Quand le nom de Moustapha Adib, ambassadeur à Berlin, a émergé dimanche comme le fruit d’un consensus entre une majorité de forces politiques pour occuper le poste de prochain Premier ministre, la grande majorité des Libanais entendait parler de lui pour la première fois.
Bien qu’il soit en poste dans la capitale allemande depuis 2013, Moustapha Adib, 48 ans, n’est pas un diplomate de carrière mais un professeur d’université, titulaire d’un doctorat en sciences politiques. Il a commencé son parcours académique à l’Université libanaise, en 2000. Selon le site Libnanews, il est actif au sein de différentes organisations, étant président du Centre d’études stratégiques du Moyen-Orient (Cesmo), président de l’Association libanaise de droit international (ALDI) et de l’Association libanaise de sciences politiques, membre de l’Association des diplômés universitaires français, ou encore de l’Observatoire pour la paix civile permanente.
Natif de Tripoli, Moustapha Adib est marié à Flavia d’Amato, de nationalité française, avec qui il a cinq enfants, toujours selon le site.
Sur le plan politique, il a été conseiller de l’ancien Premier ministre Nagib Mikati de 2000 à 2004, lorsque celui-ci occupait le poste de ministre des Travaux publics. En 2011, il devient son chef de cabinet durant son mandat de Premier ministre. Mais on le dit également proche du président du Parlement, Nabih Berry. Sur les réseaux sociaux, certains internautes lui reprochent, photos à l’appui, d’avoir pris fait et cause pour le parti de ce dernier, Amal, durant les dernières élections législatives en 2018. D’autres sources assurent toutefois qu’il est apprécié par tous les membres de la communauté libanaise en Allemagne, sans distinction.
Suivant des sources proches de l’ancien Premier ministre Mikati, Moustapha Adib, au cours de ses années comme directeur de cabinet de celui-ci, a fait preuve de calme et de sérénité en toutes circonstances. Son caractère est conciliant et malléable, ce qui, s’ajoutant à ses bonnes relations avec les différentes parties politiques, pourrait être considéré comme un atout pour sortir le pays de la crise, « même s’il ne peut rien réaliser tout seul », soulignent ces sources.
Des amitiés solides et diverses
Selon notre informateur Mounir Rabih, le nouveau Premier ministre a noué de solides amitiés politiques au cours de sa carrière, outre sa proximité avec Nagib Mikati. Ainsi, en tant qu’ambassadeur du Liban en Allemagne, pays où se trouve une importante communauté proche du tandem chiite, il se serait rapproché des deux partis par les services rendus à la diaspora, et en participant activement à sa vie sociale, notamment à l’occasion des fêtes religieuses. C’est ce qui explique que le Hezbollah et Amal l’aient appuyé volontiers. Également durant ses années en tant que diplomate, Moustapha Adib a eu le loisir de se rapprocher de l’ancien ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, président du Courant patriotique libre, qui n’a donc eu lui aussi aucune difficulté à accepter sa candidature.
Toutefois, toujours selon Mounir Rabih, qui invoque des liens familiaux de M. Adib avec la France, son nom a surtout été mis en avant par Paris, et aurait même fait l’objet de conversations entre le président français Emmanuel Macron et les présidents de la République, Michel Aoun, et du Parlement, Nabih Berry. D’autres sources affirment cependant le contraire, à savoir que c’est le président Aoun qui aurait avancé ce nom parmi trois autres : Moustapha Adib aurait été jugé comme le seul nom « acceptable » par les différentes parties libanaises en présence.
Si M. Adib jouit de cet important réseau d’amitiés, qu’en est-il de la position de l’ancien Premier ministre Saad Hariri ? Pourquoi a-t-il accepté d’appuyer sans rechigner cet homme qui ne lui est pas proche? Selon des sources bien informées, M. Hariri n’était pas prêt à nommer un proche, étant lui-même hors course.
Ça sent mauvais il doit donner sa démission. Sa femme est d'origine italienne la famille d'Amico est bien connue en Italie
18 h 16, le 01 septembre 2020