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Politique - Formation du gouvernement

La réunion Aoun-Adib à Baabda reportée

Le Premier ministre désigné devrait "en principe" être reçu jeudi par le chef de l'Etat, le temps de mener "plus de contacts". 

La réunion Aoun-Adib à Baabda reportée

L'entrée du palais de Baabda. Photo d'archives Ibrahim Tawil

Le Premier ministre désigné libanais Moustapha Adib a reporté mercredi sa visite au palais présidentiel, au cours de laquelle il aurait du s'entretenir avec le chef de l'État Michel Aoun, après les concertations de ce dernier lundi et mardi avec les chefs de file parlementaires en vue de la formation du gouvernement.

Selon des informations rapportées par notre correspondante à Baabda Hoda Chédid, cette réunion entre MM. Adib et Aoun a été reportée "en principe" à jeudi, afin de pouvoir mener "plus de contacts" concernant la mise sur pied du cabinet. Selon plusieurs sources, Moustapha Adib envisageait initialement de se récuser aujourd'hui au cas où le chef de l'Etat refusait la mouture de gouvernement qu'il lui aurait présenté.

Selon des informations de notre correspondante, qui cite des sources au fait des tractations, le report de la visite de Moustapha Adib à Baabda a eu lieu à sa demande, et alors que les contacts se poursuivent depuis hier, avec notamment l'intervention du directeur de la Sûreté générale, Abbas Ibrahim, et de responsables français. Ces sources précisent que lors de ses trois visites à Baabda, le Premier ministre désigné n'a remis aucun nom ni mouture du futur cabinet, mais que les discussions entre les deux hommes ont porté sur la résolution du "problème de la représentation chiite" et de la répartition des portefeuilles. Le chef de l'Etat est en faveur de la rotation complète des portefeuilles, à condition que toutes les parties acceptent ce principe, ont ajouté ces sources. L'initiative française reste toujours d'actualité, ont encore affirmé ces sources, qui soulignent que l'insistance de Paris à ce que le cabinet soit formé découle de la promesse faite par le président Macron lors de sa venue d'organiser une conférence de soutien économique au Liban en octobre. 

Selon des informations de la chaîne locale d'informations LBCI, un délai de 24 heures supplémentaires a été accordé pour les tractations gouvernementales, dans le cadre de l'initiative française, après des appels passés avec les parties concernées par le chef des services de renseignement français (DGSE), Bernard Emié, chargé du suivi du dossier libanais par le président français, Emmanuel Macron. Du côté du président de la Chambre, la LBCI fait état d'une volonté de "rectifier le tir des négociations pour la formation" du cabinet, sans plus de détails.

L'Editorial de Issa GORAIEB

Promesses piégées


Le Premier ministre désigné s'était déjà rendu lundi au palais présidentiel mais n'avait pas présenté de mouture de gouvernement. Au lieu de cela, MM. Aoun et Adib s'étaient entendus sur la nécessité de mener des contacts avec les chefs de file politiques en vue d'assurer la "plus large couverture parlementaire et politique" au nouveau cabinet.

Le tandem chiite, composé du Hezbollah et du mouvement Amal, a réaffirmé son attachement au portefeuille des Finances, sur lequel bute principalement la formation du cabinet, et à la nomination des ministres chiites qui intégreront le prochain gouvernement, mais s'est dit disposé à discuter des noms avec Moustapha Adib.

Selon la LBCI, les anciens Premiers ministres Saad Hariri, Tammam Salam, Nagib Mikati, et Fouad Siniora, ont tenu une réunion en soirée, loin des médias, afin de plancher sur ce dossier.

"Dernière chance"
Réagissant aux derniers atermoiements dans la formation du cabinet, l'ancien Premier ministre Saad Hariri a estimé que "le ministère des Finances et tous les autres portefeuilles ne sont pas un droit exclusif pour les différentes confessions". Dans un message posté sur Twitter, il a ajouté que "le refus de la rotation" des ministères "viole et veut faire échouer la dernière opportunité possible de sauver le Liban et les Libanais".

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Le vice-président de la Chambre, Elie Ferzli, a pour sa part affirmé, à l'issue d'une réunion des commissions parlementaires conjointes, que "des tentatives très sérieuses de faciliter la naissance du gouvernement" avaient lieu, soulignant toutefois l'importance de "prendre en compte la situation libanaise, ses spécificités et ses complexités".

De son côté, le leader druze Walid Joumblatt a déploré que certaines formations politiques s'adonnent à nouveau au "jeu du partage du gâteau" dans la formation du gouvernement, estimant que l'initiative française pour sortir le Liban de sa crise politique et financière est "la dernière chance" de sauver le pays. "Apparemment, certains ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre, que l'initiative française est la dernière chance de sauver le pays et de l'empêcher de disparaître, comme l'avait clairement dit le ministre français des Affaires étrangères", a écrit M. Joumblatt sur Twitter. Il faisait référence à la déclaration faite par Jean-Yves Le Drian qui avait, quelques jours avant une seconde visite du président français Emmanuel Macron à Beyrouth, appelé à la formation rapide d'un gouvernement et à l’adoption de réformes "d’urgence", prévenant que ce pays courait sinon le risque de disparaître. Il a dans ce cadre déploré que certaines "grandes formations en reviennent au jeu du partage de gâteau, mais avec de nouveaux usages, sans que des contacts ne soient menés". 

Le leader des Forces libanaises, Samir Geagea, a de son côté affirmé que "faire échouer l'initiative française serait un crime".

