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Politique - Gouvernement

La France s’impatiente et remet sur le tapis l’initiative Macron

À Beyrouth, Patrick Durel, émissaire de l’Élysée, devrait rencontrer les pôles du pouvoir et les chefs de file politiques.

La France s’impatiente et remet sur le tapis l’initiative Macron

Saad Hariri à Baabda le 12 octobre 2020. Photo Hussam Chbaro

Paris semble avoir estimé qu’il était temps de secouer à nouveau les responsables libanais pour que la prochaine équipe ministérielle soit formée dans les plus brefs délais. Pour ce faire, la France a dépêché à Beyrouth Patrick Durel, conseiller du président français, Emmanuel Macron, pour les affaires de l’Afrique et du Moyen-Orient, pour un déplacement de deux jours. La mission de Patrick Durel est plus une mission d’information que de décision, assurent toutefois des sources informées.

Ce n’est pas la première fois que Paris tente d’exercer une pression politique pour accélérer la mise sur pied d’une nouvelle équipe ministérielle. À la suite de la double explosion du port, le 4 août dernier, Emmanuel Macron s’était rendu personnellement dans la capitale libanaise pour voir les dégâts de la catastrophe, mais aussi et surtout pour lancer une initiative politique à même de redresser le pays, plombé par une crise économique et politique inédite. Le chef de l’État français était revenu à Beyrouth, le 1er septembre, pour poursuivre son forcing dans ce sens. Le plan Macron, principalement axé sur la formation d’un cabinet de spécialistes indépendants des protagonistes politiques, a été mis en échec à deux reprises : la première fois quand l’ex-Premier ministre désigné Moustapha Adib a rendu son tablier, le 26 septembre, n’étant pas parvenu à former un gouvernement conformément à cette initiative. La seconde, à l’expiration du délai de six semaines que le locataire de l’Élysée a accordé, le 27 septembre, aux acteurs concernés par les négociations gouvernementales pour mettre sur pied la nouvelle équipe ministérielle.

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C’est donc principalement pour remettre sérieusement sur le tapis l’initiative française que Patrick Durel est arrivé à Beyrouth hier. Il entamera sa tournée ce matin par un entretien avec le président Michel Aoun à Baabda. Il devra aussi s’entretenir avec le Premier ministre désigné Saad Hariri, le président de la Chambre Nabih Berry, et les chefs des principaux partis et blocs politiques que le président Macron avait rencontrés à la Résidence des Pins, avant de s’envoler vendredi pour Paris. Citée par notre chroniqueur politique, Philippe Abi Akl, une source diplomatique confie que les réunions de M. Durel avec les chefs des partis politiques seront l’occasion de s’assurer qu’ils demeurent attachés à leur engagements pris devant le président français, notamment pour ce qui est de faciliter la tâche du Premier ministre désigné quant à la formation d’un cabinet dont les membres seront capables de lancer le processus de réformes. Patrick Durel ne proposera donc pas une nouvelle version du projet Macron. Son déplacement s’inscrit dans le cadre de ce que cette source appelle « l’effort continu de la France aux côtés du Liban ». Une façon pour Emmanuel Macron d’affirmer son attachement à son initiative visant à venir en aide au peuple libanais, en dépit du fléau terroriste qui a frappé la France ces dernières semaines.

Le déplacement de M. Durel à Beyrouth revêt une importance au vu de son timing. Il intervient peu après la fin de l’élection présidentielle américaine, remportée par le démocrate Joe Biden, et avant la réunion du Groupe international de soutien au Liban, prévue fin novembre, afin de mobiliser, une fois de plus, la communauté internationale en faveur du pays du Cèdre, notamment sur le plan financier. Sans vouloir trancher sur le point de savoir si cette réunion risque d’être reportée sine die en cas d’échec à former le prochain cabinet, une source diplomatique se contente de faire valoir que « la conférence serait principalement axée sur l’aide humanitaire aux ONG parce qu’il est difficile de s’engager politiquement avec un pays sans gouvernement ».

Hariri à Baabda ?

Entre-temps, les tractations pour la formation du gouvernement continuent à faire du surplace, les protagonistes refusant toujours de faire les concessions nécessaires pour accélérer la naissance du cabinet Hariri. Une situation que les sanctions américaines infligées vendredi dernier au leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, ont compliquée davantage. D’autant que tous les accords conclus entre le chef de l’État, Michel Aoun, et le Premier ministre désigné avant l’annonce des sanctions semblent être tombés à l’eau. D’où l’abandon du principe de la rotation des postes, principalement prôné par Saad Hariri.

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À l’instar du CPL dirigé par son gendre, le chef de l’État semble attaché à l’unification des critères adoptés dans la formation du gouvernement. Il estime donc que la rotation ne peut s’appliquer aux ministères dits de services sans englober les portefeuilles qualifiés de régaliens. Une façon pour lui, mais surtout pour le CPL, de s’opposer à ce que le tandem Amal-Hezbollah conserve les Finances, avec l’approbation du Premier ministre désigné qui avait fini par céder à la pression des deux partis chiites. Tous ces nœuds, ainsi que la composition de la future équipe, devraient être discutés lors d’un entretien entre MM. Aoun et Hariri. Ce dernier pourrait se rendre à Baabda dans les prochains jours, croit-on savoir dans certains milieux politiques.


