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Moyen-Orient - Syrie

Une nouvelle pénurie de carburant paralyse les zones du régime

Le prix des tickets des transports publics dans les grandes villes a bondi de près de 50 %.

Une nouvelle pénurie de carburant paralyse les zones du régime

Une station-service bondée à Lattaquié. Photo tirée du compte Twitter @QalaatM

De longues files de taxis jaunes, mais aussi de particuliers à bord de leur voiture, faisant, fébriles, la queue parfois pendant dix heures d’affilée pour pouvoir faire le plein. De Lattaquié, Alep ou Damas, les images et vidéos qui illustrent la crise du carburant que connaît la Syrie depuis des semaines sont édifiantes. Selon plusieurs sources médiatiques, les 20 litres d’essence s’arrachent aujourd’hui à 25 000 livres syriennes (11 $) au marché noir, tandis que l’équivalent subventionné par l’État dans les stations-service est à 5 000 livres syriennes

(2,3 $). Selon les médias locaux, le gouvernement syrien a fixé un quota de 30 litres d’essence tous les quatre jours pour les véhicules privés. « Il va falloir que les Syriens se mettent au vélo », ironise Rami*, un habitant d’Alep témoin de la ruée vers les stations d’essence, contacté par L’Orient-Le Jour.

La crise économique sans précédent qui affecte le pays dévasté par la guerre ne cesse de s’aggraver dans l’ensemble du territoire à travers une dévaluation de la monnaie et une inflation galopante. Les sanctions américaines strictes imposées contre le régime viennent étrangler davantage l’État syrien qui ne parvient pas à faire face, entre autres, à la pénurie de carburant. Les transports publics dans les grandes villes ont également vu bondir le prix des tickets de près de 50 %. Une situation de plus en plus insoutenable pour la population qui peine à joindre les deux bouts. Comme en chaque temps de crise, des vendeurs de pétrole en profitent pour augmenter leurs profits en spéculant sur les prix et en ne respectant pas les conditions minimales de vente. « À la station, tu peux être servi en vingt minutes si tu paies le triple du prix légal. Ceux qui n’en ont pas les moyens doivent faire la queue dans leur voiture toute la nuit », explique Rami. En avril 2019, une crise du même ordre avait éclaté dans les zones du régime. Des chauffeurs de taxi travaillant toute la journée s’étaient vus contraints de dormir la nuit dans leur véhicule devant les stations d’essence.

Loi César

Le ministre syrien du Pétrole, Bassam Tohmé, a évoqué à la télévision d’État en fin de semaine dernière une « guerre économique » plus intense que jamais et rappelé que la loi César a perturbé plusieurs livraisons de fournisseurs. « Le resserrement du blocus américain empêchant les approvisionnements d’arriver, nous avons dû réduire la distribution d’environ 30 à 35 % », a-t-il précisé. Les sanctions américaines contre la Syrie ont été renforcées en juin à travers la loi César, qui vise toute personne faisant affaire avec le gouvernement Assad, où qu’elle se trouve dans le monde. Sur les réseaux sociaux, certains internautes de l’opposition n’ont pas hésité à railler la situation. « Qu’Assad demande aux mollahs (iraniens) d’envoyer des bateaux de ravitaillement », peut-on lire. Fournisseur majeur de Damas en pétrole brut depuis le début du conflit en 2011, l’allié iranien doit lui aussi faire face à une pression américaine maximale qui paralyse toute exportation. Le quotidien progouvernemental al-Watan expliquait début septembre que les pénuries avaient commencé après que l’Iran a coupé une ligne de crédit à Damas, ce qui avait stoppé net les cargaisons de pétrole. Cette situation encourage la contrebande entre la Syrie et le Liban, même si celle-ci a été récemment réduite en raison des mesures prises par les autorités de Beyrouth. La menace de sanctions liées à la loi César rend les trafics plus difficiles à mener, alors que Washington a longtemps accusé Damas de faire passer du pétrole en contrebande à travers la zone frontalière poreuse contrôlée par le Hezbollah. Mais, selon al-Modon, dimanche dernier dans la Békaa, des automobilistes libanais ont fait les frais de rationnement et été témoins d’une augmentation des prix de l’essence passant de 25 000 livres libanaises pour 20 litres à plus de 35 000 LL, une situation liée à l’augmentation de la contrebande vers la Syrie.

Avant 2011, la Syrie produisait quelque 360 000 barils de pétrole par jour. La production est depuis tombée à environ 60 000. Environ 90 % de ses champs pétrolifères et la moitié de ses champs gaziers sont contrôlés par les Forces démocratiques syriennes (FDS, à majorité kurde), dans l’est de la Syrie, qui sont soutenues par la coalition anti-EI dirigée par Washington. Damas achète du pétrole par l’intermédiaire de courtiers aux Kurdes pour combler son déficit, mais ces derniers mois, les États-Unis ont averti la partie kurde de cesser d’approvisionner le régime sous peine de représailles.


De longues files de taxis jaunes, mais aussi de particuliers à bord de leur voiture, faisant, fébriles, la queue parfois pendant dix heures d’affilée pour pouvoir faire le plein. De Lattaquié, Alep ou Damas, les images et vidéos qui illustrent la crise du carburant que connaît la Syrie depuis des semaines sont édifiantes. Selon plusieurs sources médiatiques, les 20 litres d’essence...

commentaires (1)

Voila ce qui se passera si on continue a suivre l'axe de la lose.. Syrie, Iran, Venezuela, Russie que des modeles de prosperite.

Liban Libre

09 h 23, le 22 septembre 2020

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Commentaires (1)

  • Voila ce qui se passera si on continue a suivre l'axe de la lose.. Syrie, Iran, Venezuela, Russie que des modeles de prosperite.

    Liban Libre

    09 h 23, le 22 septembre 2020

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