
Un Libanais de Saïda (Liban-Sud) pose devant son frigo vide, alors que les prix à la consommation ne cessent d’augmenter depuis un an. Mahmoud Zayyat/AFP
L’indice mensuel des prix à la consommation (IPC), calculé par l’Administration centrale de la statistique (ACS), a atteint 230,45 points en juillet, soit + 11,42 % par rapport à juin et + 112,39 % en glissement annuel. La base (100) considérée est celle de décembre 2013. Le taux d’inflation continue donc d’augmenter sur l’ensemble du territoire en marge de la grave crise économique et financière que traverse le Liban, aggravée par la pandémie du Covid-19 et par la double explosion au port de Beyrouth le 4 août dernier. Le gouvernement démissionnaire de Hassane Diab avait, quant à lui, estimé le taux d’inflation de cette année à 53 % dans son plan de redressement. Avec une hausse de 66,46 %, ce sont les prix des boissons alcoolisées et du tabac qui ont le plus augmenté en juillet par rapport au mois précédent, suivis de ceux des restaurants et des hôtels (29,58 %) et de l’alimentation et des boissons non alcoolisées (24,32 %). Les factures de l’eau, de l’électricité, du gaz et d’autres matières combustibles ont augmenté de 19,03 % et les autres biens et services ont, eux, haussé de 15,25 %. En revanche, les coûts de l’éducation n’ont pas augmenté d’un iota par rapport au mois de juin.En glissement annuel, les prix de l’ameublement ont augmenté de 516,60 %, alors que la demande en mobilier de maison a augmenté depuis la double explosion du 4 août dévastant des quartiers entiers de la capitale. Les tarifs des boissons alcoolisées et du tabac ont haussé de 489,34 %, suivis par les prix des restaurants et des hôtels à 472,92 %. Quant aux coûts des vêtements et des chaussures, ils ont connu une hausse de 408,91 % tandis que ceux de la nourriture et des boissons alcoolisées ont atteint une augmentation de 336,22 %. En bas de l’échelle se trouvent les prix de l’éducation à 4,40 %. Enfin, les prix ont augmenté dans tous les mohafazats en rythme mensuel, à commencer par la région de Nabatiyé (13,69 %), suivie du Liban-Nord (12,33 %), de la Békaa (11,72 %), du Mont-Liban (11,26 %), du Liban-Sud (10,50 %) et de la capitale (9,82 %). Les prix à la consommation n’ont cessé d’augmenter cette année suite à la dévaluation de la monnaie nationale dont le taux officiel à 1 507,5, ancré au dollar américain depuis 1997, a considérablement chuté sur le marché noir, se stabilisant ces dernières semaines autour de 7 000 livres le dollar à l’achat et 7 500 livres pour un dollar à la vente. Dans son dernier rapport publié la semaine dernière, la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (Escwa) a en outre estimé que 55 % de la population libanaise était désormais sous le seuil de pauvreté.