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Politique - Communautés

Raï : Nous n’accepterons plus un cabinet ressemblant aux précédents

« C’est l’heure de la naissance du nouveau Liban », a lancé, lors d’une messe à Notre-Dame du Liban pour la commémoration des victimes du 4 août, le patriarche maronite.


Raï : Nous n’accepterons plus un cabinet ressemblant aux précédents

Béchara Raï célébrant une messe à l’occasion du quarantième de l’explosion du port, hier à Harissa. Il a qualifié la tragédie de « crime contre l’humanité ». Photo ANI

C’est dans une ambiance particulièrement digne et solennelle que le patriarche maronite Béchara Raï a célébré hier, en la basilique Notre-Dame du Liban à Harissa, une messe à la mémoire des victimes de la double explosion au port le 4 août à l’occasion du quarantième de la tragédie qui a fait près de 200 morts et 6 000 blessés. Les familles de certains des tués et blessés étaient présentes, les quelque 300 000 sans-abri ont également été évoqués.

Dans une homélie particulièrement virulente, Mgr Raï s’est attaqué à la question de la formation en cours du gouvernement (lire par ailleurs). « Pourquoi la formation d’un cabinet restreint bénéficiant de la confiance des Libanais est-elle semée d’embûches ? N’est-ce pas parce que le système est noyé dans l’égoïsme et la corruption ? » s’est-il interrogé. « Nous n’accepterons plus un gouvernement ressemblant aux précédents, à ceux qui ont mené le pays à l’effondrement, un gouvernement dans lequel les portefeuilles sont la chasse gardée d’un camp ou d’une communauté au nom du pacte national », a-t-il ajouté, en référence notamment à la volonté du mouvement Amal, le plus proche allié du Hezbollah, de garder le ministère des Finances. Un peu plus tard, Nabih Berry annonçait toutefois que son mouvement ne participerait pas au prochain cabinet « sur ces bases ». Une annonce faite au lendemain d’un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron sur le nœud du portefeuille des Finances.

Fustigeant une classe politique qui a laissé brûler la capitale et qui continue de se comporter comme si de rien n’était, Béchara Raï a qualifié les responsables de « comploteurs contre Beyrouth et le Liban, qui se sont illustrés en déformant les revendications des révolutionnaires, en les agressant, en lançant des slogans sectaires, en incitant à la haine, sans compter l’épisode de l’explosion au port ». Le chef de l’Église maronite faisait référence au mouvement de contestation lancé le 17 octobre et dont l’un des derniers épisodes a été une marche vers le palais de Baabda samedi, entachée de violences et de heurts entre contestataires et forces de l’ordre.

S’adressant aux familles des victimes, Mgr Raï a déclaré : « C’est l’heure de la naissance du nouveau Liban », assurant que le sang n’aura pas été versé en vain et se prêtant à une allégorie qui semblait prédire la fin prochaine de la classe dirigeante.

« Imposer » une enquête internationale

Concernant la double explosion, le patriarche maronite a appelé les Nations unies à « imposer » une enquête internationale « impartiale et indépendante ». « Cette commémoration est l’occasion d’ouvrir un dossier que nous ne refermerons pas tant que nous ne connaîtrons pas la vérité », a déclaré Mgr Raï. « Les tergiversations de l’enquête locale, les informations contradictoires, les interrogations suscitées et le second incendie (du 10 septembre) ainsi que la négligence des responsables nous poussent à réclamer une enquête internationale impartiale et indépendante », a-t-il ajouté.

« La souveraineté n’est pas contradictoire avec la justice, a-t-il estimé. Il est du devoir des Nations unies d’imposer une enquête internationale car l’explosion au port, le peuple tué et la destruction de la capitale constituent un crime contre l’humanité. »

C’est dans une ambiance particulièrement digne et solennelle que le patriarche maronite Béchara Raï a célébré hier, en la basilique Notre-Dame du Liban à Harissa, une messe à la mémoire des victimes de la double explosion au port le 4 août à l’occasion du quarantième de la tragédie qui a fait près de 200 morts et 6 000 blessés. Les familles de certains des tués et...

commentaires (2)

Monseigneur RAÏ est courageux et doit être félicité. Ses propos, l'immense majorité du peuple libanais ne peut que les approuver. L'heure de la fin des combines politiciennes pour accéder à tel ou tel ministère et autre poste de responsabilité lucratif et propice à la corruption, A SONNÉ !

Tony BASSILA

18 h 04, le 14 septembre 2020

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Commentaires (2)

  • Monseigneur RAÏ est courageux et doit être félicité. Ses propos, l'immense majorité du peuple libanais ne peut que les approuver. L'heure de la fin des combines politiciennes pour accéder à tel ou tel ministère et autre poste de responsabilité lucratif et propice à la corruption, A SONNÉ !

    Tony BASSILA

    18 h 04, le 14 septembre 2020

  • Félicitation votre éminence

    Eleni Caridopoulou

    10 h 48, le 14 septembre 2020

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