
Le Conseil des ministres observant une minute de silence au début de sa séance, hier. Photo Dalati et Nohra
Les personnes suspectées d’être impliquées dans le stockage du nitrate d’ammonium au port de Beyrouth, qui a causé la terrible double explosion qui a ravagé Beyrouth, mardi, devront être assignées à résidence, a annoncé le Conseil de ministres réuni hier en urgence au palais de Baabda au premier des trois jours de deuil national.
Le cabinet a aussi décrété l’état d’urgence dans la capitale pour une durée de deux semaines, c’est-à-dire jusqu’au 18 août. S’adressant au pouvoir militaire suprême chargé des questions sécuritaires durant l’état d’urgence, le gouvernement « demande l’assignation à résidence de toute personne impliquée dans le stockage de l’ammonium » depuis l’arrivée de la cargaison à Beyrouth en 2014 jusqu’à l’explosion de mardi, a annoncé la ministre de l’Information, Manal Abdel Samad, à l’issue de la séance, sans toutefois nommer ces responsables ou leur nombre ni fournir plus de détails.
L’état d’urgence à Beyrouth pourra être prolongé. Il donne au « pouvoir militaire suprême », qui aura sous ses ordres pendant cette période l’ensemble des forces de sécurité du pays, la responsabilité de maintenir l’ordre.
Sur le plan judiciaire, le gouvernement a décidé de créer une commission d’enquête administrative, présidée par le Premier ministre, qui devra remettre les résultats de ses investigations au gouvernement, puis aux autorités judiciaires compétentes, dans un délai de cinq jours.
En direction des milliers de victimes de la double explosion, le gouvernement a décidé d’allouer des crédits aux hôpitaux submergés par l’afflux de blessés pour couvrir les frais d’hospitalisation de ces derniers. Dans ce cadre, quatre hôpitaux de campagne seront montés sur le territoire, dont deux à Beyrouth.
Par ailleurs, le gouvernement a décidé de débloquer des fonds pour indemniser les familles des victimes. Le Haut-Comité des secours a, lui, été chargé de faire l’inventaire des dégâts en coordination avec l’armée libanaise, et d’assurer un hébergement aux familles dont les maisons ne sont plus habitables. Des contacts seront pris avec le ministère de l’Éducation et du Tourisme en vue de l’ouverture d’établissements scolaires et d’hôtels pour accueillir ces familles.
Sur le plan alimentaire, le cabinet a promis d’assurer les quantités de blé équivalentes à celles qui étaient entreposées dans les silos voisins des lieux de l’explosion et qui sont parties en fumée. Dans ce cadre, la vente de farine va être limitée aux boulangeries.
Le gouvernement a également annoncé la mise en place d’un mécanisme d’importation de vitres, soufflées par milliers dans la capitale et aux alentours, et de contrôle des prix du verre. Par ailleurs, le port de Beyrouth n’étant pas en état de fonctionner, les ports de Tripoli (Nord) et de Saïda (Sud) devront être équipés en conséquence pour les importations et les exportations commerciales.
Et la population veut mettre en prison tous les responsables politiques qui nous ont mené à la situation catastrophique annuelle
13 h 11, le 06 août 2020