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Politique - Liban-USA

Deux sociétés et un individu liés au Hezbollah frappés par les sanctions américaines

Principaux visés, les compagnies Arch Consulting et Meamar Construction ainsi que Sultan Khalifa Assaad, un responsable du conseil exécutif du parti chiite, étroitement associé aux deux sociétés.

Deux sociétés et un individu liés au Hezbollah frappés par les sanctions américaines

La façade du département américain du Trésor à Washington. Paul J. Richards/Archives AFP

Poursuivant sur sa lancée, l’administration US, qui pratique une politique de pression maximale, a imposé hier un nouveau train de sanctions visant le Hezbollah cette fois-ci et non pas des personnalités politiques proches du parti chiite comme escomptées. Le secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, David Schenker, avait annoncé qu’il fallait « s’attendre à davantage de sanctions », qui toucheraient non plus seulement des personnes ou entité proche du Hezbollah, mais également contre des officiels libanais ayant trempé dans la corruption et/ou ceux qui se sont abstenus de l’éradiquer.

Les nouvelles sanctions ont été décrétées à l’encontre du Hezbollah, visant en particulier deux sociétés basées au Liban et un individu pour leurs liens avec le parti pro-iranien. Selon le Bureau de contrôle des avoirs étrangers (Office of Foreign Assets Control – OFAC), sont visées les compagnies Arch Consulting et Meamar Construction, parce qu’elles sont « détenues, contrôlées ou dirigées par le Hezbollah ». L’OFAC a aussi désigné Sultan Khalifa Assaad, un responsable au conseil exécutif du Hezbollah, étroitement associé aux deux sociétés.

« Grâce à l’exploitation de l’économie libanaise par le Hezbollah et à la manipulation de responsables libanais corrompus, les entreprises associées à l’organisation terroriste remportent des contrats gouvernementaux, a déclaré le secrétaire au Trésor Steven Mnuchin. Les États-Unis restent déterminés à cibler le Hezbollah et ses partisans lorsqu’ils abusent des ressources libanaises pour enrichir leurs dirigeants, tandis que le peuple libanais souffre de services inadéquats. »

Dans son communiqué, le département du Trésor affirme que « les activités du Hezbollah touchent à tous les aspects de l’économie libanaise, y compris les secteurs de la construction et des infrastructures ». « Le Hezbollah utilise Arch et Meamar pour dissimuler des transferts d’argent sur ses propres comptes, enrichissant davantage les dirigeants et les partisans du Hezbollah, et privant le peuple libanais des fonds dont il a tant besoin. Le Hezbollah conspire avec certains responsables libanais, y compris l’ancien ministre des Travaux publics, Youssef Fenianos (récemment sanctionné par les Américains), pour confier des contrats gouvernementaux de plusieurs millions de dollars à ces entreprises, qui sont supervisées par le conseil exécutif du Hezbollah. Le conseil reçoit également une part des profits (réalisés par) ces entreprises », ajoute le communiqué du Trésor US.

Arch Consulting et Meamar Construction

« Depuis leur création, les compagnies Arch et Meamar ont été associées au Hezbollah. Plusieurs personnes incluses dans les documents d’enregistrement de la société ont des liens avec le Hezbollah. La société Arch est enregistrée sous le nom d’un candidat aux élections municipales de 2004 soutenu par le Hezbollah. De plus, Arch faisait auparavant partie de Jihad al-Bina, la principale société de construction du Hezbollah désignée par les États-Unis (en février 2007). Bien qu’elle soit devenue indépendante en 2005, elle reste une source importante de financement pour Jihad al-Bina », explique encore le département américain.

Le Trésor US ajoute que « Sultan Khalifa Assaad est un haut fonctionnaire du conseil exécutif du Hezbollah. Il est l’adjoint du président du conseil exécutif Hachem Safieddine (désigné en mai 2017). Début 2019, Assaad était responsable d’une douzaine d’entreprises subordonnées au conseil exécutif, dont Arch et Meamar. Il a fourni des conseils à ces entreprises et a été impliqué dans leurs dossiers financiers et juridiques ».

Sur son compte Twitter, le secrétaire d’État américain, Mike Pompeo, a accusé le Hezbollah de s’enrichir grâce à la corruption pour faire avancer son programme au Liban. « Aujourd’hui, nous avons désigné deux entreprises liées au Hezbollah et un officiel impliqué dans des stratagèmes illicites, a-t-il ajouté. Le peuple libanais mérite mieux, et les États-Unis continueront de s’opposer à la corruption. »

Dans un autre communiqué, M. Pompeo a affirmé que « les dirigeants politiques libanais exploitent depuis longtemps le manque de transparence de l’économie libanaise pour dissimuler leur enrichissement personnel, tout en prétendant défendre les droits de leur peuple ».

« Ce stratagème (…) est exactement le type de corruption contre lequel le peuple libanais proteste, dit M. Pompeo. Le Hezbollah exploite le système corrompu du Liban tout comme d’autres partis. Le peuple libanais manifeste depuis près d’un an contre la corruption et exige que son gouvernement réponde à ses besoins fondamentaux après des décennies de dysfonctionnement politique. »

Une organisation « paria »

Lors d’un point de presse, le coordinateur pour le contre-terrorisme auprès du département d’État, Nathan A. Sales, a précisé en réponse à une question que ces sanctions ont pour objectif d’assécher toutes les ressources du Hezbollah, mais aussi de l’estampiller comme une organisation « paria ».

Le responsable US a également révélé l’existence depuis 2012 de plusieurs dépôts de nitrate d’ammonium aux mains du parti chiite, répartis à travers plusieurs pays européens, dont la France, l’Italie, la Grèce, l’Espagne et la Suisse. Cela constitue « une véritable menace pour l’Europe et ses alliés », a affirmé le diplomate, qui a précisé que c’est notamment la raison pour laquelle l’administration US a réclamé une enquête transparente pour mettre au clair les circonstances de l’explosion au port de Beyrouth, le 4 août dernier.

Il a saisi l’occasion pour exhorter la France à cesser de faire la distinction entre les deux ailes, politique et militaire, du parti chiite « une distinction que même le Hezbollah ne reconnaît pas ».

Poursuivant sur sa lancée, l’administration US, qui pratique une politique de pression maximale, a imposé hier un nouveau train de sanctions visant le Hezbollah cette fois-ci et non pas des personnalités politiques proches du parti chiite comme escomptées. Le secrétaire d’État adjoint pour le Proche-Orient, David Schenker, avait annoncé qu’il fallait « s’attendre à davantage...

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Bravo les américains que les pays européens fassent attention . Les partis chiites sont pire que Daesh car ils travaillent en silence

Eleni Caridopoulou

21 h 13, le 18 septembre 2020

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Commentaires (1)

  • Bravo les américains que les pays européens fassent attention . Les partis chiites sont pire que Daesh car ils travaillent en silence

    Eleni Caridopoulou

    21 h 13, le 18 septembre 2020

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