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Politique - Gouvernement

Le tandem Aoun-Bassil ne veut toujours pas de Hariri

Après sa rencontre avec le chef de l’État mercredi, Nabih Berry a reçu hier le leader du CPL.

Le tandem Aoun-Bassil ne veut toujours pas de Hariri

Le président du Parlement libanais, Nabih Berry (à dr.), et le chef du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, lors d’un entretien à Aïn el-Tiné. Photo d’archives ANI

Les tractations politiques dans la perspective de la formation d’un nouveau cabinet ont repris hier, sans pour autant opérer une percée qui mettrait sérieusement sur les rails la formation de la future équipe ministérielle. L’entente élargie autour du nom du prochain Premier ministre, mais aussi du plan d’action de son cabinet, se fait donc toujours attendre.

La présidence de la République s’abstient toujours de fixer la date des consultations parlementaires en vue de désigner le successeur de Hassane Diab. Elle préfère attendre l’issue des contacts en cours autour du futur cabinet, principalement articulés autour d’une dynamique conduite par le président de la Chambre, Nabih Berry. Deux jours après sa rencontre avec le chef de l’État, Michel Aoun, à Baabda, M. Berry a reçu hier le leader du Courant patriotique libre, Gebran Bassil, à Aïn el-Tiné. Étaient présents Hussein Khalil, conseiller politique du secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah, ainsi que Ali Hassan Khalil, bras droit du chef du législatif.

L'éditorial de Issa Goraieb

Tueurs en série

Dans le prolongement de sa rencontre avec Michel Aoun, M. Berry aurait profité de la réunion d’hier pour tenter de convaincre M. Bassil, et par conséquent le président Aoun, d’accepter un retour du leader du courant du Futur, Saad Hariri, au Sérail, apprend-on de sources concordantes. On assure aussi que M. Berry, appuyé par le Hezbollah, presse pour que le chef du Futur soit chargé de former le cabinet dans la mesure où il s’agit d’une figure qui inspire confiance à la communauté internationale, notamment les bailleurs de fonds, pour débloquer les aides promises au Liban depuis avril 2018, à condition que les autorités libanaises assument leur part de responsabilité et mettent en œuvre les réformes exigées par les donateurs.

Sauf que le nom de Saad Hariri continue de se heurter tant au veto du tandem Baabda-CPL qu’à l’opposition du mouvement de contestation. Des informations ayant circulé hier dans certains médias indiquaient ainsi que le chef du CPL aurait proposé les noms de juges sunnites qui pourraient être nommés à la présidence du Conseil. Des informations que le bureau de presse de M. Bassil a démenties dans un communiqué publié tard en soirée. Une source proche du leader du courant aouniste confie à L’Orient-Le Jour que les discussions avec M. Berry et les participants à la réunion de Aïn el-Tiné ont principalement porté sur les réformes que le futur cabinet devrait opérer le plus rapidement possible, assurant que le CPL n’entravera pas les tractations gouvernementales et n’a aucune demande à satisfaire dans le cadre du prochain gouvernement.

Même son de cloche du côté de Aïn el-Tiné, où l’on assure que ce qui importe le plus au président de la Chambre, c’est qu’un programme principalement axé sur les réformes soit bien défini avant la mise sur pied du cabinet. Il reste que Nabih Berry est attaché au retour de Saad Hariri au poste de Premier ministre. Et pour cause : il faut que le chef du gouvernement soit représentatif de sa communauté (sunnite).

En face, le chef du Futur s’en tient à une position de principe : il exige que Salim Ayache, membre du Hezbollah reconnu coupable de l’assassinat de Rafic Hariri et de 21 autres personnes le 14 février 2005, soit remis à la justice. « Il s’agit là d’une position de principe qui ne fera pas l’objet de concessions. Et c’est notre ligne rouge », affirme à L’OLJ un proche de la Maison du Centre. Il réagissait ainsi aux propos de Hassan Fadlallah, député Hezbollah de Bint Jbeil. Dans un entretien accordé jeudi à la chaîne al-Mayadine, il avait déclaré que le parti chiite appuyait la nomination de Saad Hariri à la présidence du Conseil, mais qu’il n’était pas concerné par le verdict que le Tribunal spécial pour le Liban a rendu mardi dernier, incriminant M. Ayache.

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Tout comme le Hezbollah, les berrystes minimisent l’importance des conditions que M. Hariri impose pour diriger le cabinet, notamment la mise sur pied d’un gouvernement d’indépendants qui n’inclurait pas le Hezbollah, et encore moins Gebran Bassil. « Nous n’avons pas eu écho des conditions de M. Hariri. Mais nous appuyons sa candidature parce que c’est ce que nous jugeons bon pour la prochaine phase », déclare ainsi une source proche de M. Berry.

