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Politique - Formation du gouvernement

Le tandem chiite ne lâche rien

Adib demain à Baabda pour communiquer au président les résultats de ses contacts avec Amal et le Hezbollah.

Le tandem chiite ne lâche rien

Le président du Parlement et chef du mouvement Amal, Nabih Berry (d) et le Premier ministre désigné, Moustapaha Adib, le 2 septembre à Aïn el-Tiné. Photo Hassan Ibrahim/Parlement libanais

Le tandem Hezbollah-Amal a réitéré jeudi ses demandes concernant la nomination des ministres issus de la communauté chiite, dont notamment celui à qui sera attribué le portefeuille des Finances. Les deux formations ont exprimé cette position lors d'un entretien avec le Premier ministre désigné, Moustapha Adib, alors que l'ex-Premier ministre sunnite, Saad Hariri, avait ouvert une brèche en proposant que M. Adib choisisse lui-même une personnalité chiite indépendante aux Finances, afin de trouver une issue à la crise.

Les responsables politiques tardent à se mettre d'accord sur la formation d'un nouveau gouvernement malgré la promesse faite le 1er septembre au président français Emmanuel Macron de régler cette question en 15 jours. Le processus piétine en raison de divergences sur l'attribution de portefeuilles ministériels. Le principal obstacle vient du Hezbollah et de son allié Amal, dirigé par le chef du Parlement Nabih Berry, qui réclament les Finances, une demande rejetée en bloc par leurs détracteurs, dont l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri, qui défendent le principe de rotation des portefeuilles. Ce dernier a toutefois fait volte-face mardi et propose désormais que le Premier ministre désigné choisisse lui-même une personnalité chiite indépendante aux Finances afin de débloquer le processus. Citées par notre correspondante Hoda Chédid, des sources informées rappellent que le projet de solution présenté par le chef du Futur n’est autre que l’initiative qu’Emmanuel Macron avait proposée auparavant. Elles excluent donc que le tandem chiite accorde à M. Hariri ce qu’il avait refusé au président français, et par là même une évolution du processus ministériel. Un proche du président de la Chambre, contacté par L’OLJ, est allé même plus loin : "Le gouvernement est un tout. Il nous faut donc savoir qui seront les autres ministres (chiites) et qui les nommera... ", a-t-il dit.

Adib demain à Baabda
Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, Ali Hassan Khalil, le principal conseiller politique de M. Berry, et Hussein Khalil, le bras droit du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ont en effet à nouveau exprimé, lors de leur entretien de moins d'une heure avec M. Adib, leur volonté de garder la main sur la nomination de tous les ministres chiites. Ainsi, selon notre correspondant, les discussions entre les deux parties se sont limitées au mécanisme de nomination des trois ministres chiites au sein du cabinet, mais aucune liste de ministrables n'a été présentée par le tandem. Selon Mounir Roubih, les formations chiites estiment que leur droit à nommer leurs ministres relève de la "garantie" que le prochain gouvernement ne sera pas celui de la "confrontation" avec le Hezbollah sur le plan international, laissant entendre qu'elles pourraient réclamer dans ce contexte le tiers de blocage, un sujet qui a été ainsi mis indirectement sur la table. Le tandem chiite a également souligné la nécessité d'impliquer toutes les parties dans les tractations afin que le cabinet obtienne après sa naissance la confiance du Parlement et ont insisté sur la participation du président Michel Aoun (à ces tractations) à qui reviendra la signature du décret de formation, ajoute Mounir Rabih. Enfin, le tandem a affirmé être dans l'état d'esprit de faciliter le processus de formation du gouvernement et s'est dit prêt à garder le contact avec le Premier ministre désigné. Ce dernier se rendra demain à Baabda pour communiquer au président les résultats de ses contacts.

Quelques heures avant cette réunion, le principal conseiller politique de M. Berry, Ali Hassan Khalil, avait déclaré que l'atmosphère était "positive", à l'issue d'un entretien d'une délégation du bloc parlementaire d'Amal avec le mufti de la République, Abdellatif Deriane, réaffirmant son attachement à l'initiative française.

Mercredi, M. Adib avait réitéré son attachement à la formation d'un gouvernement "de mission qui satisfasse tous les Libanais". Il a rappelé les "constantes" qu'il s'est engagé à respecter, à savoir "un gouvernement formé de spécialistes et de personnes compétentes, capables d'obtenir la confiance sur la scène interne et sur le plan arabe et international, car cela permettra au Liban de recevoir l'aide internationale nécessaire pour sauver l'économie du naufrage".

