Le Premier ministre libanais désigné Saad Hariri, qui a effectué vendredi des concertations avec les groupes parlementaires, s'est rendu cet après-midi au palais présidentiel de Baabda pour informer le chef de l'État Michel Aoun des résultats des entretiens qu'il a tenus hier.
"L'atmosphère est positive", s'est contenté de déclarer M. Hariri après avoir été reçu par le chef de l'État. Il n'a pas souhaité répondre aux questions des journalistes présents.
A l'issue de ces entretiens avec les différents groupes parlementaires, Saad Hariri a annoncé vendredi qu'il allait former un cabinet d'experts en vertu de la feuille de route française, annoncée le 1er septembre à Beyrouth par le président français Emmanuel Macron, pour tenter de sortir le Liban de sa grave crise économique et sociale.
Le palais présidentiel a de son côté publié un communiqué dans lequel il a souligné que MM. Aoun et Hariri ont discuté de "la situation générale et des développements relatifs au dossier gouvernemental". Interrogées par notre correspondante Hoda Chédid, des sources à Baabda n'ont pas souhaité révéler la teneur de l'entretien entre les deux hommes.
Peu avant la réunion, des sources informées citées par notre correspondante avaient affirmé qu'à l'issue de leur réunion, le président Aoun et le Premier ministre désigné devraient en principe avoir tranché la question du nombre de ministres et la répartition des portefeuilles. Ces sources affirment également que "tout le monde est d'accord sur le fait que les ministres doivent être des experts non-partisans". "Si ce climat positif se poursuit, le gouvernement pourra être formé dans les prochains jours", concluent ces sources, qui soulignent que "la seule demande du chef de l'État, est l'adoption de critères unifiés dans le choix des ministres et la répartition des portefeuilles".
Saad Hariri, qui a déjà dirigé trois gouvernements, avait été poussé à la démission le 29 octobre 2019 par un mouvement de contestation inédit, lancé le 17 octobre de la même année. Les protestataires réclamaient le départ d'une classe politique inchangée depuis des décennies, accusée d'incompétence et de corruption. Le gouvernement dirigé par Hassane Diab qui avait pris la suite avait démissionné six jours après la double explosion du 4 août au port. Moustapha Adib avait été désigné Premier ministre pour lui succéder, mais il s'était finalement récusé fin septembre, sans avoir pu former de gouvernement.
commentaires (8)
Atmosphère, atmosphère est ce que j'ai une gueule d'atmosphère, disait une réplique célèbre ... Ce n'est pas un gouvernement qui va naître mais une association de malfaiteurs déguisés en personnes honnêtes.
Zeidan
10 h 59, le 25 octobre 2020