Le mouvement de contestation
Le business as usual est donc de mise chez tous les protagonistes qui s’en tiennent à leurs manœuvres politiques, faisant la sourde oreille aux demandes de la rue qui, appuyée par la communauté internationale, fustige la classe dirigeante dans son ensemble. Contacté par L’OLJ, Wassef Haraké, activiste politique et membre de l’Observatoire libanais de lutte contre la corruption, assure que les contestataires n’ont pas confiance en la classe politique, y compris Saad Hariri, même s’il dit vouloir former un cabinet de spécialistes. « Nous ne resterons pas les bras croisés. Nous les affronterons aussi bien dans la rue qu’au niveau politique, parce que la révolte est désormais prête à se présenter comme une sérieuse alternative aux protagonistes en présence », affirme-t-il, sans donner des détails sur les prochaines étapes de la contestation.

Pour ce qui est de la communauté internationale, elle suit de près le processus politique au Liban. À en croire certains médias locaux, la France aurait préparé un document qui devrait servir de feuille de route pour le prochain cabinet qui serait « un gouvernement de mission » principalement chargé de mener les réformes et d’organiser des législatives anticipées. Mais selon une source proche du dossier, ce document serait toujours en discussion.

Les tractations politiques dans la perspective de la formation d’un nouveau cabinet ont repris hier, sans pour autant opérer une percée qui mettrait sérieusement sur les rails la formation de la future équipe ministérielle. L’entente élargie autour du nom du prochain Premier ministre, mais aussi du plan d’action de son cabinet, se fait donc toujours attendre. La présidence de la...

commentaires (17)

Mais on se fiche comme d'une guigne de ce que veulent ou ne veulent pas l'un et l'autre. C'est nous, le peuple, qui avons désormais la parole. Nous soutenons tout premier ministre intègre, compétent et indépendant, susceptible de mettre en oeuvre immédiatement le train de réformes indispensables qui nous sortirait de l'immense ornière dans laquelle nous ont plongé ceux qui aujourd'hui tentent encore de s'accrocher aux oripeaux du pouvoir.

Paul-René Safa

11 h 55, le 26 août 2020

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Commentaires (17)

  • Mais on se fiche comme d'une guigne de ce que veulent ou ne veulent pas l'un et l'autre. C'est nous, le peuple, qui avons désormais la parole. Nous soutenons tout premier ministre intègre, compétent et indépendant, susceptible de mettre en oeuvre immédiatement le train de réformes indispensables qui nous sortirait de l'immense ornière dans laquelle nous ont plongé ceux qui aujourd'hui tentent encore de s'accrocher aux oripeaux du pouvoir.

    Paul-René Safa

    11 h 55, le 26 août 2020

  • LE TITRE EST FAUX TANDEM VOUS DITES DITES PLUTÔT GEBRAN BASSIL CAR GEAGEA OU MÊME HARRIRI ONT BIEN DIT QU’AVEC CHAQUE QUESTION POSE A AOUN , IL RÉPONDAIT DEMANDEZ À THEREZE ET CELA DEPUIS TRÈS LONGTEMPS. THEREZE A CAUSE LE MALHEUR DU LIBAN CAR LE PRÉSIDENT N’A PAS SU LE REMETTRE À SA PLACE QUAND IL N’HONORAIT PAS LA SIGNATURE DE MICHEL ZOUN PRÉSIDENT ALORS DU CPL

    LA VERITE

    21 h 12, le 22 août 2020

  • "Le tandem Aoun-Bassil ne veut toujours pas de Hariri". Ça tombe bien : le peuple non plus ! Il veut un gouvernement libre de toute ingérence partisane. Ce que, semble-t-il, personne, dans les hautes sphères, ne veut comprendre !

    Yves Prevost

    17 h 17, le 22 août 2020

  • Hariri à accepté tous les sacrifices pour arriver jusqu’au procès pour s’assurer de la continuation du procès financé à concurrence de 67% par 22 pays amis qui ont donné les sous . Maintenant le meilleur est à venir et vous verrez sous peu ce qu’un homme libre peut faire. La parole est d’argent mais le silence endort alors à vos marques ! prêt? Partez!

    PROFIL BAS

    15 h 07, le 22 août 2020

  • Tout ça n’est qu’un scénario de plus pour gagner du temps en faisant semblant de travailler attendant les élections américaines pour savoir si l’on peut continuer le massacre ou quelqu’un viendrait renverser la table pour leur signifier que c’est GAME OVER. Hariri ne se présentera pas mais d’après moi -ses conditions comme ils disent- seraient de choisir lui même le futur PM qui a son tour formerait le gouvernement sans intervention de quiconque pour pouvoir travailler et remettre ce pays sur les rails. Du coup le Gibran se sent atteint dans son ego puisque tout cela ne correspond pas à ses projets futurs qui pour lui -tout insensés soient ils- lui permettraient de rester sur la scène politique pour remplacer son beau-père. D’où ses interventions à tout va quitte à être insulté et humilié. Tant qu’on parle de lui c’est qu’il existe.

