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Politique - Gouvernement

Aoun et Hariri s’efforcent de reprendre les tractations en main

Le Premier ministre s’est rendu hier à Baabda pour la première fois depuis le 28 octobre.

Aoun et Hariri s’efforcent de reprendre les tractations en main

Michel Aoun et Saad Hariri à Baabda, le 24 octobre dernier. Photo Dalati et Nohra

Contre toute attente alors qu’un climat pessimiste régnait dimanche, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, s’est rendu hier à Baabda pour rencontrer le président de la République, Michel Aoun, pour la première fois depuis leur dernière réunion, loin des feux de la rampe, le 28 octobre dernier.

Conformément à la discrétion observée tant par le président de la République que par le Premier ministre désigné depuis le début des tractations pour la formation du gouvernement, le bureau de presse de Baabda n’a publié aucun communiqué officiel. Mais dans le cadre des informations annoncées discrètement dans les médias en soirée, il était indiqué que MM. Aoun et Hariri ont examiné le dossier des tractations gouvernementales « dans une atmosphère positive ».

L’entretien d’hier est intervenu à l’heure où certains milieux politiques s’attendaient à ce que le gouvernement voit le jour avant la très attendue présidentielle américaine, prévue cette nuit (heure de Beyrouth). D’autres estiment même que Saad Hariri pourrait se rendre aujourd’hui ou demain à Baabda, pour une réunion « décisive » selon notre correspondant Mounir Rabih. Ces spéculations, les proches de la Maison du Centre préfèrent les éviter. Ils se contentent de limiter la réunion d’hier à sa stricte dimension liée au devoir du Premier ministre désigné de se concerter avec le chef de l’État au sujet de la formation du cabinet.

Escalade joumblattiste

Le tout dernier entretien en date entre Aoun-Hariri est néanmoins à aborder sous un autre angle. La réunion a constitué une parfaite occasion pour MM. Aoun et Hariri de s’affirmer comme les deux piliers du processus gouvernemental. Ils traduisaient ainsi par les actes les propos d’un communiqué publié dans la matinée par le bureau de presse de la présidence dans lequel la présidence affirmait qu’aucune tierce partie n’est impliquée dans les tractations.

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Michel Aoun et Saad Hariri réagissaient aussi aux informations rapportées hier par certains médias locaux, selon lesquels le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, se serait réuni récemment avec le chef de l’État et aurait opté pour une escalade politique. Il se serait opposé à ce que le principe de la rotation des postes soit appliqué à tous les ministères régaliens, à l’exception des Finances, revendiquées par le binôme chiite. Des demandes auxquelles s’ajoute naturellement l’appel du CPL à ce que le gouvernement Hariri soit élargi, contrairement à la volonté de Saad Hariri, pour y inclure ses alliés, notamment le chef du Parti démocratique libanais, Talal Arslane, dans le cadre de la confrontation politique avec Walid Joumblatt. Mais ce dernier semble être passé, lui aussi, à l’escalade. Après avoir facilité la mission de M. Hariri, dans un premier temps, un proche de Moukhtara confie à L’Orient-Le Jour qu’à la faveur de la logique de critères unifiés, le PSP désire obtenir les deux sièges druzes dans une formule de 20. « Pourquoi permettre à tous les principaux représentants des communautés de prendre part au cabinet, sauf dans le cas druze ? », s’interroge ce proche de M. Joumblatt.

Pour en revenir aux partis chrétiens, Gebran Bassil a naturellement démenti les accusations lancées contre lui. Il n’a pour autant pas calmé les appréhensions de son principal rival, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, ferme opposant à la logique de partage du gâteau guidant les négociations. Dans la continuité de ses violentes diatribes contre le binôme chiite et le courant aouniste, M. Geagea a écrit sur son compte Twitter : « Tant que la troïka au pouvoir est en place, il n’y aura pas d’espoir de sauvetage. »

Tous ces obstacles, Saad Hariri doit les surmonter, sachant qu’il a déjà fait des concessions, permettant implicitement à tous les protagonistes de plaider pour leurs quotes-parts ministérielles. C’est surtout le cas des druzes et des grecs-catholiques. Hier, le Rassemblement grec-catholique et le Conseil grec-catholique ont publié un communiqué dans lequel ils ont emboîté le pas au patriarche Youssef Absi. Dimanche, ce dernier avait plaidé pour une représentation juste de la communauté au sein de l’équipe ministérielle.