"Encore rien de concret"
Selon des sources informées citées jeudi par notre correspondante à Baabda Hoda Chédid, le président Aoun s'est dit prêt à "faciliter toute initiative" pouvant aboutir à la formation du nouveau gouvernement. Ces sources ont confirmé la discussion qui a eu lieu mercredi entre le chef de l'Etat et le Premier ministre désigné, lors de laquelle il a été question des derniers développements concernant le processus de formation du cabinet. Selon ces sources, M. Adib n'a pas présenté au président de mouture de gouvernement. "Lorsque cela sera fait, une discussion aura lieu" sur le fait de savoir si les contacts du PM désigné se limiteront ou non au tandem chiite. Selon ces sources, "l’atmosphère laisse entrevoir un règlement même s'il n'y a encore rien de concret". Toujours selon elles, "l'initiative de Saad Hariri, les réactions non négatives et l'accueil favorable des Français qui ont suivi ouvrent la porte à un nouveau délai au processus de formation" du gouvernement. Par ailleurs, ces sources rappellent que la participation du chef de l'Etat au processus de formation du cabinet est inscrit dans la Constitution. Mercredi, la présidence de la République avait publié un communiqué dans lequel elle avait rappelé "le rôle central" du chef de l’Etat dans la formation du cabinet et le choix des ministrables.

Saluant l'initiative "courageuse" de Saad Hariri, la France avait appelé mercredi la communauté internationale à exercer des "pressions fortes et convergentes" pour pousser à la formation d'un gouvernement au Liban et sortir le pays de la crise dans laquelle il est plongé. Dans ce contexte, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, a démenti jeudi que la France ait demandé à l'Iran de discuter du dossier libanais avec les Russes. "Je ne crois pas avoir parlé du Liban avec les Français depuis ma visite à Beyrouth (le 14 août dernier)", a déclaré M. Zarif selon des propos rapportés par les médias iraniens. Toutefois, selon notre correspondant Mounir Rabih, des discussions entre Paris et Téhéran ont bien eu lieu.

Le tandem Hezbollah-Amal a réitéré jeudi ses demandes concernant la nomination des ministres issus de la communauté chiite, dont notamment celui à qui sera attribué le portefeuille des Finances. Les deux formations ont exprimé cette position lors d'un entretien avec le Premier ministre désigné, Moustapha Adib, alors que l'ex-Premier ministre sunnite, Saad Hariri, avait ouvert une...
commentaires (18)

Franchement, ce tandem ne veut que la destruction du pays et son malheur, voir même son effacement au profit de la syrie et de l'iran. Qu'attendez vous de la part de telles personnes qui meme si vous mettez Khomeni comme ministre; ils ne vont pas accepter. Car leur but est que le pays s'enfonce encore et encore Alors moi je dis au 1er ministre Adib de former son cabinet et ne pas s'occuper de ce que veulent ce deux merdeux!!!

Assoun F

21 h 31, le 24 septembre 2020

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Commentaires (18)

  • Franchement, ce tandem ne veut que la destruction du pays et son malheur, voir même son effacement au profit de la syrie et de l'iran. Qu'attendez vous de la part de telles personnes qui meme si vous mettez Khomeni comme ministre; ils ne vont pas accepter. Car leur but est que le pays s'enfonce encore et encore Alors moi je dis au 1er ministre Adib de former son cabinet et ne pas s'occuper de ce que veulent ce deux merdeux!!!

    Assoun F

    21 h 31, le 24 septembre 2020

  • A part lâcher le Liban et son avenir...que peut ce tandem encore lâcher??!!

    Wlek Sanferlou

    21 h 28, le 24 septembre 2020

  • LE FAMEUX TANDEM BERRY/NASRALLAH EXIGE TOUJOURS LA NOMINATION DE SES MINISTRES CHÏTES, NOTAMMENT BIEN SÛR LE MINISTÈRE DES FINANCES. DONC ILS DEMANDENT CARREMENT À ADIB DE CHANGER SON RÔLE COMME PREMIER MINISTRE ET DEVENIR LEUR CONCIERGE. S'IL ACCEPTE DE BAISSER SON PANTALON, IL VA LE FAIRE AUSSI AVEC BASSIL ET BIEN SÛR AVEC SON EX-PATRON MIKATI ET HARIRI ET N'OUBLIONS SURTOUT PAS SLEIMAN FRANGIÉ 2 QUI VA RECLAMER COMME D'HABITUDE LE MINISTÈRE DES TAVAUX PUBLIQUE...ET LA MUSIQUE SE REPARTE....OUI OUI C'EST ÇA.....RESTEZ ENDORMIS LES LIBANAIS EN REGARDANT VOS CHEFS HEUREUX.