Paris semble avoir estimé qu’il était temps de secouer à nouveau les responsables libanais pour que la prochaine équipe ministérielle soit formée dans les plus brefs délais. Pour ce faire, la France a dépêché à Beyrouth Patrick Durel, conseiller du président français, Emmanuel Macron, pour les affaires de l’Afrique et du Moyen-Orient, pour un déplacement de deux jours. La...

commentaires (11)

Hariri doit dégager!

Guy de Saint-Cyr

14 h 49, le 12 novembre 2020

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Commentaires (11)

  • Hariri doit dégager!

    Guy de Saint-Cyr

    14 h 49, le 12 novembre 2020

  • Une révolution , une guerre civile pour en finir de ces Ali Baba

    Eleni Caridopoulou

    13 h 42, le 12 novembre 2020

  • Un président qui ne sait faire que du blocage,soutenu par des alliés, et une alliance destructrice. On aura vu et vécu tous les malheurs possibles avant que ce mandat ne finisse.

    Esber

    12 h 11, le 12 novembre 2020

  • Il est temps que le président Macron comprenne que presque tous les politiciens du Liban sont des incompétents, des menteurs, des corrompus et des traîtres à la nation en s’inféodant à des pays étrangers tels que l’Iran ou l’Arabie ou les USA

    Lecteur excédé par la censure

    12 h 02, le 12 novembre 2020

  • UN PAYS MALADE QUI AGONISE COMME SON PRÉSIDENT. LES VAUTOURS AGITÉS, RODENT TRÉS PROCHE...

    Gebran Eid

    11 h 47, le 12 novembre 2020

  • Dans n'importe quel pays du monde, quand une équipe a échoué et mené le pays à la banqueroute, elle est remplacée par une autre pour mener le redressement.... sauf.... au Liban.

    Bachir Karim

    10 h 57, le 12 novembre 2020

  • Quand on était gosses, les fillettes jouaient à un jeu dont j'ai oublié les règles, sauf qu'elles accompagnaient ce jeu d'une comptine qui allait ainsi: "Rond, rond, macaron, allez diner à la maison...." Eh bien, nos politiciens jouent à peu près le même jeu, et leur comptine serait: "rond rond monsieur Macron, vos émissaires viennent et s'en vont, ne vous fatiguez pas messieurs, il n'en sortira rien de bon!"

    Georges MELKI

    09 h 49, le 12 novembre 2020

  • si le peuple ne fait confiance a aucun d'eux, si aucun d'eux n'a confiance en l'autre, si leur cervelle est debile et donc inutile, que faire pour nous en sortir ? un recours collectif qui verra la "justice" libanaise les accuser de haute trahison du peuple, de la constitution et de la nation.

    Gaby SIOUFI

    09 h 25, le 12 novembre 2020

  • "Le plan Macron, principalement axé sur la formation d’un cabinet de spécialistes INDEPENDANTS des protagonistes politiques", Ce plan est déjà à l'eau depuis la décision conjointe Hariri-Aoun de former un cabinet politique basé sur la traditionnelle méthode du partage du gâteau.

    Yves Prevost

    07 h 45, le 12 novembre 2020

  • What are u waiting for u criminals

    Robert Moumdjian

    03 h 43, le 12 novembre 2020

  • BASSIL SAIT TRES BIEN QUE BERRY NE PEUT PLUS ANNULER SA DEMANDE DU MINISTERE DES FINANCES DONC IL S'ACCROCHE A L'IDEE QUE LUI AUSSI PEUT CHOISIR SON MINISTERE DONC L'ENERGIE POUR LAISSER LE PAYS SANS ELECTRICITE ET LES DOLLARS DE LA CORRUPTION REMPLIR LES COFFRES DU CPL BERRY DEVRAIT AIDER CETTE FOIS CI HARRRI ET RENONCER A CE MINISTERE DES FINANCES POUR 6 MOIS QUITTE A METTRE UN SUNNITE DE SON CHOIX A CE POSTE POUR ENLEVER A BASSIL CE STRATAGEME LA VERITE Y A T IL ENCORE MEME UNE PERSONNE DEPUTE OU EX MINISTRE POUR COMPRENDRE QUE SANS SAUVER LE PAYS , L'ARMEE SE SAISIRA D'EUX ET LES LAISSERA POURRIR POUR DES ANNEES A ROUMIEH ET PAS ANS DES HOPITAUX DE LUXE CAR L'AIR CONDITIONNE S'ETAIT ARRETTE UNE NUIT DANS LA CHAMBRE OU SEJOURNAIT VOUS SAVEZ QUI RESPONSABLE AU PORT

    LA VERITE

    01 h 56, le 12 novembre 2020

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