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Économie - Politique monétaire

La BDL augmente les plafonds de retraits de livres des banques pour certains cas de figure

Une décision prise afin de répondre aux besoins en espèces de certains agents économiques.

La BDL augmente les plafonds de retraits de livres des banques pour certains cas de figure

Des dollars et des livres libanaises. Photo d'archives AFP

La Banque du Liban (BDL) a annoncé dans une décision communiquée aux banques jeudi soir qu’elle allait augmenter les plafonds de retraits de liquidités en livres que les banques peuvent effectuer à partir de leurs comptes courants auprès d’elle, afin de répondre aux besoins en espèces de certains agents économiques. La décision (n° 1/1121 du 12 novembre et qui n’est pas une circulaire), que L'Orient-Le Jour a pu consulter, impose aux banques qui souhaite bénéficier de cette mesure de notifier la BDL chaque semaine en fournissant des justificatifs (des factures notamment).

Les banques pourront ainsi bénéficier de cet aménagement, en notifiant la Banque centrale si les liquidités sont destinées à assurer les besoins des hôpitaux pour le paiement des achats d’équipements médicaux et de médicaments ; des institutions qui ont besoin d’équipements médicaux et de médicaments au sein de l’armée, des Forces de sécurité intérieure, des Force de sécurité de l’État, et enfin de la Sûreté générale ; du ministère des Finances pour régler les achats de médicaments destinés à soigner les maladies chroniques à la charge ministère de la Santé ; et enfin des cultivateurs de tabac selon les conditions fixées par la Régie libanaise des Tabacs et Tombacs (qui n’ont pas été précisées dans la décision de la BDL).

Décalage

Il reste que l’inclusion de ce dernier cas de figure interpelle par son décalage, en termes de nécessité, avec les trois premiers, surtout que la production locale de tabac ne répond qu’à une infime partie des besoins de la Régie, qui détient le monopole de la production de cigarettes au Liban. Hasard du calendrier, les cultivateurs concernés ont par ailleurs récemment réclamés une majoration du prix du tabac qu’ils vendent à la Régie, en invoquant la situation sur le plan économique. L’établissement public est rattaché au ministère de Finances, dévolu depuis plusieurs années au mouvement chiite Amal dirigé par le président du Parlement Nabih Berry.

Les déposants libanais subissent depuis plus d’un an d’importantes restrictions bancaires toujours illégales et limitant les retraits à partir des comptes en devises, sur fond de grave crise économique et financière qui a vu la valeur de la monnaie nationale s’effondrer face au dollar. En octobre dernier, la BDL a reconnu avoir indirectement limité les quantités d’espèces en livres qu’elle distribue habituellement aux banques après que plusieurs informations ont filtré sur cette affaire. Plus précisément, la Banque centrale avait réduit les plafonds de liquidités en livres que les banques peuvent retirer de leurs comptes courant une opération qui ne leur occasionne aucune perte. Elle leur avait en outre imposé de retirer tout ce qui dépasse sur les comptes bloqués qu’elles détiennent, en renonçant au passage aux rémunérations (sur les intérêts à long terme) qu’elles encaissent dessus.

Suite à la levée de bouclier des banques – et d’une partie de l’opinion publique – la BDL et l’Association des banques avaient fini par annoncer avoir trouvé un compromis pour limiter les pertes des banques. Plusieurs établissements avaient rétabli les plafonds de retraits à un niveau quasi-normal, tandis que d’autres, moins à l’aise en termes de position de liquidités n’auraient pas joué le jeu, selon certains témoignages d’entrepreneurs que nous avons recueillis ces dernières semaine. De fait, certaines banques ont mis en place des offres pour convaincre leurs clients de leur ramener des livres en espèces.

La mesure prise par la BDL s’inscrit dans une volonté de tenter de maîtriser une masse monétaire en livres devenue hors de contrôle. Elle a été multiplié par presque 4 en un an, dans un contexte de crise de confiance massive vis-à-vis des banques, qui a encouragé les déposants à thésauriser leurs fonds et à privilégier les espèces pour toutes leurs transactions. Toujours en octobre, et peu avant sa décision sur les plafonds de retraits en livres, la BDL avait publié une circulaire imposant aux importateurs qui bénéficient d’une partie de ses mécanismes de subventions sur le prix du dollar de lui ramener en espèces les montants en livres qu’ils souhaitent convertir en dollar au taux officiel. Face à ces mesures, de nombreux entrepreneurs (importateurs, grossistes, commerçants de détails) ont commencé à refuser les paiements en chèque ou par carte.

La Banque du Liban (BDL) a annoncé dans une décision communiquée aux banques jeudi soir qu’elle allait augmenter les plafonds de retraits de liquidités en livres que les banques peuvent effectuer à partir de leurs comptes courants auprès d’elle, afin de répondre aux besoins en espèces de certains agents économiques. La décision (n° 1/1121 du 12 novembre et qui n’est pas une...

commentaires (1)

"... Les déposants libanais subissent depuis plus d’un an d’importantes restrictions bancaires toujours ILLÉGALES ..." - Ça veut dire quoi exactement "illégal"? De mon temps ça voulait dire "qui est contraire à la loi". Mais si. Souvenez vous. "Loi". Ce machin que si on allait à son encontre, on allait en prison. Ça a changé? On peut ne plus la respecter à présent?...

Gros Gnon

00 h 20, le 13 novembre 2020

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Commentaires (1)

  • "... Les déposants libanais subissent depuis plus d’un an d’importantes restrictions bancaires toujours ILLÉGALES ..." - Ça veut dire quoi exactement "illégal"? De mon temps ça voulait dire "qui est contraire à la loi". Mais si. Souvenez vous. "Loi". Ce machin que si on allait à son encontre, on allait en prison. Ça a changé? On peut ne plus la respecter à présent?...

    Gros Gnon

    00 h 20, le 13 novembre 2020

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