    Gebran Eid

    21 h 23, le 24 septembre 2020

  • Monsieur le Président de la République, vous qui vous êtes investi hier comme modérateur. imposez-vous donc!!! Aujourd'hui les chiites réclament LA décision et le tiers-blocage, et les sunnites, et les maronites, et patati et tralala... JUSQU'OÙ IRONS-NOUS? LE PEUPEL LIBANAIS NE PEUT-IL ESPÉRER UNE GOUVERNANCE HONNÊTE? EST-IL CONDAMNÉ À VIVRE EN DAMNÉ?

    Christian Samman

    20 h 50, le 24 septembre 2020

  • Mr Adib, formez la liste que vous avez en tete, bon sang. Soumettez-la selon les regles constitutionnelles, puis qu'elle aille au parlement. In point c'est tout.

    Remy Martin

    20 h 27, le 24 septembre 2020

  • Les voyous n'ont jamais honte ...

    Zeidan

    19 h 59, le 24 septembre 2020

  • Ils veulent continuer à leur rythme destructeur. On n'a plus besoin de nouveau gouvernement. Gardons le gouvernement actuel jusqu à la fin du mandat Aoun ou sa démission salvatrice.

    Esber

    19 h 31, le 24 septembre 2020

  • Adib n'a qu'une chose a faire : DEMISSIONNER pour garder son honneur et ne pas jouer le role de marionette. Yalla, c'est le meiux a faire

    IMB a SPO

    18 h 51, le 24 septembre 2020

  • Une opinion galvaudée sur l'honnêteté des dirigeants français. Nos anciens présidents et certains ministres traînent de belles casseroles. Faut pas croire.

    Sybille S. Hneine

    18 h 42, le 24 septembre 2020

  • Il faut enlever la visière et aller embrasser Hassouna. Ça nous rendra service.

    Sissi zayyat

    18 h 37, le 24 septembre 2020

  • M. Adib, il est temps de montrer à tous ces vendus que l’intérêt du pays passe avant le leur qui qu’ils soient. Il faut présenter votre liste initiale et leur demander de voter un point c’est tout. Soit il votent leur confiance soit on fera sans il n’y a pas titre te six mille solutions. Le Liban ne doit pas dépendre avec son peuple de mercenaires vendus qui se soucient comme de leurs dernières chaussettes usées de notre pas et préfèrent le détruire plutôt que de le voir ressusciter. Quelques soient les solutions apportées, ils ne trouvent que des problèmes pour bloquer la situation. Hé PEUPLE LIBANAIS, VOUS ÊTES OÙ POURQUOI PERSONNE NE BOUGE POUR MONTRER À CES RIGOLOS DE QUEL BOIS ON SE CHAUFFE. TROP C’TROP. VOUS N’AVEZ PAS MARRE DE LEURS CAPRICES QUI VOUS TUENT A PETIT FEU?

    Sissi zayyat

    18 h 31, le 24 septembre 2020

  • "... Aoun prêt à "faciliter toute initiative" pouvant aboutir à ..." ... empêcher Bacille d'être mis sur la liste des sanctionnés.

    Gros Gnon

    18 h 21, le 24 septembre 2020

  • Prenez un francais pour ministre de finance , au moins il sera honnête

    Eleni Caridopoulou

    18 h 12, le 24 septembre 2020

  • Discuter avec les voyous et les criminels prouve que nous sommes sur la bonne voie du non changement ...

    Zeidan

    18 h 06, le 24 septembre 2020

  • Le sort du pays, du peuple meurtrit et de l'avenir de notre jeune génération tient donc à l'humeur de notre Darth Vader local et son maître sous terrain. Un conseil concernant ce masque: il est très efficace et surtout ne le remplacez pas par des masques plus performants...

    Wlek Sanferlou

    17 h 56, le 24 septembre 2020

  • Je voudrais dire au monsieur avec la visière qu´elle n est pas efficace pour protéger du SARS COV 2 La protection efficace consiste à porter un masque chirurgical ou FFP2 Dr Fadi Labaki

    fadi labaki

    16 h 23, le 24 septembre 2020

  • QUAND AU GOUVERNEMENT A LES ENTENDRE TOUS FACILITENT MAIS A LEURS CONDITIONS. 3ASFOURIEH YABA !

    LA LIBRE EXPRESSION SE DECONNECTE

    15 h 29, le 24 septembre 2020

  • "le tandem chiite affirme être dans l'état d'esprit de faciliter le processus ". Bloquer la formation du gouvernement jusqu'à ce qu'on ait obtenu le droit de nommer des ministres, curieuse façon de "faciliter le processus ". Adib n'a qu'une chose à faire : passer outre.

    Yves Prevost

    14 h 40, le 24 septembre 2020

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