
Le président libanais, Michel Aoun, prononçant un discours à l'occasion du 75e anniversaire de l'armée, au palais de Baabda. Photo Twitter/@General_Aoun
Le président libanais, Michel Aoun, a rendu samedi hommage à l'armée à l'occasion du 75e anniversaire de la troupe, dans un discours aux Libanais et aux élèves officiers, affirmant que face aux crises qui secouent le Liban, "la reddition est interdite".
Cette année, et en raison de la propagation du coronavirus, les célébrations de la fête de l'Armée ont été annulées et la cérémonie de remise des épées aux élèves officiers n'a pas eu lieu non plus.
S'adressant ensuite aux officiers diplômés, le chef de l'Etat a dit : "Vous avez choisi pour votre session le nom de jubilé de diamant afin de marquer le soixante-quinzième anniversaire de notre armée. Après que vos collègues aient choisi l'année dernière de célébrer le 75e anniversaire de l'indépendance du Liban. Oui, notre indépendance et notre armée ont vu le jour ensemble, avec un léger décalage dans le temps. Ensemble, elles ont vécu les bonheurs et les difficultés que le pays a connues. Et pendant toutes ces années, l’armée n’a eu de cesse de préserver cette indépendance qui nous est si chère".
"Seul espoir"
Le président Aoun a ensuite effectué un survol historique de la troupe depuis sa création, affirmant qu'elle reste "le seul espoir des Libanais". "Soixante-quinze années sont passées au cours desquelles notre armée a remporté des victoires glorieuses et étonnantes malgré ses capacités limitées, a souligné le chef de l'Etat. Elle a également traversé des périodes difficiles, visée par les guerres des autres sur notre terre, démantelée par des batailles internes, affaiblie par les milices exerçant contre elle diverses sortes de chantage… Malgré tout cela, sa loyauté envers la patrie a toujours été la plus forte et c’est elle le ciment qui a permis la réunification. Sa moralité fut le bouclier qui l’a protégée de toute dérive. Ces dures expériences nous ont appris que l'armée est le cœur de la nation et rien ne reste en vie quand le cœur cesse de battre. Par conséquent, l’armée est restée le seul espoir des Libanais et la forteresse sécurisante, quelle que soit la difficulté traversée.
Cinq "ennemis"
Dressant un tableau des défis actuels auxquels fait face le Liban qui traverse la pire crise économique de son histoire moderne, Michel Aoun a parlé de cinq "ennemis". "Le Liban mène aujourd’hui une guerre d'un tout autre genre, et elle est sans doute encore plus difficile car elle affecte le pain quotidien de chaque Libanais, menace ses économies, son avenir et celui de ses enfants, a-t-il déclaré. La situation économique et financière met la pression sur tout un chacun et n’épargne personne. Quant aux ennemis du Liban dans cette guerre, ils sont bien nombreux ! Le premier d’entre eux est la corruption qui fait rage dans les institutions et dans les esprits. Cette corruption résiste farouchement, mais les étapes vers son éradication progressent lentement mais sûrement ! Le deuxième ennemi est toute personne qui manipule les moyens de subsistance des citoyens pour accumuler les profits. Le troisième ennemi est celui qui a contribué et contribue à dévaloriser notre monnaie nationale pour accumuler encore plus d'argent. Le quatrième ennemi est celui qui lance des rumeurs pour semer le désespoir et faire régner l'esprit de capitulation. Sans oublier tous ceux qui parcourent le monde, dénigrant le pays et ses habitants et incitant les uns et les autres à refuser toute aide au Liban. J’ajoute à tout cela un ennemi caché sous la forme d'un virus qui a attaqué toute l'humanité et continue de le faire, laissant derrière lui des morts par centaines de milliers et frappant l'économie mondiale. Le Liban a eu sa part de victimes, notre crise économique s'est aggravée… et aujourd'hui le voilà qui empêche notre rencontre", a-t-il affirmé, en parlant de la pandémie du coronavrius."Reddition interdite"
Le président a aussi abordé la question des violations israéliennes contre le Liban, alors que la tension était dangereusement montée lundi après des bombardements israéliens contre le Sud du pays. "Israël viole de façon croissante la résolution 1701 et ses attaques contre le Liban se poursuivent. Pour notre part, nous affirmons notre volonté d’appliquer cette résolution et de résoudre les questions litigieuses sous les auspices de l'ONU. Nous sommes également tenus de nous défendre, de protéger notre terre, nos eaux et notre souveraineté sans aucun compromis", a martelé le chef de l'Etat.