    Sissi zayyat

    11 h 42, le 22 août 2020

  • L,HEBETUDE ET L,ABRUTISSEMENT SONT DES COUSINS GERMAINS.

    LA LIBRE EXPRESSION

    11 h 21, le 22 août 2020

  • Lire le titre de cet article est suffisant. Tres previsible.

    hrychsted

    10 h 16, le 22 août 2020

  • Et la population ne veut plus de Bassil sous quelque forme que ce soit

    Lecteur excédé par la censure

    10 h 13, le 22 août 2020

  • Celui qui a démissionné sous la pression de la rue ne peut poser ou imposer des conditions à son retour à la tête du prochain gouvernement d'autant plus que le silence de l'Arabie saoudite à ce sujet est très significatif

    Hitti arlette

    09 h 42, le 22 août 2020

  • Personnellement non plus je ne vois pas pourquoi Mr Saad Hariri reviendrait encore. Il n'est tout de même pas le seul ministrable de sa communauté. A moins qu'il y ait encore des intérêts pour lui et ceux en place pour qu'on ne puisse pas faire sans lui. C'est décourageant. A quoi ça lui a servi de démissionner si c'est pour mieux revenir. Laissez la place aux autres. Vous avez déjà vous et bien d'autres profité du système et du peuple. Personne n'est irremplaçable. Et puis ça pourra pas être pire.

    Sybille S. Hneine

    09 h 13, le 22 août 2020

  • Saad Hariri ne veut pas se griller, il pourrait accepter de former un gouvernement pseudo-indépendant à la Hassan Diab contre la remise symbolique de Salim Ayyache à la justice par le Hezb au-dessus des lois. Au final ce Salim Ayyache ira purger sa peine avec Michel Samaha et voilà on passe l'éponge.. La contestation marquerait un point énorme qui initierait vraiment cette fois une authentique révolution si elle présentait elle-même son gouvernement AVANT les autorités illégitimes.

    Citoyen libanais

    08 h 02, le 22 août 2020

  • "La présidence de la République s’abstient toujours de fixer la date des consultations parlementaires ". Dans les circonstances actuelles, cette perte de temps est assimilable à un acte de haute trahison "Les discussions avec M. Berry (...) ont principalement porté sur les réformes que le futur cabinet devrait opérer le plus rapidement possible". Mais de quoi se mêle-t-il? ça, c'est le travail du premier ministre quand il sera nommé. "une figure qui inspire confiance à la communauté internationale", ce n'est pas Hariri, mais Nawaf Salam - raison pour laquelle le Hezbollah a mis son veto à ss nomination.

    Yves Prevost

    07 h 40, le 22 août 2020

  • Désolé, mais si on applique la constitution à la lettre c’est la majorité du parlement qui choisit et nomme le PM donc si Berri et le 14 Mars choisissent Hariri, celui-ci peut faire un gouvernement sans le CPL et nul ne peut légalement l’en empêcher. Depuis Taef c’est le Parlement et non le président qui décide du PM.

    Liban Libre

    02 h 26, le 22 août 2020

  • Je ne vois pas le rapport avec M.Bassil... il n’espère quand même plus avoir un rôle à jouer, non?

    Gros Gnon

    01 h 51, le 22 août 2020

  • Cher Mr Saad Hariri, pour garder la dignité qui vous reste, pour garder le respect de beaucoup de libanais en vu de vos positions durant la thawra, pour garder la dignité d'un poste extrêmement important pour la bonne santé de l'état et des citoyens et patriotes Libanais, pour sauvegarder l'avenir de nos enfants et de leurs enfants, prière prière et prière ne vous laissez pas entraîner par cette classe politique ignoble. On avait exprimé le même souhait à Diab mais la tentation mais surtout le bluff qui lui avaient été offert l'on aveuglé et c'est nous qui payons un prix énormes. Refusez d'être LEUR premier ministre. Joignez vous au peuple et quittez cette bande de mafiosis sinon vous vous consacrerez pour l'éternité comme étant sûrement l'un des leurs. Si un conseil valait un chameau, l'écouter vaut l'avenir de notre nation! Courage...

    Wlek Sanferlou

    01 h 38, le 22 août 2020

  • FRANCHEMENT VU CETTE PHOTO, AUCUN INTERET À LIRE CET ARTICLE. ÇA FAIT VAUMIR.

    Gebran Eid

    00 h 54, le 22 août 2020

  • Les révolutionnaires ne veulent pas de Bassil, y compris ses propres cadres qui l'ont lâché, il n'a plus voie au chapitre. Il s'est complètement discrédité, lui, ses députés et ses quelques partisans qui restent. Les révolutionnaires réclament aussi qu'il soit mis en examen et rende des comptes.

    Paul-René Safa

    00 h 49, le 22 août 2020

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