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Société - Double explosion du port

Classé bâtiment historique, l’ancien archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth a été ravagé par l’explosion du 4 août

Levée de fonds pour reconstruire l’hôpital Saint-Georges, les églises, les écoles, les centres d’accueil et les habitations de paroissiens de la communauté.

Classé bâtiment historique, l’ancien archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth a été ravagé par l’explosion du 4 août

L’archevêché grec-orthodoxe historique, ravagé par l’explosion. Photo Patricia Khoder

Pendant tous les épisodes de la guerre du Liban qui ont lourdement touché Achrafieh, l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, avec ses murs et ses plafonds merveilleusement dorés et peints, est resté debout. Et a continué de se développer. Ainsi, l’année dernière était inauguré sur le même terrain, par l’archevêque de Beyrouth Élias Audi, un nouvel archevêché. Tout a malheureusement été saccagé le 4 août dernier.

Les murs du vieil archevêché ont été soufflés, les cadres de ses fenêtres, les vieux volets en bois de cèdre turc, les tuiles rouges et la charpente en bois ont été arrachés par le souffle de l’explosion au port de Beyrouth. De larges pans du plafond en plâtre peint ont volé en éclats. Le bel édifice est devenu un amas de ruines. Le bâtiment du nouvel archevêché n’a pas été épargné : les dégâts y sont aussi très lourds, avec notamment des fenêtres et des portes arrachées.

« Nous avons pu sauver quelques vieux meubles de l’archevêché qui est un bâtiment classé. L’édifice sera bâché avant les premières pluies », explique Hélène Andrea, responsable de la communication de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth.

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Faisant face au musée Sursock, le bâtiment est le premier à avoir été construit dans le quartier, bien avant les diverses villas appartenant notamment aux Sursock. C’était en 1862, et l’évêque grec-orthodoxe de Beyrouth et du Mont-Liban avait décidé de se faire construire une maison hors de la ville. Il avait choisi une colline faisant face au port. La paroisse de Beyrouth se trouvait à l’époque dans l’actuelle cathédrale grecque-orthodoxe Saint-Georges du centre-ville.

Peu après 1860, les secteurs situés hors les murs de Beyrouth, notamment sur les collines d’Achrafieh, ont commencé à se développer pour accueillir des réfugiés ayant fui les massacres de la Montagne.

« De résidence de l’archevêque, le bâtiment est devenu archevêché en 1909 », rapporte dans un article l’architecte Gabriel Andrea. De 1862 jusqu’au début du XXe siècle, le bâtiment face au port est agrandi à plusieurs reprises dans les normes de l’architecture typique beyrouthine et libanaise, à savoir l’utilisation de la pierre sablonneuse propre à la capitale, blanchie à la chaux, les arcades « mandaloun », les poutres et les structures en bois surmontées de tuiles rouges.

Les débris jonchent le sol en attendant l’expertise nécessaire à la restauration. Photo Patricia Khoder

Une affaire de mois… si les fonds sont assurés

Les pertes de l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth dues à la double explosion au port se chiffrent à plusieurs dizaines de millions de dollars. La plus importante est certes celle de l’hôpital Saint-Georges, entièrement soufflé par l’explosion.

« Nous avons classé la reconstruction par ordre de priorité. Le plus important est de parer à l’éducation et à la santé, donc l’hôpital Saint-Georges et nos écoles. Nous avons cinq établissements scolaires à Beyrouth et les cinq ont été touchés, surtout l’école des Trois Docteurs construite en 1835 et l’école de l’Annonciation qui fait face à l’Hôpital orthodoxe », note Mme Andrea. Les trois autres écoles ont également été très touchées par l’explosion, à savoir Zahret al-Ihsan, l’école Notre- Dame à côté de l’église de la Dormition à la rue Makhoul et l’école Saint-Élie à l’Unesco. Dans ces deux dernières écoles, 95 % des élèves sont des non-chrétiens.

Rares sont les églises orthodoxes qui sont restées intactes à Beyrouth après la double explosion du port. Saint-Nicolas, Mar Mitr, Saint-Georges (mitoyenne de l’Hôpital orthodoxe) et la cathédrale Saint-Georges du centre-ville, dont la restauration a pris des années après la guerre du Liban, ont été lourdement touchées, avec des iconostases, des fresques et des icônes à restaurer. Comme la plupart des autres églises orthodoxes de la ville, moins touchées par l’explosion, elles ont aussi perdu leurs vitraux.

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Situé sur la colline surplombant l’église et le cimetière de Mar Mitr, le centre de jour accueillant des personnes du troisième âge, « Vieillir avec plaisir », a également été soufflé par l’explosion.

Il reste aussi les bâtiments qui appartiennent à l’archevêché dans divers quartiers de la ville, notamment à Gemmayzé, Jeïtaoui et Rmeil, ainsi que les locaux qui abritaient les bureaux de la faculté de médecine de l’Université de Balamand et l’ancien bâtiment, lui aussi historique, de l’hôpital Saint-Georges.

« Les habitations de 419 familles de nos paroissiens ont été touchées. 130 d’entre elles sont entièrement détruites », note Mme Andrea.

« L’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth lève actuellement des fonds pour pouvoir entamer la reconstruction. Cela se fait à travers l’Association Saint-Porphyrios, qui est en fait le bras droit de l’archevêché », souligne de son côté l’ancien vice-Premier ministre et ministre de la Santé Ghassan Hasbani, qui est également président de l’assocition. « Certains ont commencé à donner et tous les dons pour reconstruire Beyrouth sont les bienvenus », ajoute-t-il notant que si l’archevêché arrive à collecter les fonds nécessaires, la restauration nécessitera des mois et non des années.

Pour plus d’informations, consulter le site web de l’association : www.saintporphyrios.org

Pendant tous les épisodes de la guerre du Liban qui ont lourdement touché Achrafieh, l’archevêché grec-orthodoxe de Beyrouth, avec ses murs et ses plafonds merveilleusement dorés et peints, est resté debout. Et a continué de se développer. Ainsi, l’année dernière était inauguré sur le même terrain, par l’archevêque de Beyrouth Élias Audi, un nouvel archevêché. Tout a...

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LES CHRETIENS ONT SOUFFERT DES CONSEQUENCES DE L,EXPLOSION DU NITRATE DES MERCENAIRES. ETAIT-CE A DESSEIN ?

LA LIBRE EXPRESSION

06 h 41, le 12 octobre 2020

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Commentaires (1)

  • LES CHRETIENS ONT SOUFFERT DES CONSEQUENCES DE L,EXPLOSION DU NITRATE DES MERCENAIRES. ETAIT-CE A DESSEIN ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    06 h 41, le 12 octobre 2020

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