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Politique - Gouvernement

Pourquoi cette bataille sur le nombre de ministres ?

Pourquoi cette bataille sur le nombre de ministres ?

Le Grand Sérail, siège de la présidence du Conseil, à Beyrouth. Photo REUTERS/Mohamed Azakir

Depuis le début des tractations sur la formation du gouvernement, le nombre de ministres est un enjeu crucial : le Premier ministre désigné Saad Hariri veut former un cabinet restreint de 18 ministres, tandis que le chef de l’État Michel Aoun plaidait pour 20 membres et que ses alliés allaient jusqu’à demander 24 ministres.

Au cœur de ce conflit, la question du tiers de blocage, qui a par le passé paralysé ou fait éclater de nombreux cabinets. En effet, l’article 69 de la Constitution dispose que le gouvernement est démissionnaire en cas de démission de plus du « tiers de ses membres ». C’est ce fameux tiers de blocage qui a été invoqué par le passé pour faire tomber le gouvernement, comme en 2011 quand les ministres du Courant patriotique libre, d’Amal et du Hezbollah avaient torpillé le cabinet de Saad Hariri en démissionnant, quand bien même ils ne détenaient pas la minorité de blocage, alors que le chef du gouvernement était réuni aux États-Unis avec le président Barack Obama. Leur démarche avait été rendue possible parce que le ministre chiite proche du président de l’époque Michel Sleiman, Adnane Sayyed Hassan, s’était joint à eux et avait présenté lui aussi sa démission.

Ce tiers de blocage (en fait un tiers plus un) est également essentiel car il peut bloquer, comme au cours des dernières années, des décisions essentielles du cabinet. Le gouvernement ne peut en effet adopter certaines décisions vitales qu’aux deux tiers de ses membres, comme par exemple une nouvelle loi électorale, les nominations aux postes de première catégorie ou la proclamation de l’état d’urgence. C’est pourquoi, explique un analyste politique, M. Hariri insiste pour un cabinet de 18 membres répartis en trois tiers : six pour le président Aoun et ses alliés, six pour le tandem chiite et ses alliés et six fidèles au chef du courant du Futur. De cette manière, aucun camp n’aurait le tiers plus un pour pouvoir bloquer les importantes décisions gouvernementales. Si au contraire un cabinet de 20 ministres est formé, une partie détiendra mathématiquement le tiers de blocage.

La taille du gouvernement, dont les membres doivent être répartis à égalité entre chrétiens et musulmans, décide également du nombre de postes qu’auront les différentes communautés : dans le cas d’un cabinet de 18 membres, neuf d’entre eux seront chrétiens (quatre maronites, trois grecs-orthodoxes, un grec-catholique et un arménien) et neuf musulmans (quatre sunnites, quatre chiites et un druze). Si le gouvernement compte 20 membres, il faudra ajouter un catholique et un druze, ce qui explique la demande de Talal Arslane d’être représenté au sein du cabinet aux côtés du ministre nommé par son rival Walid Joumblatt.

Depuis le début des tractations sur la formation du gouvernement, le nombre de ministres est un enjeu crucial : le Premier ministre désigné Saad Hariri veut former un cabinet restreint de 18 ministres, tandis que le chef de l’État Michel Aoun plaidait pour 20 membres et que ses alliés allaient jusqu’à demander 24 ministres.Au cœur de ce conflit, la question du tiers de blocage,...

commentaires (4)

Staline aurait dit: Arslan, combien de division?

Shou fi

19 h 33, le 04 novembre 2020

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Commentaires (4)

  • Staline aurait dit: Arslan, combien de division?

    Shou fi

    19 h 33, le 04 novembre 2020

  • Magouille et marchands de tapis jusqu'au bout. Incurables.

    Citoyen

    13 h 45, le 04 novembre 2020

  • Rien

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 37, le 04 novembre 2020

  • 18, 20 ou 24 ministres, rien de bon ne sortira de ce gouvernement! Le problème du Liban est ailleurs...Tout le monde le sait, mais personne n'ose en parler, car, comme toujours, la raison du plus fort etc.

    Georges MELKI

    09 h 25, le 04 novembre 2020

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