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Politique - Décryptage

Entre « l’accrochage fantôme » et la riposte à venir...

Pendant plus de trois heures lundi, les Libanais (et les Israéliens) ont retenu leur souffle, suivant à la télé les développements à la frontière, sur fond de spéculations des envoyés spéciaux de la plupart des médias. Il a été ainsi question d’une attaque du Hezbollah par le biais d’un missile Kornet (antichar) contre un véhicule blindé israélien dans le secteur conflictuel des fermes de Chebaa, lequel, il faut le rappeler, ne fait pas partie de la zone d’action de la Finul. Ensuite, les informations ont commencé à tomber les unes après les autres au sujet d’une réunion urgente du cabinet restreint israélien et l’arrivée du Premier ministre et du ministre de la Défense dans le secteur pour suivre de près les développements, surtout après les propos de Benjamin Netanyahu concernant un événement sécuritaire grave à la frontière. Les scénarios les plus farfelus ont ainsi commencé à circuler et les rumeurs alarmantes se sont multipliées, évoquant notamment un échange de tirs, voire un accrochage entre les forces israéliennes et des combattants de la formation chiite... jusqu’à ce qu’un communiqué laconique du Hezbollah soit publié vers 19h précisant qu’il n’a effectué aucune opération dans ce secteur et que « la riposte contre l’assassinat du résistant Ali Kamel Mohsen, tué dans un bombardement israélien près de l’aéroport de Damas il y a près d’une semaine, aura forcément lieu ».

Brusquement, après ce communiqué, le calme est revenu le long de la frontière et les envoyés spéciaux des chaînes locales ont tous rapporté qu’il ne se passait plus rien, se rabattant sur le domicile d’un habitant du village de Hebbarié, dans ce secteur, qui a été atteint de plein fouet par un obus israélien, sans toutefois faire de victime.

Près de 48 heures après l’incident, le flou continuait de régner sur la réalité de ce qui s’est passé lundi après-midi dans le secteur des fermes de Chebaa.

Certaines conclusions semblent toutefois s’imposer. D’abord, il est clair que les deux parties concernées, à savoir les Israéliens et les Libanais, ne veulent pas d’une escalade qui pourrait déraper vers une nouvelle guerre. Même si Benjamin Netanyahu fait face à de nombreux problèmes internes, notamment dans des affaires de corruption, il ne songe pas à recourir à une guerre contre le Liban, sachant que son issue n’est pas garantie et qu’elle pourrait être douloureuse pour l’intérieur israélien. De même, le Hezbollah, dont la base populaire est soumise à de fortes pressions en raison de la crise économique sans précédent qui frappe le Liban et qui doit aussi faire face à des tensions entre ses sympathisants et ceux du mouvement Amal, ne souhaite pas se lancer dans une guerre qui aggraverait encore plus les difficultés que traversent actuellement les Libanais et notamment son assise populaire.

L'édito de Issa Goraïeb

Visibilité de nuls

Toutefois, ne pas vouloir déclencher une guerre ne signifie pas, de la part du Hezbollah, qu’il s’agit de se taire sur la mort d’un des siens près de l’aéroport de Damas, dans un bombardement israélien. Le Hezbollah estime en effet que depuis la guerre de 2006, il a instauré une équation de dissuasion qui protège le Liban. À chaque attaque israélienne doit donc correspondre une riposte de la même envergure. C’est ainsi qu’il y a quelques mois les frappes contre une voiture à la frontière libano-syrienne transportant des membres du Hezbollah a poussé ce dernier à ouvrir des brèches dans le mur de protection que les Israéliens construisent le long de la frontière avec le Liban. Au message israélien « Nous voyons tout et nous pouvons vous atteindre » a donc correspondu le message suivant : « Nous aussi, nous pouvons vous atteindre en dépit de toutes vos défenses. »

Cette fois, comme il y a eu un mort dans les rangs du Hezbollah, ce dernier pourrait tenter de faire en sorte qu’il y en ait du côté israélien. Ne pas agir ainsi pourrait, selon le Hezbollah, remettre en cause l’équation en vigueur, en laissant l’avantage aux Israéliens. C’est pourquoi, pour sa propre crédibilité et pour l’équilibre des forces, il doit forcément riposter, même si les Israéliens ont envoyé après le bombardement près de l’aéroport de Damas, via plusieurs canaux, des messages disant qu’ils ne savaient pas qu’il y avait un combattant du Hezbollah dans cette position considérée comme iranienne.

Si la riposte est donc encore à venir, que s’est-il passé lundi après-midi dans le secteur des fermes de Chebaa ? Selon la version officielle israélienne, il y aurait eu une opération du Hezbollah suivie d’un accrochage qui a abouti à la mort de tous les membres de l’unité du parti pro-iranien. Mais cette version a été contestée par les médias israéliens eux-mêmes qui ont demandé aux autorités de montrer ne serait-ce qu’une photo des dépouilles mortelles des combattants du Hezbollah ou de donner la moindre preuve attestant leurs propos. Du côté du Hezbollah, on se contente du communiqué laconique affirmant qu’il n’y a eu aucune opération et encore moins un accrochage et que la riposte est à venir. Mais dans les milieux proches de cette formation, on affirme que les membres du Hezbollah ont sciemment opéré des manœuvres militaires dans le secteur, sachant que depuis le bombardement près de l’aéroport de Damas, les forces israéliennes sont sur le qui-vive. L’état d’alerte maximale a été décrété le long de la frontière et en particulier dans le secteur des fermes de Chebaa et les patrouilles israéliennes ont été suspendues par mesure de précaution. Dans un contexte de telle tension, le moindre mouvement dans le camp adverse est perçu comme une action suspecte et un prélude à une attaque. C’est donc ce qui s’est passé. Sur le qui-vive, les forces israéliennes ont riposté à ce qu’elles ont cru être un mouvement suspect. Le Hezbollah a gardé sciemment le silence pendant plusieurs heures pour les laisser « se battre contre des fantômes », comme le disent ses proches, mettant aussi en cause leur crédibilité et les nerfs de leurs troupes.

