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Politique - Sanctions

Paris met la pression maximale sur la classe politique

Si les politiques ne respectent pas leurs engagements en matière de réformes, Macron viendra en rendre compte aux Libanais.

Paris met la pression maximale sur la classe politique

Selon Emmanuel Macron, les prochains mois seront cruciaux pour le Liban. Gonzalo Fuentes/AFP

La menace de sanctions, timidement brandie par Emmanuel Macron lors de sa première visite deux jours après l’explosion du 4 août, pourrait servir d’ultime recours si les reformes n’avançaient pas et que certains responsables libanais s’avéraient impliqués dans des affaires de corruption ou de terrorisme. C’est ce qu’a affirmé hier en soirée le chef de l’État français, démentant certaines informations de presse qui assuraient que les sanctions étaient déjà prêtes.

Ayant décidé de relever le difficile pari de sauver le Liban de son naufrage et surtout de forcer une classe politique récalcitrante à engager les réformes requises, Emmanuel Macron ne lésinera pas cependant à recourir à des moyens persuasifs pour les inciter à agir. Il a assuré que si d’ici à quelques semaines, les engagements n’étaient pas respectés, le Liban risquerait de ne recevoir aucune aide financière internationale, seul recours pour mettre fin à la crise. « C’est la dernière chance pour le système (libanais) », a déclaré le chef de l’Élysée dans des propos rapportés hier par le site Politico. « C’est un pari risqué que je tente, j’en suis conscient. Je mets sur la table la seule chose que j’ai : mon capital politique », a-t-il poursuivi.

Dans cette interview, il affirme que les trois mois à venir seront « cruciaux » pour qu’un véritable changement intervienne au Liban.

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Dans le cas contraire, ajoute-t-il, il se dit prêt à « changer d’approche et à soutenir des mesures punitives », allant d’un gel du plan international d’assistance financière au Liban à des sanctions contre la classe dirigeante, précise encore le média.

S’agissant des sanctions, le chef de l’Élysée a tenu à préciser qu’elles ne seraient appliquées que dans le cas où des responsables politiques auraient trempé dans des affaires de corruption ou à caractère terroriste, laissant entendre que ces moyens ultimes ne sont pas la priorité pour le moment. « On n’enclenche pas des sanctions parce que des gens ne prennent pas leurs responsabilités politiques », a affirmé M. Macron.

Une telle politique de sanctions nécessiterait une base légale, qui n’est pas encore définie du côté français. Les États-Unis sont pour leur part plus offensifs sur ce terrain et bénéficient déjà d’une batterie imposante de sanctions dans les cas de terrorisme et de corruption.

« Ce n’est un secret pour personne que les États-Unis envisagent d’imposer des sanctions à l’encontre de certains Libanais en vertu de la loi Magnitski (Magnitski Act) », avait affirmé en février dernier le secrétaire d’État adjoint pour les Affaires du Proche-Orient, David Schenker, qui arrive aujourd’hui même à Beyrouth au moment où le président français est censé quitter le sol libanais.

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Un pari de re-naissance

M. Schenker annonçait à l’époque, conjointement avec le secrétaire adjoint américain au Trésor pour la Lutte contre le financement du terrorisme, Marshall Billingslea, un nouveau train de sanctions à l’encontre de membres du Hezbollah, avant de souligner que les membres du parti chiite ne seront plus les seuls visés. « La corruption et la résistance à la réforme ne sont pas une spécialité du Hezbollah. D’autres groupes au sein des différentes communautés et partis politiques s’opposent aux réformes (dans le pays) et se livrent à des actes de corruption », avait ajouté M. Schenker.

Mécanisme de suivi

Le président français est, quant à lui, revenu hier à la charge pour fixer une nouvelle fois une date butoir aux responsables et manier la stratégie de la menace voilée. Il y aura ainsi « un mécanisme de suivi » aux discussions qu’il mène avec les responsables politiques « en octobre, puis en décembre », a-t-il assuré. « Je reviendrai en décembre », a précisé M. Macron.

