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Société - Explosions de Beyrouth

Devant le port, des proches de victimes réclament justice

Dans le quartier de Medawar, les proches d'Antoine Salim Zaarour, décédé vendredi après avoir passé plus de 45 jours dans le coma, lui ont dit un dernier adieu, lors de ses funérailles en l'église Saint-Michel.

Devant le port, des proches de victimes réclament justice

Les noms de victimes des explosions du 4 août sur des pancartes installées devant le port de Beyrouth, le 4 septembre 2020. Photo d'illustration AFP / ANWAR AMRO

Des familles des victimes de la double explosion meurtrière du 4 août ont organisé samedi un sit-in devant le port de Beyrouth, d'où est partie la déflagration, afin de réclamer justice pour les personnes décédées, plus de 45 jours après le drame.

Prenant tour à tour la parole, des parents et proches des victimes ont dénoncé l'inertie des autorités après les explosions. "Personne n'est venu nous voir", a regretté un homme. S'exprimant au nom des manifestants, Ibrahim Hoteit, frère d'une des victimes, a affirmé que cette action de protestation était "loin de toute affiliation partisane, confessionnelle et politique". Il a dans ce cadre rejeté toute politisation de l'enquête sur la catastrophe. "Nous sommes pacifistes, nous n'allons pas brûler de pneus ou couper de routes, mais cela ne veut pas dire que notre patience est infinie et que nous n'aurons pas recours à l'escalade si nous ressentons certaines réticences" à traiter l'affaire, a-t-il mis en garde. Il ne "sera pas permis que l'affaire de l'explosion soit mise de côté, à la Libanaise", réclamant que l'enquête soit étendue "aux hauts responsables", citant notamment "les présidents de la République, chefs de gouvernement et responsables sécuritaires", qui devraient se présenter devant la justice "sans immunité". M. Hoteit a dans ce cadre encouragé les juges à "ne pas se soumettre aux pressions politiques".

Funérailles à Medawar

Non loin, dans le quartier de Medawar, les proches d'Antoine Salim Zaarour, décédé vendredi après avoir passé plus de 45 jours dans le coma, lui ont dit un dernier adieu, lors de ses funérailles en l'église Saint-Michel. Son fils a fait savoir au micro de la chaîne LBCI que des responsables de partis politiques souhaitaient présenter leur condoléances et prendre part aux funérailles. "Vous n'êtes pas les bienvenus", leur a-t-il lancé.

Le décès d'Antoine Salim Zaarour, habitant du secteur de la Quarantaine, porte à 193 le nombre de victimes de cette catastrophe, alors que 6.500 personnes ont été blessées. Les explosions du 4 août dans le port de Beyrouth ont été causées, selon les explications officielles, par l'incendie de 2.750 tonnes de nitrate d'ammonium, entreposé sans précaution depuis sept ans dans un hangar du port, de l'aveux même des responsables.

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Une enquête locale est en cours avec l'aide technique d'experts internationaux, alors que le chef de l'Etat, Michel Aoun, refuse toute enquête internationale, estimant que celle-ci "diluerait la vérité". Une enquête internationale est pourtant réclamée par une grande partie de la population et plusieurs dirigeants de la communauté internationale, la confiance dans les autorités libanaises étant au plus bas.

Dans le cadre de l'enquête locale, le juge d’instruction et procureur général près la Cour de justice, Fadi Sawan, en charge de l’enquête sur cette affaire, poursuivra la semaine prochaine ses interrogatoires et a prévu d'entendre dans ce cadre plusieurs anciens ministres, responsables sécuritaires et administratifs. Depuis le début de son instruction, le juge Sawan a émis plus d'une vingtaine de mandats d’arrêt, entre autres contre des employés et responsables du port, dont son ancien directeur général Hassan Koraytem, le directeur général des Douanes Badri Daher, le directeur général du transport maritime et terrestre Abdel Hafiz al-Kaïssi et quatre officiers.

Des familles des victimes de la double explosion meurtrière du 4 août ont organisé samedi un sit-in devant le port de Beyrouth, d'où est partie la déflagration, afin de réclamer justice pour les personnes décédées, plus de 45 jours après le drame.Prenant tour à tour la parole, des parents et proches des victimes ont dénoncé l'inertie des autorités après les explosions. "Personne...

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