Répartition des portefeuilles

Pour le moment, notre correspondante Hoda Chédid indique que le principe d’un cabinet de 18 ministres est acquis. Et les contacts en cours s’articulent autour de la répartition des portefeuilles, notamment l’Énergie, la Santé et les Travaux publics. Selon notre correspondante, le Hezbollah insiste pour obtenir la Santé à l’heure où le chef des Marada, Sleimane Frangié, désire conserver le juteux portefeuille des Travaux publics. Des obstacles qui pourraient être franchis grâce à une médiation du président de la Chambre, Nabih Berry. Gebran Bassil pourrait plaider pour conserver l’Énergie, alors que Saad Hariri garderait les Télécoms.

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Pour ce qui est des ministères régaliens, ils devraient être répartis comme suit : les Finances à un chiite, la Défense à un grec-orthodoxe, l’Intérieur à un maronite et les Affaires étrangères à un sunnite.

Contre toute attente alors qu’un climat pessimiste régnait dimanche, le Premier ministre désigné, Saad Hariri, s’est rendu hier à Baabda pour rencontrer le président de la République, Michel Aoun, pour la première fois depuis leur dernière réunion, loin des feux de la rampe, le 28 octobre dernier. Conformément à la discrétion observée tant par le président de la République que...

commentaires (9)

Il y a le peuple qui agonise, et il y a les voyous du pays qui trinquent, sourds et insouciants. Pathétique.

Citoyen

22 h 38, le 03 novembre 2020

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Commentaires (9)

  • Il y a le peuple qui agonise, et il y a les voyous du pays qui trinquent, sourds et insouciants. Pathétique.

    Citoyen

    22 h 38, le 03 novembre 2020

  • Q'attend le general Joseph Aoun pour foutre tous ces hypocrites en prison? SAVEZ VOUS MR LE GENERAL JOSEPH AOUN QUE NE PAS VENIR A L'AIDE D'UN PAYS FACE A LA CORRUPTION DE SES DIRIGEANTS EST UN CRIME CONTRE LE PAYS ET SI UNE JUSTICE EXISTAIT ENCORE VOUS SERIEZ PASSIBLE COMME EUX DE CRIMES CONTRE L'ETAT POUR NON ASSISTANCE A PERSONNE EN DANGER LA VERITE QU'ATTENDEZ VOUS POUR AGIR? QUE VOS SOLDATS RECOIVENT UN SALAIRE DE 10 DOLLARS PAR MOIS ET SE REVOLTENT EUX?

    LA VERITE

    17 h 31, le 03 novembre 2020

  • Pathétique et très triste... Comment va-t-on faire pour se débarrasser de cette oligarchie mafieuse?!

    Hanna Philipe

    14 h 21, le 03 novembre 2020

  • Je te dupe, tu me dupes ils se dupent. Et la mascarade continue sans honte ni honneur aucun. D’une intelligence débordante ils se noient dans leurs propres farces.

    Sissi zayyat

    13 h 51, le 03 novembre 2020

  • Il y a encore quelqu'un qui écoute ces disques rayés et qui suit ces sketch éculés? Moi j'ai même pas lu, le titre suffit.

    Christine KHALIL

    09 h 35, le 03 novembre 2020

  • Si vous aviez au moins la décence de ne pas étaler votre cupidité devant l’opinion publique, mais non vous n’avez aucun amour propre ni aucune dignité. Comme l’a dit un vrai Président : j’ai honte pour nos dirigeants ... Il semble que personne ne leur a dit qu’il n’y a plus rien à voler !!!

    Lecteur excédé par la censure

    09 h 34, le 03 novembre 2020

  • "Aoun et Hariri s'efforcent de reprendre les tractations en main..." Donc, ces tractations étaient entre les mains de tous...sauf les leurs ??? Et des mains...il y en a chez nous : des vendues à l'étranger, au dieu dollar, au zaïm du coin, à des ambitions obsessionnelles...Bref, des mains qui sont tout sauf patriotiques !!! - Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 31, le 03 novembre 2020

  • ON A UN GÉNIE COMME HARIRI QUI DIRIGE LE GOUVERNEMENT SANS ARRÊT. ON A LE GRAND AYOUB AUSSI QUI DIRIGE L'UNIVERSITÉ LIBANAISE AUSSI. ON A LA TÊTE PENSANTE COMME RAÏ QUI NOUS CONSEILLE TOUS LES DIMANCHES ET SURTOUT AOUN UN PRÉSIDENT TRÈS FORT À LA CHURCHILL ET ON N'EST PAS CONTENT ! MERDE ALORS

    Gebran Eid

    07 h 54, le 03 novembre 2020

  • Bon appétit messieurs!

    Yves Prevost

    06 h 50, le 03 novembre 2020

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