
Monsieur le Président,
Le Liban a entamé une chute libre depuis un an. Mardi, il a touché le fond.
L’explosion apocalyptique du 4 août, qu’elle soit le résultat d’un accident ou d’une attaque, a démontré la perte de contrôle irrémédiable de l’État sur son administration, démembrée au profit de la classe dirigeante, et sur sa politique étrangère, déterminée par des partis politiques affiliés à des puissances régionales. Elle est venue s’ajouter à une faillite, totale, que de nombreux experts jugent exceptionnelle par son ampleur. Le système politique issu de la guerre civile a implosé avec l’explosion du 4 août, faute de s’être adapté en répondant aux demandes légitimes et pacifiques d’une majorité de Libanais.
La tentative avortée du gouvernement Diab, pris en otage par les partis traditionnels, n’a été qu’une nouvelle fuite en avant. Le système ne subsiste que par sa force d’inertie et le délai nécessaire à l’émergence d’une alternative crédible. Cette alternance politique se constitue et s’organise après une traversée du désert qu’ont imposée des décennies d’occupations multiples suivies du travail incessant de sape des valeurs de l’intérêt général, de démantèlement des institutions et de marginalisation des talents. Mais de la destruction de Beyrouth naîtra un nouveau front d’opposition que nous souhaitons aussi large et représentatif que possible : une alliance des partis citoyens intègres et de toutes sensibilités politiques, contre celui des seigneurs de la guerre qui ont, chacun à leur tour, dépecé notre État.
Ce mouvement d’opposition qui voit le jour tient à son indépendance par rapport à tout acteur régional et international. En même temps, il veille à ce que les partis traditionnels ne se nourrissent pas d’une aide internationale qui leur servirait de bouée de sauvetage.
Dans ce contexte, la reconstruction d’un véritable État fort et juste est difficile, mais pas impossible. Pour cela, trois conditions doivent être réunies.
Tout d’abord, l’aide internationale adressée aux victimes de la catastrophe du 4 août doit être distribuée par les organisations de la société civile dont certaines ont démontré, contrairement aux institutions de l’État, leur transparence, leur efficacité, leur caractère national et non confessionnel.
Ensuite, la communauté internationale ne devrait pas encourager le retour à un gouvernement d’union nationale dirigé par les mêmes leaders qui ont mené à la faillite, alors que les mouvements populaires demandent unanimement depuis la révolte du 17 octobre un gouvernement souverain, indépendant des partis traditionnels et muni de prérogatives élargies en matière économique, sociale et financière.
Enfin, la communauté internationale devrait s’engager de manière résolue pour que les prochaines élections aient lieu sous surveillance internationale. Ces conditions s’inscrivent dans les valeurs qui sont celles de votre pays. Nous savons que vous veillerez à ce qu’elles soient respectées.
Le Liban a touché le fond, Monsieur le Président. C’est dans ce moment d’immense détresse et de désespoir que l’on reconnaît ses amis. Votre visite est beaucoup plus qu’un déplacement officiel, elle est sans doute la plus belle preuve d’amitié franco-libanaise depuis la fondation de notre pays.
Pierre Issa, secrétaire général du Bloc national et fondateur de l’ONG arcenciel
C’est très encourageant mais qu’attendez-vous pour passer à l’acte alors que ces vendus se montrent de plus en plus féroces et impitoyables. Nous sommes avec vous, le peuple a les mêmes aspirations que vous alors lancez un appel sur les médias rassemblez les foules qui ne savent pas comment faire pour crier leur désespoir et excaver ces malotrus. Ne vous cachez plus il faut leur montrer que nous ne les laisserons pas faire et que nous n'avons pas peur d’eux ni de leurs armes. Nous nous botterons jusqu’à ce que le dernier de ces vendus ait quitté le pouvoir et jugé pour traîtrise vols et assassinats. Les potences sont en construction il ne nous manque que les meurtriers. Alors allons les chercher car ils ne viendront pas d’eux mêmes.
10 h 22, le 06 août 2020