Pendant plus de trois heures lundi, les Libanais (et les Israéliens) ont retenu leur souffle, suivant à la télé les développements à la frontière, sur fond de spéculations des envoyés spéciaux de la plupart des médias. Il a été ainsi question d’une attaque du Hezbollah par le biais d’un missile Kornet (antichar) contre un véhicule blindé israélien dans le secteur conflictuel...
commentaires (4)

Ça n’est même pas la peine de vous décarcasser pour nous raconter les dessous des grabuges et les dessous des complots , vu que c’est monté de toute pièce pour alimenter leur propagande de résistants forts comme ils le souhaitent dans leur fort intérieur mais qu’ils n’arrivent à faire trembler leurs adversaires que lorsqu’ils parlent de bombarder leurs civiles comme ils font au Liban en exposant son peuple aux représailles. Israël tremble parce qu’ils tiennent à la sécurité de leur peuple en premier et parce qu’ils savent que ses barbares sont capables de tuer des civils des deux côtés pour dire qu’ils ont gagné Comme ils l’ont fait en 2006. Et ça ce n’est pas de l’héroïsme c’est de la pure lâcheté. S’ils veulent la guerre ils ont déjà un terrain propice où ils s’y trouvent déjà puisqu’ils défendent la Syrie pourquoi ne pas l’utiliser au lieu de se cacher derrière nos corps pour se servir de bouclier et de notre terre parce qu’ils n’en ont rien à cirer si elle brûle? DÉGAGER VOUS N’AVEZ RIEN À FAIRE AU LIBAN VOUS ÊTES DES TRAITRES.

Sissi zayyat

18 h 26, le 29 juillet 2020

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Commentaires (4)

  • Ça n’est même pas la peine de vous décarcasser pour nous raconter les dessous des grabuges et les dessous des complots , vu que c’est monté de toute pièce pour alimenter leur propagande de résistants forts comme ils le souhaitent dans leur fort intérieur mais qu’ils n’arrivent à faire trembler leurs adversaires que lorsqu’ils parlent de bombarder leurs civiles comme ils font au Liban en exposant son peuple aux représailles. Israël tremble parce qu’ils tiennent à la sécurité de leur peuple en premier et parce qu’ils savent que ses barbares sont capables de tuer des civils des deux côtés pour dire qu’ils ont gagné Comme ils l’ont fait en 2006. Et ça ce n’est pas de l’héroïsme c’est de la pure lâcheté. S’ils veulent la guerre ils ont déjà un terrain propice où ils s’y trouvent déjà puisqu’ils défendent la Syrie pourquoi ne pas l’utiliser au lieu de se cacher derrière nos corps pour se servir de bouclier et de notre terre parce qu’ils n’en ont rien à cirer si elle brûle? DÉGAGER VOUS N’AVEZ RIEN À FAIRE AU LIBAN VOUS ÊTES DES TRAITRES.

    Sissi zayyat

    18 h 26, le 29 juillet 2020

  • ..... D’abord, il est clair que les deux parties concernées, à savoir les Israéliens et les Libanais, ne veulent pas d’une escalade.... DIT SH RECTIFICATION : entre Israel et le HEZBOLLAH... et non les libanais... c’est la guerre du HEZBOLLAH et pas celle des libanais . Ceci dit... ils ont beau démentir ces barbus... oui oui et mille fois OUI ... ils ont bel et bien attaqué une patrouille israélienne mais les barbares s flippent et paniquent parce que les libanais, en cas de conflit... se révolteront contre le Hezbollah et non contre israel qui ne leur fait ni chaud, ni froid... LE MALHEUR des libanais provient du Hezbollah... la famine... le dollar... le chômage... les disputes avec nos amis comme la France.... l’isolement du liban.. c’est le HEZBOLLAH ...Pas Israel qui n’en a rien à cirer de nos problèmes.. donc stop à la propagande...

    LE FRANCOPHONE

    14 h 28, le 29 juillet 2020

  • Puisque que le pouvoir insiste sur l’unanimité Interne par rapport à la neutralité du pays, l’inverse devrait être exigé : il faudrait l’unanimité Interne pour toute action qui engage le sort, les aspirations et la vie de tous les libanais Or je ne crois pas que venger la mort d’un combattant du Hezb en Syrie (ou il n’aurait jamais du être) soit le souci principal des libanais et il n’y a aucun consensus national sur n’importe quelle action du Hezbollah contre Israel ou pour la Syrie Considérer une riposte du Hezd comme étant une évidence normale et un droit acquis est tout simplement aberrant sous n’importe quel prétexte

    Zeineh Nada

    10 h 01, le 29 juillet 2020

  • "... D’abord, il est clair que les deux parties concernées, à savoir les Israéliens et les Libanais ..." —- Les israéliens et le hezbollah! Laissez les Libanais en dehors de tout ça, nous sommes un peuple neutre!

    Gros Gnon

    06 h 04, le 29 juillet 2020

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