Le 1er septembre, les différentes formations politiques libanaises s'étaient engagées auprès du président français Emmanuel Macron, alors en visite à Beyrouth, à former le cabinet dans un délai de quinze jours. Conformément à cette initiative française pour sortir le Liban de sa crise politique et financière, Moustapha Adib est appelé à former un cabinet "de mission" composé de spécialistes indépendants et respectant le principe de la rotation des portefeuilles.

Le Premier ministre désigné libanais Moustapha Adib a reporté mercredi sa visite au palais présidentiel, au cours de laquelle il aurait du s'entretenir avec le chef de l'État Michel Aoun, après les concertations de ce dernier lundi et mardi avec les chefs de file parlementaires en vue de la formation du gouvernement.Selon des informations rapportées par notre correspondante à Baabda Hoda...

commentaires (9)

Bof, qu'ils se réunissent ou qu'ils se chamaillent c'est kif kif... L'intérêt de la Patrie ne figure nulle part dans ces entrevues maudites et condamnées d'avance....

Wlek Sanferlou

23 h 07, le 16 septembre 2020

Tous les commentaires

Commentaires (9)

  • Bof, qu'ils se réunissent ou qu'ils se chamaillent c'est kif kif... L'intérêt de la Patrie ne figure nulle part dans ces entrevues maudites et condamnées d'avance....

    Wlek Sanferlou

    23 h 07, le 16 septembre 2020

  • Elie Ferzli, 'de faciliter la naissance du gouvernement" avaient lieu, soulignant toutefois l'importance de "prendre en compte la situation libanaise, ses spécificités et ses complexités". NON MONSIEUR FIRZLI, IL FAUT SAUVER LE LIBAN SANS CELA , CAR C'EST JUSTEMENT CELA QUI A CAUSE LA FAILLITTE DU PAYS CONTINUER A AGIR DE LA SORTE AVEC BERRY ET AOUN ET LE PAYS DISPARAITRA AVALE PAR L'IRAN OU UNE GUERRE CIVILE APPARAITRA COMME L'A MONTRE CES DERNIERS JOURS LES DIFFERENTS ENTRE LES BLOCS VRAIMENT PERSONNE NE PEUT COMPRENDRE CET ENTETEMENT , DE TOUTE FACON TOUTE LOI DEVRA PASSER PAR LE PARLEMENT TQUI POURRA NE PAS LA VOTER POURQUOI DONC BLOQUER DES AUJOURDH'UI L'AIDE INTERNATIONAL ? LA VRAI RAISON EST : POUR UNE POIGNEE DE DOLARS HONTE A VOUS TOUS

    LA VERITE

    17 h 30, le 16 septembre 2020

  • ARRÊTONS CE CIRQUE. LE LIBAN DE PAPA N’EXISTE PLUS. IL FAUT UNE NOUVELLE FORMULE UNE FOIS POUR TOUTES. LES MYTHES DU VIVRE ENSEMBLE SONT DU PIPEAU. CHAQUE PARTIE DE LA POPULATION EST INFÉODÉE SOIT À UN PAYS ÉTRANGER SOIT À SA CONFESSION SOIT À SON PROPRE ÉGOÏSME MAIS TRÈS PEU AU LIBAN. Les beaux discours ou les gestes de solidarité sont des micro phénomènes qui ne représentent aucunement la triste réalité libanaise. Chaque famille ou chaque jeune qui a la possibilité d’émigrer dignement vers un pays civilisé n’hésite pas une seconde, vous n’avez qu’à demander aux consulats le nombre de demandes de visas d’émigration !

    Lecteur excédé par la censure

    16 h 24, le 16 septembre 2020

  • Il faut comprendre que plus le pays sombre dans le chaos, plus il s'appauvrit donc, et plus cette anarchie devient fait le lit sur lequel dorment certains sur leurs deux oreilles. Le parti de Dieu pour ne pas le citer, n'en a que cure que le pays s'effondre puisque son financement est assuré par l’Iran. Ce qui compte c'est qu'il perdure et le chaos lui convient tout à fait.

    Citoyen

    15 h 42, le 16 septembre 2020

  • Quelqu’un peut-il m’expliquer comment un gouvernement de spécialistes peut aller de paire avec une rotation des ministères? Les ministres ne seront donc spécialistes dans leur domaine que pendant le premier cycle? Ou bien on envisage plutôt de changer les ministres à chaque rotation? Je suis perplexe...

    Gros Gnon

    15 h 02, le 16 septembre 2020

  • CERTAINS TRAVAILLENT SANS RELACHE POUR L,EFFONDREMENT TOTAL DU PAYS QUI PENSENT-ILS FACILITERAIT LEUR MAINMISE TOTALE. ILS OUBLIENT QU,IL Y A LES VRAIS LIBANAIS QUI NE LES LAISSERAIENT PAS FAIRE MEME AU PRIX D,UNE GUERRE CIVILE DONT ILS NOUS MENACENT DANS TOUS LEURS DISCOURS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    14 h 03, le 16 septembre 2020

  • "Apparemment, certains ne comprennent pas, ou ne veulent pas comprendre, que l'initiative française est la dernière chance de sauver le pays" . A moins d'être complètement stupide, tout le monde l'a compris. Le problème est que certains ne tiennent visiblement pas à sauver le pays.

    Yves Prevost

    13 h 35, le 16 septembre 2020

  • Nos responsables sont Ridicules en plus tres egoistes car ils se moquent carrement de la situation du peuple Pauvre Liban

    Nassour Georges

    13 h 14, le 16 septembre 2020

  • Plus d’une mauvaise chose est une mauvaise chose... Il n’y a plus de mécanisme de prestigitateur dans le sac. Tous les tours de passe-passe ont été épuisé. Il est temps qu’il y ait un moment de vérité après 30 ans de surpercherie..!!

    LeRougeEtLeNoir

    12 h 50, le 16 septembre 2020

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