« On ne libérera pas l’argent du programme CEDRE », la conférence de soutien au Liban parrainée par Paris en avril 2018, « tant que ces réformes ne sont pas enclenchées sur le calendrier qui a été prévu », a encore prévenu le chef de l’Élysée, en assurant qu’il allait « mettre le poids pour que ces réformes passent par un engagement des forces politiques ».

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Si les engagements pris par les responsables libanais concernant les réformes ne sont pas tenus et respectés, Emmanuel Macron a promis de revenir au Liban pour en rendre compte devant le peuple libanais.

« Cette feuille de route devra travailler sur la gestion des suites de l’explosion, du soutien à la population et la reconstruction du port, les réformes de l’électricité, le contrôle de capitaux, la gouvernance juridique et financière, la lutte contre la corruption et la contrebande, la réforme des marchés publics », a-t-il précisé.


La menace de sanctions, timidement brandie par Emmanuel Macron lors de sa première visite deux jours après l’explosion du 4 août, pourrait servir d’ultime recours si les reformes n’avançaient pas et que certains responsables libanais s’avéraient impliqués dans des affaires de corruption ou de terrorisme. C’est ce qu’a affirmé hier en soirée le chef de l’État français,...

commentaires (5)

A bon entendeur salut . Soyez bien sages cette fois chers politiciens sinon de mauvaises surprises vous attendent .

Antoine Sabbagha

19 h 27, le 02 septembre 2020

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Commentaires (5)

  • A bon entendeur salut . Soyez bien sages cette fois chers politiciens sinon de mauvaises surprises vous attendent .

    Antoine Sabbagha

    19 h 27, le 02 septembre 2020

  • UN PROPRIETAIRE D,ETABLE QUI ELEVAIT DES BAUDETS AVANT DE PARTIR EN VOYAGE IL AVAIT INSPECTE SA HERDE ET DONNER L,ORDRE DE LES VOIR CHANGES EN CHEVAUX A SON RETOUR. A SON RETOUR IL TROUVA LES BAUDETS TRANSFORMES EN ZEBRES. DES BAUDETS PLUS BAUDETS QU,AVANT !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 01, le 02 septembre 2020

  • Nous ne pouvons rien espérer tant que tous les libanais ne sont pas dans la rue pour déloger les vendus, les voleurs et les fossoyeurs de ce pays. Ils trouveront toujours une faille pour passer et faire appliquer leur sanctions pour arriver à leur but qui est de détruire ce pays et rester au pouvoir. L’armée libanaise a un grand rôle à jouer dans ce conflit pour sauver le Liban de leurs mains en se rangeant derrière les manifestants tout en contrôlant de très près ses frontières car le plan de destruction à plusieurs possibilités au cas où ils vacillent et ils les mettront en application le moment venu. Les renseignements de l’armée doivent être vigilants pour pouvoir contrer leurs projets et veiller à la protection des citoyens pour leur permettre de sauver notre nation. L’armée a toujours été dans leur collimateur, ils l’ont toujours dénigré et jeté en pâture en l’affamant et la privant de tout pour rester la seule force armée qui compte dans ce pays. Maintenant qu’elle a les aides françaises pour les nourrir et les épauler ils ne doivent plus céder aux caprices de ces voleurs pour rester sur debout et devrait exercer leur pouvoir et récupérer leur honneur en montrant que l’armée est irremplaçable. C’est le peuple qui vous le dit.

    Sissi zayyat

    12 h 07, le 02 septembre 2020

  • et maintenant, place a raspoutine et autres magiciens de l'interpretation de la constitution . comment faire pour berner M.Macron, lui faire croire qu'ils ont tenu parole, comment reformer notre systeme politique,financier,economique tout en ne le faisant pas. en somme comment garder pour eux les acquis dont ils auront besoin a l'avenir afin de "se garder" une place au soleil.

    Gaby SIOUFI

    08 h 42, le 02 septembre 2020

  • En espérant le meilleur .. mais je sais pas pourquoi je suis pessimiste

    Bery tus

    07 h 09, le 02 septembre 2020

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