux, les propos du ministre sortant ont provoqué l'indignation de nombreux internautes, hommes et femmes, qui ont accusé Mohammad Fahmi de misogynie. Certains d'entre eux ont aussi épinglé la journaliste pour n'avoir pas dénoncé les propos du responsable, en se contentant plutôt de sourire. "J'invite toutes les femmes à se mettre en grève les dimanches et à laisser les hommes cuisiner", écrit ainsi une internaute sur Twitter.

A l'heure où le Liban ne cesse de s'enfoncer dans une grave crise économique depuis plus d'un an, le reconfinement est très impopulaire au sein de la population, même si le secteur hospitalier est à bout de souffle et saturé. Durant son entretien, Mohammad Fahmi a même affirmé être "opposé au reconfinement", expliquant toutefois qu'il ne faisait qu'exécuter la décision du gouvernement.

Cette mesure intervient alors que le Liban a dépassé le cap des 100.000 contaminations depuis l'apparition du premier cas de coronavirus dans le pays, le 21 février dernier.