Le tandem Hezbollah-Amal a réitéré jeudi ses demandes concernant la nomination des ministres issus de la communauté chiite, dont notamment celui à qui sera attribué le portefeuille des Finances. Les deux formations ont exprimé cette position lors d'un entretien avec le Premier ministre désigné, Moustapha Adib, alors que l'ex-Premier ministre sunnite, Saad Hariri, avait ouvert une brèche en proposant que M. Adib choisisse lui-même une personnalité chiite indépendante aux Finances, afin de trouver une issue à la crise.
Les responsables politiques tardent à se mettre d'accord sur la formation d'un nouveau gouvernement malgré la promesse faite le 1er septembre au président français Emmanuel Macron de régler cette question en 15 jours. Le processus piétine en raison de divergences sur l'attribution de portefeuilles ministériels. Le principal obstacle vient du Hezbollah et de son allié Amal, dirigé par le chef du Parlement Nabih Berry, qui réclament les Finances, une demande rejetée en bloc par leurs détracteurs, dont l'ancien Premier ministre sunnite Saad Hariri, qui défendent le principe de rotation des portefeuilles. Ce dernier a toutefois fait volte-face mardi et propose désormais que le Premier ministre désigné choisisse lui-même une personnalité chiite indépendante aux Finances afin de débloquer le processus. Citées par notre correspondante Hoda Chédid, des sources informées rappellent que le projet de solution présenté par le chef du Futur n’est autre que l’initiative qu’Emmanuel Macron avait proposée auparavant. Elles excluent donc que le tandem chiite accorde à M. Hariri ce qu’il avait refusé au président français, et par là même une évolution du processus ministériel. Un proche du président de la Chambre, contacté par L’OLJ, est allé même plus loin : "Le gouvernement est un tout. Il nous faut donc savoir qui seront les autres ministres (chiites) et qui les nommera... ", a-t-il dit.
Adib demain à Baabda
Selon notre correspondant politique Mounir Rabih, Ali Hassan Khalil, le principal conseiller politique de M. Berry, et Hussein Khalil, le bras droit du secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ont en effet à nouveau exprimé, lors de leur entretien de moins d'une heure avec M. Adib, leur volonté de garder la main sur la nomination de tous les ministres chiites. Ainsi, selon notre correspondant, les discussions entre les deux parties se sont limitées au mécanisme de nomination des trois ministres chiites au sein du cabinet, mais aucune liste de ministrables n'a été présentée par le tandem. Selon Mounir Roubih, les formations chiites estiment que leur droit à nommer leurs ministres relève de la "garantie" que le prochain gouvernement ne sera pas celui de la "confrontation" avec le Hezbollah sur le plan international, laissant entendre qu'elles pourraient réclamer dans ce contexte le tiers de blocage, un sujet qui a été ainsi mis indirectement sur la table. Le tandem chiite a également souligné la nécessité d'impliquer toutes les parties dans les tractations afin que le cabinet obtienne après sa naissance la confiance du Parlement et ont insisté sur la participation du président Michel Aoun (à ces tractations) à qui reviendra la signature du décret de formation, ajoute Mounir Rabih. Enfin, le tandem a affirmé être dans l'état d'esprit de faciliter le processus de formation du gouvernement et s'est dit prêt à garder le contact avec le Premier ministre désigné. Ce dernier se rendra demain à Baabda pour communiquer au président les résultats de ses contacts.
Quelques heures avant cette réunion, le principal conseiller politique de M. Berry, Ali Hassan Khalil, avait déclaré que l'atmosphère était "positive", à l'issue d'un entretien d'une délégation du bloc parlementaire d'Amal avec le mufti de la République, Abdellatif Deriane, réaffirmant son attachement à l'initiative française.
Mercredi, M. Adib avait réitéré son attachement à la formation d'un gouvernement "de mission qui satisfasse tous les Libanais". Il a rappelé les "constantes" qu'il s'est engagé à respecter, à savoir "un gouvernement formé de spécialistes et de personnes compétentes, capables d'obtenir la confiance sur la scène interne et sur le plan arabe et international, car cela permettra au Liban de recevoir l'aide internationale nécessaire pour sauver l'économie du naufrage".
"Encore rien de concret"
Selon des sources informées citées jeudi par notre correspondante à Baabda Hoda Chédid, le président Aoun s'est dit prêt à "faciliter toute initiative" pouvant aboutir à la formation du nouveau gouvernement. Ces sources ont confirmé la discussion qui a eu lieu mercredi entre le chef de l'Etat et le Premier ministre désigné, lors de laquelle il a été question des derniers développements concernant le processus de formation du cabinet. Selon ces sources, M. Adib n'a pas présenté au président de mouture de gouvernement. "Lorsque cela sera fait, une discussion aura lieu" sur le fait de savoir si les contacts du PM désigné se limiteront ou non au tandem chiite. Selon ces sources, "l’atmosphère laisse entrevoir un règlement même s'il n'y a encore rien de concret". Toujours selon elles, "l'initiative de Saad Hariri, les réactions non négatives et l'accueil favorable des Français qui ont suivi ouvrent la porte à un nouveau délai au processus de formation" du gouvernement. Par ailleurs, ces sources rappellent que la participation du chef de l'Etat au processus de formation du cabinet est inscrit dans la Constitution. Mercredi, la présidence de la République avait publié un communiqué dans lequel elle avait rappelé "le rôle central" du chef de l’Etat dans la formation du cabinet et le choix des ministrables.
Saluant l'initiative "courageuse" de Saad Hariri, la France avait appelé mercredi la communauté internationale à exercer des "pressions fortes et convergentes" pour pousser à la formation d'un gouvernement au Liban et sortir le pays de la crise dans laquelle il est plongé. Dans ce contexte, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Jawad Zarif, a démenti jeudi que la France ait demandé à l'Iran de discuter du dossier libanais avec les Russes. "Je ne crois pas avoir parlé du Liban avec les Français depuis ma visite à Beyrouth (le 14 août dernier)", a déclaré M. Zarif selon des propos rapportés par les médias iraniens. Toutefois, selon notre correspondant Mounir Rabih, des discussions entre Paris et Téhéran ont bien eu lieu.
Franchement, ce tandem ne veut que la destruction du pays et son malheur, voir même son effacement au profit de la syrie et de l'iran. Qu'attendez vous de la part de telles personnes qui meme si vous mettez Khomeni comme ministre; ils ne vont pas accepter. Car leur but est que le pays s'enfonce encore et encore Alors moi je dis au 1er ministre Adib de former son cabinet et ne pas s'occuper de ce que veulent ce deux merdeux!!!
21 h 31, le 24 septembre 2020