L'armée libanaise a été envoyée en renfort mercredi dans la région de Baalbeck-Hermel, selon le mohafez de la région, après un meurtre par vengeance commis par un clan chiite contre un autre, dimanche, et la circulation sur les réseaux sociaux de vidéos de membres de ces familles lourdement armés, qui ont provoqué un véritable tollé.
Selon des habitants de Baalbeck, des membres du clan Jaafar, arrivés à bord de voitures tout-terrain, ont abattu dimanche, en plein jour, un membre du clan Chamas dans son magasin à Baalbeck, en raison d’une ancienne vendetta qui remonte à plus de deux ans. Après le crime, ces hommes armés sont revenus, sans être inquiétés le moindre du monde, au quartier Charawné, fief de leur clan, où ils ont "célébré" par des tirs d’armes lourdes et moyennes leur vengeance. En 2017, deux membres du clan Chamas avaient en effet tué un membre de la famille Jaafar, et des informations ont circulé selon lesquelles la libération des meurtriers serait proche.
Depuis le meurtre de dimanche, des vidéos circulent largement sur les réseaux sociaux montrant des hommes nombreux et lourdement armés, certains à côtés de véhicules équipés de mitrailleuses. Ces images montrent a priori des membres des deux clans, Jaafar et Chamas.
إنتشار مسلح لعشيرة أل شمص في بعلبك
— Mahmoud s awali (@Planet12002) October 7, 2020
بالأسلحة المتوسطة والثقيلة
وانسحاب القوى الأمنية من المنطقة( بس هيك) pic.twitter.com/kiGJd6SPjd
Selon des informations circulant sur les réseaux sociaux, des dizaines d'hommes armés ont de plus dressé dans la matinée de mercredi des barrages dans la région de Baalbeck, notamment sur la route de Boudai et ses environs. Ils ont également demandé à voir les cartes d'identité des passants et fouillé certaines voitures. Des internautes s'interrogeaient ainsi sur l'absence notable de l'Etat et de ses services de sécurité.
دولة الدستور والقانون فوق الجميع#الدولة_القوية pic.twitter.com/8FoBiTqthf
— Layal Alekhtiar - ليال الاختيار (@layal_alekhtiar) October 7, 2020
Dans une autre vidéo, l'on peut voir des hommes encagoulés circuler armés, à pied ou à bord de véhicules. Certains portent des t-shirts noirs et des gilets et sont munis de lances-roquettes et de fusils d'assaut.
وينية الدولة وهيبتها من هذا الفلتان الأمني في #بعلبك #لبنان pic.twitter.com/vsEe3yrhKp
— Fatima Eid (@Fatima_Eid9) October 7, 2020
Sur une autre photo largement partagée, on peut voir que les individus armés utilisent un pick-up estampillé du logo d'Electricité du Liban, la compagnie qui gère le réseau électrique du pays, ce qui a soulevé de nombreuses questions sur les circonstances dans lesquelles ces miliciens ont pu se procurer ce véhicule.
"Extrêmement dangereux"
Le mohafez de la région de Baalbeck-Hermel, Bachir Khodr, a tiré la sonnette d'alarme mercredi soir. "Ce qui se passe est extrêmement dangereux pour la région de Baalbek-Hermel et ses habitants", a-t-il dénoncé sur son compte Twitter. "Nous comptons sur l'armée libanaise, qui a envoyé ses renforts aujourd'hui dans la région, et se déploie en ce moment pour faire ce qu'il faut afin d'empêcher la sédition, imposer la sécurité et arrêter les hors-la-loi", a-t-il ajouté.
ان ما يحصل في بعلبك خطير للغاية ومسيء لبعلبك الهرمل ولأهلها، رهاننا على الجيش اللبناني الذي أرسل تعزيزاته اليوم الى المنطقة، ويقوم بالإنتشار في هذه الأثناء للقيام بكل ما يلزم لسحب فتيل الفتنة وبسط الأمن وتوقيف الخارجين عن القانون.
— Bachir Khodr (@BachirKhodr) October 7, 2020
En soirée, des véhicules de l’armée circulaient dans la ville, selon des témoins.
Plusieurs clans chiites sévissent dans la région de Baableck. Ils sont connus pour être plus ou moins lourdement armés et font souvent la une des infos dans des affaires de vols de véhicules, de crimes, ou de trafics en tout genre. Parmi ces principaux clans, on retrouve les familles Jaafar, Chamas, ou encore Zeaïter. Le site d'information Al-Modon rappelle que si le clan Jaafar est connu pour ses pratiques violentes, celui de Chamas était jusque-là réputé pour être plus pacifiste, jusqu'à ce que ces images circulent.
Tout le monde connaît le parti qui non seulement contrôle la région mais dont la région est historiquement la première où il a été implanté (importé depuis Téhéran via Damas). Tout le monde sait que les ressources que ces tribus de voyous volent aux citoyens libanais vont au même endroit que le mazout et les dollars trafiqués: pour soigner l'ennemi assadien homme malade chronique du Moyen Orient en ce début de XXIème siècle. Il est temps de manifester haut et fort contre ce que le parti de l'Imposture et de la dissimulation veut cacher aux Libanais.
08 h 20, le 08 octobre 2020