Pour Aoun, toutes les opérations menées depuis le 4 août "ont eu l'effet escompté"

Le président libanais, Michel Aoun, a estimé vendredi que toutes les opérations menées sur le terrain depuis les explosions meurtrières du 4 août dans le port de Beyrouth, qu'il s'agisse du déblaiement ou de la distribution d'aides, ont "eu les effets escomptés", alors que la zone portuaire a été à nouveau frappée jeudi par un énorme incendie. 

Alors qu'il recevait à Baabda le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, et plusieurs officiers en charge des travaux dans le port sinistré, le chef de l'Etat a salué le rôle de la troupe depuis la double explosion et appelé à "poursuivre le travail" de suivi de cette catastrophe. Il a souligné que cela était nécessaire afin que puisse être lancée la reconstruction "avant le début de l'hiver", selon un communiqué publié par le bureau de presse de la présidence. 

Le président Aoun s'est par ailleurs félicité du fait que "l'organisation" des opérations mises en oeuvre pour lutter contre les "répercussions de l'explosion" ont "eu les effets escomptés". Il a notamment évoqué le bon déroulement des opérations de secours aux sinistrés, de déblaiement des décombres ou d'aides apportées aux familles, estimant qu'elles avaient "couvert toutes les zones touchées" par la catastrophe.

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Selon le compte-rendu publié par Baabda, l'incendie de jeudi dans le port, qui n'a pas fait de victime, n'a pas été évoqué lors de cette réunion sécuritaire. Ce nouveau sinistre, qui a notamment fait partir en fumée des aides humanitaires vitales, a ravivé la colère des Libanais encore sous le choc de l'explosion qui a meurtri la capitale il y a cinq semaines. La double explosion du 4 août avait fait au moins 192 morts, plus de 6.500 blessés et détruit des quartiers entiers de la ville.

Neuf disparus
De leur côté, les différents responsables militaires et sécuritaires présents à la réunion ont fait au chef de l'Etat le rapport des opérations effectuées au cours des dernières semaines. Le chef de l'unité de génie de l'armée, le général Roger Khoury, a notamment rappelé qu'en plus de 4.350 kilos de nitrate d'ammonium qui avaient été retrouvés et détruits dans le port, où ils se trouvaient depuis 2005, 143 conteneurs avaient été identifiés comme contenant des "matières inflammables". Il a ajouté que neuf personnes étaient toujours portées disparues depuis la double explosion. La troupe avait pourtant annoncé au début du mois de septembre que sept personnes étaient encore considérées comme disparues et que les causes de la disparition d'une huitième n'étaient toujours pas élucidées. Un rapport établi par le gouvernement du Premier ministre sortant, Hassane Diab, faisait, lui, mention de trois disparus. Le chef de l'unité en charge du suivi des travaux dans le port a, lui, souligné que 15.000 tonnes de débris avaient été évacuées et 20 tonnes de biens se trouvant dans l'enceinte portuaire avaient été triées par la troupe. 

Le représentant du comité en charge du déblaiement des décombres, le général Imad Khoreiche, a annoncé de son côté que les travaux de déblaiement dans les régions "relativement éloignées de la zone de l'explosion devraient être terminés d'ici deux semaines".