Concluant par un mot adressé aux Libanais, le président Aoun a rappelé son parcours militaire, ayant été à la tête de l'armée il y a plus de trente ans. "Je suis le fils de cette école militaire. Elle m’a appris que la reddition est interdite ! Elle m’a appris à percer les rochers pour ouvrir un chemin, a déclaré le président Aoun. Elle m’a appris à marcher entre les mines pour sauver un blessé. Le blessé aujourd'hui est la patrie et je vous promets de continuer à marcher parmi les mines et de persévérer à percer les rochers pour ouvrir la voie du salut. Une chose est sûre, la reddition n'a aucune place sur le chemin de ma vie".
Le chef de l’État a en outre reçu une délégation d'officiers de l'armée menée par le commandant en chef de la troupe, le général Joseph Aoun. "Nous gardons espoir en vous car vous êtes sage et c'est de votre sagesse que nous nous inspirons pour gérer les crises auxquelles nous faisons face, de sorte à préserver la dignité du citoyen et la stabilité de la nation", a dit le général Aoun au chef de l’État, selon le compte Twitter de la présidence.
S'il faut s'en référer à la photo publiée par le palais de Baabda, ni la distanciation sociale ni le port du masque n'étaient respectés lors de cette rencontre entre le président Aoun et la délégation militaire.
Le président Michel Aoun, entouré d'une délégation de hauts officiers de l'armée libanaise, le 1er août 2020 au palais de Baabda. Photo Twitter/Présidence libanaise
Le patriarche maronite Béchara Raï a contacté le général Aoun et a salué le rôle de l'armée dans la défense du Liban et des Libanais. Il a souligné également qu'il était important d'offrir tout le soutien possible à l'armée libanaise pour ses sacrifices et son dévouement dans l'accomplissement des tâches militaires, sécuritaires, humanitaires et sociales.
Le Premier ministre, Hassane Diab, a lui aussi salué l'armée plus tôt en matinée, affirmant que celle-ci constitue la "soupape de sécurité de l'Etat". "Chaque fois que nous célébrons la fête de l'Armée, nous réalisons l'importance de cette institution, car son anniversaire consacre l'unité nationale dans tous ses aspects, et nous découvrons que les Libanais misent constamment sur leur armée et ce choix se renforce", a écrit le chef du gouvernement sur Twitter. "L'armée est corollaire de confiance immuable. Elle constitue la soupape de sécurité de l'Etat, de la société et du citoyen. Elle est également le rempart qui protège la paix civile et la stabilité sécuritaire. Chaque Libanais fidèle salue l'armée. Vive l'armée, vive le Liban", a conclu le Premier ministre.
Le coordinateur spécial de l'ONU au Liban, Jan Kubis, a également rendu hommage à l'armée libanaise. "Je félicite les forces armées et leur commandant, le général Joseph Aoun, pour le rôle vital que joue cette institution nationale qui protège le Liban et sa population face aux nombreux défis, et pour le fait qu'elle constitue un pilier de l'unité libanaise", a écrit Jan Kubis sur Twitter.
Vendredi, c'est la ministre de la Défense, Zeina Acar, qui a salué la troupe, affirmant "toujours miser sur l'armée pour la protection du Liban". Hier également, l'ambassade des Etats-Unis au Liban a exprimé sa fierté quant au soutien de Washington à l'armée. Deux jours plus tôt, c'est le commandant en chef de la troupe qui s'était adressé aux militaires, les exhortant à rester vigilants, notamment face "aux tentatives répétées d'Israël de saper l'unité nationale" libanaise. Cette mise en garde intervenait deux jours après les tirs d'artillerie israéliens sur un secteur frontalier. Lundi, l'armée israélienne avait indiqué qu'une "cellule" de trois à cinq personnes armées s'était infiltrée sur une distance de quelques mètres au-delà de la Ligne bleue séparant Israël du Liban, et que "les forces de sécurité ont ouvert le feu". L'Etat hébreu a tenu pour responsable le Hezbollah, lequel a qualifié de "totalement fausses" les accusations d'infiltration. Le gouvernement de Hassane Diab a décidé de porter plainte devant le Conseil de sécurité de l'ONU contre cette attaque.
On ne Comprend plus...!?? La reddition n'est pas permise, dit-il...mais président lala, elle est déjà un fait accomplit...toute articulation et toute gesticulation du pouvoir est commandée par Sayed lalala, le porte parole iranien local......vous vous en souvenez, non???
23 h 06, le 02 août 2020