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Moyen-Orient - Diplomatie

Biden pourrait-il apaiser les relations entre démocrates et Israël ?

Biden pourrait-il apaiser les relations entre démocrates et Israël ?

Le vice-président américain Joe Biden à Tel-Aviv le 11 mars 2010. David Furst / AFP

Lors de son premier voyage en Israël en 1973, Joe Biden se souvient d’avoir rencontré la Première ministre Golda Meir, éternelle cigarette au bec, qui lui avait expliqué dans le détail sa vision du Moyen-Orient. Depuis, le démocrate est resté un ardent défenseur de l’État hébreu. C’était peu avant le déclenchement de la guerre de Kippour, qui a vu les armées arabes de la région attaquer par surprise Israël. Fraîchement élu au Sénat, Joe Biden s’était entretenu avec Golda Meir qui semblait inquiétée par la situation régionale. Cette rencontre a été « l’un des moments les plus importants (de ma vie) », raconta plus tard Joe Biden, qui s’apprête à être couronné ce week-end candidat du Parti démocrate à la présidentielle américaine après cinq décennies de vie politique marquées par une défense de l’État hébreu.Joe Biden veut chasser de la Maison-Blanche le républicain Donald Trump, déjà qualifié de « meilleur ami qu’Israël a jamais eu » par le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. Au cours de son mandat à la Maison-Blanche, Donald Trump a reconnu la « souveraineté » d’Israël sur le Golan, Jérusalem comme capitale du pays et annoncé un plan pour le Proche-Orient prévoyant l’annexion de pans de la Cisjordanie par l’État hébreu, ce qui en fait un héraut de la droite locale.

Mais selon des analystes, l’élection de Joe Biden serait bien accueillie au sein de la classe politique et de l’establishment militaire israéliens et non seulement par la seule opposition à Benjamin Netanyahu. Joe Biden entretient de longue date des relations avec Israël, sur lesquelles il s’est épanché lors d’un discours en 2015 au cours duquel il avait évoqué sa rencontre avec Golda Meir et soutenu que les États-Unis devaient respecter leur « promesse sacrée de protéger le foyer d’origine des juifs ». « Il n’y a aucun doute que Biden est un ami qui a des sentiments très profonds à l’égard d’Israël », dit Nadav Tamir, ex-conseiller en matière de politique étrangère du défunt président Shimon Peres.

Le fantôme d’Obama

Kamala Harris, colistière de Biden qui deviendrait vice-présidente des États-Unis en cas de victoire, est considérée comme une fervente défenseure de l’État hébreu. Son époux est juif. Joe Biden a été vice-président sous Obama dont l’administration entretenait des relations houleuses avec Benjamin Netanyahu, qui avait fustigé l’accord sur le nucléaire signé par Washington et l’abstention des États-Unis lors d’un vote du Conseil de sécurité de l’ONU condamnant les colonies juives en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.

« Nous ne pouvons pas le cacher : il y a bel et bien un problème entre les responsables israéliens et les démocrates », résume Eldad Shavit, ancien cadre du renseignement militaire et au bureau du Premier ministre Netanyahu aujourd’hui analyste à l’Institut des études sécuritaires (INSS) de Tel-Aviv. Mais Joe Biden a des rapports familiers avec la classe politique israélienne, note M. Shavit. Il avait soutenu la reconnaissance de Jérusalem, ville convoitée par les Israéliens et Palestiniens comme capitale d’Israël, deux décennies avant que Donald Trump ne le fasse et n’y déplace l’ambassade, provoquant une levée de boucliers. Pour sa campagne pour la présidentielle de 2020, Joe Biden ne s’engage pas à fermer l’ambassade américaine à Jérusalem, mais à rouvrir un consulat à Jérusalem-Est, territoire annexé par Israël mais que les Palestiniens revendiquent comme capitale de l’État auquel ils aspirent.

Il a aussi critiqué le plan Trump et appelé à poursuivre de nouvelles négociations en faveur de la solution à « deux États », un État palestinien viable aux côtés d’Israël. Selon Nadav Tamir, Joe Biden a certes de la facilité à s’adresser à un auditoire pro-israélien, mais il devra aussi, s’il est élu, « sortir de sa zone de confort » et user de la « force » de la « superpuissance » américaine pour convaincre Israël de prendre des décisions difficiles mais essentielles pour arriver à une solution avec les Palestiniens. En ce sens, il sera peut-être poussé à altérer sa défense d’Israël sous la pression de voix « plus progressistes » au sein du Parti démocrate, comme Bernie Sanders, souligne Eldad Shavit. Et de conclure : « Il faut faire pression sur nous, le système politique israélien est à ce point paralysé qu’aucune décision historique ne peut être prise sans que l’on y soit poussé. »

Ben SIMON/AFP

Lors de son premier voyage en Israël en 1973, Joe Biden se souvient d’avoir rencontré la Première ministre Golda Meir, éternelle cigarette au bec, qui lui avait expliqué dans le détail sa vision du Moyen-Orient. Depuis, le démocrate est resté un ardent défenseur de l’État hébreu. C’était peu avant le déclenchement de la guerre de Kippour, qui a vu les armées arabes de la...

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