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Société - Coronavirus au Liban

"Il faut décréter l'état d'urgence sanitaire" : un bilan quotidien toujours élevé

Près de 1 370 cas en 24h et huit décès, selon le dernier bilan des autorités.

Un membre du personnel médical libanais dans un laboratoire d'analyses sur le Covid-19, le 1er octobre 2020 à l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth. Photo REUTERS/Issam Abdallah

Alors que la propagation du coronavirus au Liban ne connaît aucun ralentissement et que les hôpitaux du pays sont dans un "état catastrophique" malgré un deuxième bouclage de localités, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a appelé vendredi à décréter l'état d'urgence sanitaire dans le pays. Quelques heures plus tard, un bilan, toujours aussi lourd, est sorti : 1.368 nouveaux cas de contamination au Covid-19 en 24 heures (dont 60 en provenance de l'étranger), selon le bilan du ministère de la Santé, et huit décès supplémentaires. Le nombre de cas cumulés depuis l'apparition de la pandémie au Liban en février s'élève donc désormais à 59.881, dont 509 décès. Au total, 26.468 patients se sont rétablis, alors que 627 personnes sont encore hospitalisées, dont 201 en soins intensifs.

"Etat d'urgence sanitaire"
"Nous nous dirigeons vers un scénario pire que celui de l'Italie et il faut décréter l'état d'urgence sanitaire dans le pays", a averti M. Araji, dans des propos accordés à la chaîne LBCI. Le député a déjà tiré la sonnette d'alarme à plusieurs reprises sur ce plan, mettant en garde contre un scénario à l'italienne ou à l'espagnole au Liban, en référence aux taux de mortalité élevés et aux hôpitaux débordés dans ces deux pays, lors du premier pic de la pandémie en mars-avril.

Pour sa part, le docteur Firas Abiad, directeur de l'hôpital gouvernemental Rafic Hariri de Beyrouth qui est en première ligne dans la lutte contre le coronavirus, a rappelé que "le nombre de contaminations au Covid-19 continue d'augmenter, alors que le nombre de tests de dépistage est en baisse". Le médecin a toutefois fait part d'une note d'optimisme. "Le nombre de lits disponibles dans les unités de soins intensifs est à la hausse, ce qui repoussera l'échéance d'une crise des hôpitaux, mais cela ne mènera pas à une baisse des contaminations communautaires". Firas Abiad a toutefois souligné que "le nombre de lits en soins intensifs n'est pas réparti de manière égale entre les régions". Il s'est également interrogé sur le fait de savoir si cette augmentation se traduira par une réduction du nombre de décès de patients atteints du coronavirus. "(...) Cette année nous a apporté son lot de pertes. Nous devons faire mieux", a-t-il imploré.

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Les hôpitaux sont dans une situation « catastrophique »

Dimanche, le ministère de l'Intérieur avait ordonné le bouclage total, à partir du 12 octobre et jusqu'au 19 octobre, de 169 localités, dont environ 80 étaient déjà confinées en vertu d'une précédente décision ministérielle. Mais le ministère a modifié cette liste, rouvrant sept localités, et bouclant deux autres supplémentaires. Les habitants de ces localités sont appelés à rester chez eux, à ne pas circuler ou se mêler à d'autres personnes et à porter le masque lorsqu'ils sont obligés de sortir. Toutes les institutions publiques et sociétés privées de ces villes et villages doivent fermer leurs portes durant cette période. Tous les événements sociaux, fêtes et rassemblements sont interdits. Les autorités civiles coordonneront avec les autorités religieuses afin d'annuler les cérémonies et autres événements religieux. Le ministre sortant de l'Intérieur, Mohammad Fahmi, a rappelé qu'aucun président de conseil municipal n'est habilité à émettre des décisions contraires à celles du ministère, à la suite de plusieurs critiques lancées contre lui par des élus locaux.

Sur le plan national, le couvre-feu quotidien de 1h à 6h est maintenu, hormis pour les voyageurs allant ou venant de l'aéroport de Beyrouth. Les bars, boîtes de nuit et parcs d'attraction sont fermés "jusqu'à nouvel ordre" sur l'ensemble du territoire. Quant aux écoles, elles ont rouvert leurs portes le 12 octobre pour le premier jour de la rentrée des classes de troisième, première et terminale. Mais seuls les établissements situés dans les localités non bouclées sont autorisés à ouvrir, ce qui fait craindre un taux élevé d'absentéisme.

La pandémie de coronavirus est venue accentuer la pire crise économique et financière que traverse le Liban dans son histoire moderne. Celle-ci touche aussi bien le secteur de la santé, que l'ensemble des secteurs économiques.

Alors que la propagation du coronavirus au Liban ne connaît aucun ralentissement et que les hôpitaux du pays sont dans un "état catastrophique" malgré un deuxième bouclage de localités, le président de la commission parlementaire de la Santé, Assem Araji, a appelé vendredi à décréter l'état d'urgence sanitaire dans le pays. Quelques heures plus tard, un bilan, toujours aussi lourd,...

commentaires (1)

En se déplaçant dans les rues de Beyrouth comme ailleurs , on continue de voir des insouciants qui se baladent sans masque, souvent des jeunes, et ceux-là, constituent le vecteur le plus nocif de la maladie, car s'il est vrai que le virus, rarement les tue , il est vrai aussi que eux, par leur menfichisme, causent la mort aux autres plus fragiles et plus âgés. Sans punition, notamment des amendes, et sans contrôle continue sur les routes, par les services de sécurité, on dépassera tous les scénarios imaginables. Quand à la proposition du député pour décréter l"urgence sanitaire ", c'est un cliché sans signification lancé pour se déculpabiliser.

Esber

20 h 59, le 16 octobre 2020

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Commentaires (1)

  • En se déplaçant dans les rues de Beyrouth comme ailleurs , on continue de voir des insouciants qui se baladent sans masque, souvent des jeunes, et ceux-là, constituent le vecteur le plus nocif de la maladie, car s'il est vrai que le virus, rarement les tue , il est vrai aussi que eux, par leur menfichisme, causent la mort aux autres plus fragiles et plus âgés. Sans punition, notamment des amendes, et sans contrôle continue sur les routes, par les services de sécurité, on dépassera tous les scénarios imaginables. Quand à la proposition du député pour décréter l"urgence sanitaire ", c'est un cliché sans signification lancé pour se déculpabiliser.

    Esber

    20 h 59, le 16 octobre 2020

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